Salut à tous !
Hier, à propos de la Ligue des Champions, j'évoquais la différence entre la victoire à deux points et celle à trois points, notamment pour établir des statistiques. Cette nouveauté, instaurée en 1994 en France et depuis généralisée à tous les championnats du monde, et dans tous les tournois internationaux, sans exception, l'avait été instaurée avec un objectif pour le moins louable : augmenter le nombre de buts, en incitant les équipes à attaquer pour gagner. Ben oui, pour gagner il faut marquer au moins un but. Les décideurs de l'époque avaient oublié un détail : en général, on marque certes plus de buts pour gagner que pour faire de matches nuls, mais ces derniers ne sont pas tous des 0-0.
Le meilleur exemple, c'est cette saison. Il y a eu 82 matches nuls en Ligue 1 (un peu plus de 31 % du total), qui ont généré 166 buts, rien que ça, dont deux 4-4 et 16 2-2. Ce qui fait une moyenne de 2,02 buts par match lors de ces matches nuls, soit un score assez faible par rapport à la moyenne générale (2,49). Mais si on enlève les 21 0-0, on passe à 2,72, soit autant que pour les matches ayant vu une victoire ! Alors certes, il paraît difficile d'éviter les 0-0, mais récompenser d'un point supplémentaire les nuls à partir de 2-2, par exemple, ça permettrait d'encourager réellement l'offensive : les équipes chercheraient coûte que coûte à marquer au moins deux buts, histoire de gagner ou, au moins, de s'assurer deux points en cas de match nul. Je l'ai déjà dit, mais les quatre équipes ayant réussi un 4-4 cette saison auraient du recevoir un peu plus d'un point, par rapport à une équipe qui se contente de gagner sur le score de 1-0.
Pourquoi les décideurs de l'époque se sont plantés ? Parce qu'ils ont fait un mauvais calcul. Ils ont confondu le match nul avec le 0-0, oubliant tous ces nuls générant des buts. Surtout, les deux scores les plus répandus en Ligue 1, par exemple, sont le 1-0 (17,69 %) et le 1-1 (16,54 %), puis le 2-0 (15 %), le 2-1 (13,46 %) et même le 3-1 (8,46 %). Tous ces scores devancent donc le 0-0 (8%), qui reste anecdotique, contrairement à ce que la légende dit à propos de la Ligue 1, puisque ça fait un peu moins d'un par journée de championnat. Pour prouver l'inanité de la victoire à trois points, faisons un calcul simple : on l'a vu, si on enlève les 21 0-0, la moyenne de buts par match passe à 2,72 (une moyenne qui resterait inférieure à celle de l'Allemagne, par exemple...). Enlevons ensuite les 43 1-1, autre score qui fait baisser la moyenne dès lors que celle-ci dépasse les 2 : on passe à 2,87.
Et maintenant, si on enlève les 46 1-0 ? On passe à 2,81. Et si on rajoute les 39 2-0 à la charrette ? Alors là, on dépasse carrément les 2,99... Ce ne sont donc pas les 0-0 qui plombent le plus la moyenne de buts par matches, ni même les 1-1, ce sont les 1-0 et les 2-0, qui certes apportent un but de plus à eux deux (la belle affaire !), mais qui sont TELLEMENT plus nombreux que, du coup, ce sont eux les plus nocifs. Ils ont tout simplement encouragé les entraîneurs et leurs équipes à se contenter de scores minimums, et à fermer boutique dès qu'ils sont parvenus à marquer, en attendant un éventuel exploit individuel en contre pour faire le break.
Alors certes, on l'a vu, et le graphique qui suit le montre, plus y a de matches nuls, et moins y a de buts, en raison du trop grand nombre de 0-0, chose qu'on pourrait faire évoluer, selon moi, avec un bonus pour les nuls à plus de deux buts. Mais ce graphique montre aussi que la victoire à trois points n'influe absolument pas sur le nombre de nuls. En fait, c'est plutôt les buts qui influent sur le nombre de matches nuls... Rappelons d'abord un fait : quand il y a un nul, un point disparaît dans la nature. Ainsi, si un championnat ne comportait que des nuls, on finirait à 760 points au total, soit deux par matches. S'il n'y avait que des succès, en revanche, on aurait droit à 1140 points (dans un championnat à 20 clubs, s'entend). Du coup, plus il y a de matches nuls, et moins la moyenne de point par match est importante, logique. Le premier graphique montre donc le nombre de points par match, par saison. On constate que l'amplitude est assez large : on passe de 2,65 en 2005, à 2,75 en 1998, avec une moyenne générale de 2.71 (avant cette saison). On voit surtout qu'entre 1994 et 2004, la mayonnaise semble prendre (2,38 buts par matches, et 2,72 points) avant que ces deux chiffres ne chutent (2,26 buts et 2,69 points). On sent que les protagonistes (entraîneurs, joueurs...) ont bien compris que ça ne changeait pas grand chose, et qu'il était même plus valorisant d'assurer un petit 1-0 plutôt que de risquer un match nul en attaquant plus que de raison...
J'avais également évoqué le fait que la victoire à trois points avantageaient les équipes qui faisaient peu de nuls, et qui donc à la fois gagnaient et perdaient beaucoup. Ainsi, Lyon, qui n'a fait que quatre fois match nul cette saison, le plus petit total de la Ligue 1, compterait autant de points de retard sur Lille, troisième avec... 11 nuls), avec deux points par matches. Un écart qui, vous l'avouerez, semble quand même beaucoup plus compliqué à remonter avec deux points par match (il lui faudrait au moins quatre journées) qu'avec trois (trois journées). Les écarts seraient pourtant moins importants, puisque Brest et ses 15 matches nuls, record d'Europe, ne serait qu'à six points de la quatrième place, et à cinq de la zone rouge... contre 13 et 4 !
Bref, comme je l'ai dit, tout ça paraît anecdotique. Mais pour faire des stats, et voir ainsi quelles sont les forces en présence, et les rapports véritables entre chaque équipe, la victoire à deux points est autrement plus crédible, en plus d'être un cas typique de fausse bonne idée.
A plus tard !
Hier, à propos de la Ligue des Champions, j'évoquais la différence entre la victoire à deux points et celle à trois points, notamment pour établir des statistiques. Cette nouveauté, instaurée en 1994 en France et depuis généralisée à tous les championnats du monde, et dans tous les tournois internationaux, sans exception, l'avait été instaurée avec un objectif pour le moins louable : augmenter le nombre de buts, en incitant les équipes à attaquer pour gagner. Ben oui, pour gagner il faut marquer au moins un but. Les décideurs de l'époque avaient oublié un détail : en général, on marque certes plus de buts pour gagner que pour faire de matches nuls, mais ces derniers ne sont pas tous des 0-0.
Le meilleur exemple, c'est cette saison. Il y a eu 82 matches nuls en Ligue 1 (un peu plus de 31 % du total), qui ont généré 166 buts, rien que ça, dont deux 4-4 et 16 2-2. Ce qui fait une moyenne de 2,02 buts par match lors de ces matches nuls, soit un score assez faible par rapport à la moyenne générale (2,49). Mais si on enlève les 21 0-0, on passe à 2,72, soit autant que pour les matches ayant vu une victoire ! Alors certes, il paraît difficile d'éviter les 0-0, mais récompenser d'un point supplémentaire les nuls à partir de 2-2, par exemple, ça permettrait d'encourager réellement l'offensive : les équipes chercheraient coûte que coûte à marquer au moins deux buts, histoire de gagner ou, au moins, de s'assurer deux points en cas de match nul. Je l'ai déjà dit, mais les quatre équipes ayant réussi un 4-4 cette saison auraient du recevoir un peu plus d'un point, par rapport à une équipe qui se contente de gagner sur le score de 1-0.
Pourquoi les décideurs de l'époque se sont plantés ? Parce qu'ils ont fait un mauvais calcul. Ils ont confondu le match nul avec le 0-0, oubliant tous ces nuls générant des buts. Surtout, les deux scores les plus répandus en Ligue 1, par exemple, sont le 1-0 (17,69 %) et le 1-1 (16,54 %), puis le 2-0 (15 %), le 2-1 (13,46 %) et même le 3-1 (8,46 %). Tous ces scores devancent donc le 0-0 (8%), qui reste anecdotique, contrairement à ce que la légende dit à propos de la Ligue 1, puisque ça fait un peu moins d'un par journée de championnat. Pour prouver l'inanité de la victoire à trois points, faisons un calcul simple : on l'a vu, si on enlève les 21 0-0, la moyenne de buts par match passe à 2,72 (une moyenne qui resterait inférieure à celle de l'Allemagne, par exemple...). Enlevons ensuite les 43 1-1, autre score qui fait baisser la moyenne dès lors que celle-ci dépasse les 2 : on passe à 2,87.
Et maintenant, si on enlève les 46 1-0 ? On passe à 2,81. Et si on rajoute les 39 2-0 à la charrette ? Alors là, on dépasse carrément les 2,99... Ce ne sont donc pas les 0-0 qui plombent le plus la moyenne de buts par matches, ni même les 1-1, ce sont les 1-0 et les 2-0, qui certes apportent un but de plus à eux deux (la belle affaire !), mais qui sont TELLEMENT plus nombreux que, du coup, ce sont eux les plus nocifs. Ils ont tout simplement encouragé les entraîneurs et leurs équipes à se contenter de scores minimums, et à fermer boutique dès qu'ils sont parvenus à marquer, en attendant un éventuel exploit individuel en contre pour faire le break.
Alors certes, on l'a vu, et le graphique qui suit le montre, plus y a de matches nuls, et moins y a de buts, en raison du trop grand nombre de 0-0, chose qu'on pourrait faire évoluer, selon moi, avec un bonus pour les nuls à plus de deux buts. Mais ce graphique montre aussi que la victoire à trois points n'influe absolument pas sur le nombre de nuls. En fait, c'est plutôt les buts qui influent sur le nombre de matches nuls... Rappelons d'abord un fait : quand il y a un nul, un point disparaît dans la nature. Ainsi, si un championnat ne comportait que des nuls, on finirait à 760 points au total, soit deux par matches. S'il n'y avait que des succès, en revanche, on aurait droit à 1140 points (dans un championnat à 20 clubs, s'entend). Du coup, plus il y a de matches nuls, et moins la moyenne de point par match est importante, logique. Le premier graphique montre donc le nombre de points par match, par saison. On constate que l'amplitude est assez large : on passe de 2,65 en 2005, à 2,75 en 1998, avec une moyenne générale de 2.71 (avant cette saison). On voit surtout qu'entre 1994 et 2004, la mayonnaise semble prendre (2,38 buts par matches, et 2,72 points) avant que ces deux chiffres ne chutent (2,26 buts et 2,69 points). On sent que les protagonistes (entraîneurs, joueurs...) ont bien compris que ça ne changeait pas grand chose, et qu'il était même plus valorisant d'assurer un petit 1-0 plutôt que de risquer un match nul en attaquant plus que de raison...
J'avais également évoqué le fait que la victoire à trois points avantageaient les équipes qui faisaient peu de nuls, et qui donc à la fois gagnaient et perdaient beaucoup. Ainsi, Lyon, qui n'a fait que quatre fois match nul cette saison, le plus petit total de la Ligue 1, compterait autant de points de retard sur Lille, troisième avec... 11 nuls), avec deux points par matches. Un écart qui, vous l'avouerez, semble quand même beaucoup plus compliqué à remonter avec deux points par match (il lui faudrait au moins quatre journées) qu'avec trois (trois journées). Les écarts seraient pourtant moins importants, puisque Brest et ses 15 matches nuls, record d'Europe, ne serait qu'à six points de la quatrième place, et à cinq de la zone rouge... contre 13 et 4 !
Bref, comme je l'ai dit, tout ça paraît anecdotique. Mais pour faire des stats, et voir ainsi quelles sont les forces en présence, et les rapports véritables entre chaque équipe, la victoire à deux points est autrement plus crédible, en plus d'être un cas typique de fausse bonne idée.
A plus tard !
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