mercredi 15 janvier 2014

2034, odyssée du foot

"Bonsoir et bienvenue au stade Hugo Chavez de Caracas, en direct sur D8, pour suivre le match le plus attendu de l'année, la finale de la Coupe du Monde 2034, entre la France et le Qatar ! Après sept semaines de compétition, durant lesquelles 78 équipes se sont affrontées, voici enfin la rencontre qui sacrera le nouveau champion du monde ! La France qui affronte donc le tenant du titre qatari, et qui est loin de partir favori face à l'armada offensive du Golfe, constituée à 95 % de joueurs nationalisés, notamment le quintuple Ballon d'Or, Kevininho, arrière petit-fils de Pelé et meilleur buteur du championnat du Luxembourg, avec 12 buts, dont 7 penalties, après son transfert record du FC Sochaux-Peugeot, pour la bagatelle de 457 millions de Likes sur Facebook. La monnaie officielle mondiale qui vient de fêter ses 10 ans !

Notre nouveau sélectionneur, Florian Thauvin, le troisième depuis le début de la compétition, qui a succédé il y a une semaine à Stéphane Dalmat, qui avait lui-même pris la place au bout de deux matches à Florian Marange, l'a confirmé : Seif al Islam Ribéry, longtemps incertain pour ses maux de tête après sa nuit passée à Tweeter il y a trois jours, après la demi-finale victorieuse aux tirs aux buts contre le Mali de Mamadou Bagayoko Junior, sera bien présent au poste de numéro 8, c'est-à-dire à la pointe de l'attaque. Rappelons que la dernière fois qu'une équipe de haut niveau a osé prendre le risque d'aligner un attaquant, c'était lors de la finale de la Ligue des Champions 2021 entre le FC
Areva du Havre et le RC Gazprom de Vladivostok, remporté par les Normands, aux tirs aux buts, au stade Instagram de Stockholm. Il s'agissait du vieillissant Bafé Gomis, qui avait pris sa retraite peu après le match et une 13e saison consécutive à au moins 15 buts. Depuis, le système de jeu le plus fréquent est le 5-5-0, ou la 3-7-0 en phase offensive.

Avant que les hymnes ne soient exécutées - nous surveillerons d'ailleurs qui oseras braver l'interdiction de ne pas chanter la Marseillaise à moins de 110 décibels et la main sur le cœur et la lèvre tremblante, ordonnée par notre Président à vie adoré, élu il y a 3 ans par un plébiscite sur Facebook, Abdel-Kevin, vainqueur de Secret Story 24 - revenons sur l'ensemble de cette compétition qui nous a passionné, devant des stades vénézuéliens extrêmement sages, comme la charte de la FIFA-Sepp Blater l'exige depuis la suppression des supporters, en 2022, après l'explosion d'un pétard dans un bar voisin du stade accueillant la finale du Mondial en Russie. En 157 matches, il y a eu 89 buts, soit une hausse de 2 % par rapport à la dernière édition, disputée en Suisse. Sur ces 89 buts, 77 l'ont été sur coups de pied arrêtés, dont 52 sur penalties. On n'a d'ailleurs plus vu de but dans le jeu depuis l'avant dernier match de la troisième phase de poule comptant pour l'obtention de la cinquième place entre le Pays de Galles de Ryan Giggs (60 ans), joueur ayant parcouru le plus de kilomètres dans la compétition, et l'Allemagne de Jürgen Merkel-Hollande, l'immense gardien (2m10), fils des amours secrets entre les anciens chefs d'état François Hollande et Angela Merkel, qui a choisi la nationalité de sa maman et qui a déjà arrêté sept penalties dans la compétition. C'est d'ailleurs lui qui a mis ce fameux dernier but dans le jeu, sur un dégagement poussé par le vent dans le but de son vis-à-vis. Victoire 1-0 des Allemands.

Le meilleur buteur de la compétition se nomme Franck Gourcuff, notre latéral gauche adoré, fils de Yohan Gourcuff et qui l'a nommé ainsi en l'honneur de son grand ami et parrain de son fils, Franck Ribéry, né en 2010. Il a marqué trois buts, dont deux centre-tirs, contre la Norvège (1-0) et les Iles Cook (2-0), et un penalty. Quand au meilleur passeur, il s'agit du défenseur central ouzbèk d'origine brésilienne Filipininho Ouzbekano, fils de Rivaldo, qui avait fait un passage express dans ce pays il y a vingt ans, avec le résultat que l'on sait. Ses longues relances ont déjà fait mouche deux fois, belle performance en 16 matches !

Rien de moins que 87 caméras vont nous permettre de suivre ce match de la meilleure des manières, à commencer par la Go Pro fixée sur chaque gant des deux gardiens, sur quatre spectateurs choisis au hasard et sur le costume du président de la FIFA, Joey Barton, qui devra faire face à un redoutable concurrent pour sa réélection à la fin de l'année, Pascal Praud. Il y aura aussi celle fixée à l'intérieur de l'estomac de Théo Besson, notre défenseur central, régulièrement victime de remontées gastriques en cas de stress. Ce sera intéressant de voir si la toute nouvelle méthode Dukan de relaxation, à base exclusivement de peau de pommes de terre et de Princes de Lu, fera effet comme ça l'a fait pour son père actuel ministre des anciens combattants, Eric. En raison de son stress, Besson a déjà causé quatre penalties contre nous, heureusement notre gardien, Adolphe M'Bala M'Bala, en a stoppé trois. Un véritable mur.

Dans le camp des tenants du titre, nous surveillerons évidemment les tacles du stoppeur Blaise Ibrahimovic, qui a déjà mis fin à la vie de deux joueurs à la carrière de 13 d'entre eux depuis le début de la compétition. On ne peut que regretter la fragilité de certains joueurs qui n'ont toujours pas cédé à l'obligation de consommer de la créatine trois fois par jour décrétée par le secrétaire général de la FIFA-Sepp Blater, Usain Bolt. On voit les conséquences aujourd'hui de ce manque de discernement. Quant à Maxwell Al Khelaïfi, le meilleur buteur de cette formation qatari avec deux penalties, il est retenu par l'After d'investiture du nouveau pape, François V, alias l'évêque de Troyes Jean-Marie Bigard (79 ans). Longue vie à lui.

Voilà, le match commence, et les 22 joueurs commencent à faire tourner le ballon... le ballon tourne, tourne... rendez-vous dans plus de deux heures pour les tirs aux buts".

mardi 14 janvier 2014

Salut les frustrés

Salut à tous,

Je ne vais pas redire ce que j'ai déjà dit il y a un an à la même époque, ici, mais une nouvelle fois le vote du Ballon d'Or a débouché sur un véritable scandale. Ribéry aurait du avoir le Ballon d'Or les mains dans les poches, limite en s'arrêtant de jouer en juin dernier : son palmarès - et celui de ses coéquipiers - aurait du lui suffire. Avant la récupération du trophée par la FIFA, maison des combines à gogo depuis des décennies, avant le recul du critère de la performance collective au profit de celui de la performance individuelle, avant l'ajout du vote des joueurs et des sélectionneurs, tout le monde avait sa chance. Il ne s'agissait pas d'élire le meilleur joueur du monde - même si ça tombait souvent sur lui, logiquement - mais le meilleur joueur sur l'année civile, celui qui avait à la fois le plus gagné de trophées avec ses équipes et le plus brillé individuellement. Un combo parfait qui symbolise ce qu'est et doit être le foot, peut-être plus que les autres sports co, où le collectif est encore plus important : un amalgame de talents individuels.

Ballon d'Or virtuel

A une époque, on est même allé un peu à l'excès dans ce domaine, en élisant forcément le meilleur joueur du vainqueur de la Coupe du Monde ou de l'Euro disputé dans l'année. Cannavaro, par exemple. Mais en même temps, ça signifiait pouvoir récompenser des défenseurs et un gardien, Yachine, ce qui est arrivé très rarement. Maintenant c'est fini, ça n'arrivera plus, c'est une certitude. La Ballon d'Or est devenu un succédané du défunt Soulier d'Or, un concours de buts, une sorte de cirque où celui qui réussira le meilleur numéro emportera la mise. J'ajoute la dimension 2.0 du phénomène : hier, certains experts évoquaient le nombre d'amis sur Facebook des trois candidats pour expliquer pourquoi Ribéry a fini troisième. Aujourd'hui c'est plus un concours de popularité, une élection Tweeter, qu'un véritable scrutin technique. A ce jeu là, Ribéry, moins glamour que Ronaldo en slip, moins médiatisé en tant que joueur d'un championnat moins suivi - à tort - que la Liga, ne pouvait pas gagner. Et ça va durer encore quelques années, le temps que Ronaldo passe les trente ans - l'an prochain - et que Messi confirme que son éclosion très précoce et les traitements qu'il a subit pour sortir du nanisme lors de son adolescence lui coûtera prématurément sa santé. Mais Ribéry a déjà 30 ans, lui. Et ceux qui affirment qu'il n'a qu'à gagner la Coupe du Monde pour les devancer en 2014 se trompent : on a la preuve désormais que gagner tous les trophées ne garantie rien. Et demandez aux Espagnols, jamais récompensés ces dernières années, si gagner des Mondiaux ou des Euros apportent automatiquement le Ballon d'Or...

L’Équipe type des déçus

Bref, Ribéry rejoint la grande famille des frustrés du Ballon d'Or, qui sont forcément nombreux. Des joueurs comme Henry, Beckham ou Raul, voire Maldini, des joueurs immenses, sans parler de ceux dont la non appartenance à l'Europe a privé d'élection, comme Maradona et Pelé, n'ont jamais pu inscrire leurs noms à un palmarès qui n'aurait pas dépareillé pour autant, vu le relatif anonymat de certains vainqueurs (Sivori, Belanov, Simonsen...). J'ai voulu donc constituer une équipe de ceux qui n'ont jamais eu le Ballon d'Or. Autant vous dire qu'au niveau gardiens et défenseurs, il y aura le choix. Pour les attaquants, en revanche... mais il y en a, on l'a vu.

Au poste de gardien, qui derrière le seul lauréat, Lev Yachine, unanimement reconnu comme le meilleur gardien de tous les temps même si personne, aujourd'hui, l'a vraiment vu jouer ? Pas évident, tellement il est difficile de juger les gardiens, et tant le niveau semble homogène. je veux dire, on peut compter les buts, les passes décisives, mais les arrêts, contrairement au hand, on ne les compte pas. Et pour cause, autant au hand les arrêts sont toujours difficiles et décisifs, autant c'est moins le cas au foot, ou tu peux aller du tir écrasé au duel en un-contre-un. On peut citer Buffon, pour son palmarès et sa durée, Dino Zoff aussi. Je dirais Buffon, quand même. Les défenseurs à présent.

Au poste de latéral droit, personne n'a jamais été sacré, ni à gauche d'ailleurs, seul cas de l'histoire, avec les milieux défensifs (si on excepte les Allemands Matthaus ou Sammer, qui jouaient plus haut ou plus bas à ce moment là). Latéral, c'est le poste que aucun jeune joueur ne veut occuper, jusqu'à ce qu'un entraîneur décide de les y placer parce qu'il en faut bien un. C'est toujours soit des défenseurs centraux déplacés (Thuram, Stam...) ou des ailiers reculés (Lizarazu). Du coup, les candidats sont rares. A droite, je vais voter Cafu, l'immense latéral droit brésilien qui a quand même disputé trois finales mondiales consécutives (94,
98, 2002) et remporté deux fois la Coupe du Monde, et joué jusqu'à 38 ans. A gauche, qui d'autre que Roberto Carlos ? Encore un Brésilien vous me direz. Oui, et ce n'est pas fini. Je vous rappelle que depuis l'internationalisation du Ballon d'Or, en 95, et avant l'OPA du duo Messi-Ronaldo qui commence à gonfler tout le monde, en 2008, les Brésiliens avaient remporté 5 trophées sur 13, performance que seul les Allemands des années 70 ont égalé (5 Ballons d'or entre 1970 et 1981). Ce n'est pas moi qui ait inventé le fait que le Brésil est le plus grand fournisseur en grands joueurs de l'Histoire du foot. Et puis Roberto Carlos a été dauphin de son compatriote Ronaldo en 2002.

Dans l'axe, je mettrais évidemment Maldini, puisque je l'ai pas mis à gauche, que sa présence dans cette équipe était obligatoire, et qu'il fut un immense central aussi. Qui avec lui ? Thuram ? Oui j'y ai pensé, mais il a vraiment brillé au niveau international au poste de latéral droit. Après, les meilleurs ont été sacrés, notamment Beckenbauer, l'inventeur du défenseur moderne. Qui alors ? Allez, je vais dire un autre Italien, Franco Baresi, presqu'oublié aujourd'hui mais qui fut dauphin de son compère Van Basten en 1989, et dont le palmarès avec Milan dépasse l'entendement.

Les milieux à présent. Je vais faire un 4-3-3, comme ça y en aura pour tout le monde, des défensifs, des offensifs... Tâche très très difficile. Aussi incroyable que ça puisse paraître, Deschamps n'a jamais été sur un podium. Pourtant, quel palmarès... allez, je le mets en 6. Ensuite, je dirais Xavi, qui aurait du avoir au moins le Ballon d'Or l'an passé pour son Euro parfait. Impossible de ne pas le mettre. Enfin, pour le troisième... allez, je vais tenter Beckham. Il est décrié pour son image publique qui a troublé son image sportive, mais il a été un joueur immense. Et les milieux offensifs jamais titrés ne sont pas nombreux. Schuster, Lampard ? Soyons sérieux. J'ai pensé à Giresse mais le fait qu'il n'ait jamais quitté la France me pose un problème. Allons-y pour Beckham. Pas mal comme milieu quand même non ?

En attaque, ça va être rapide. Étant entendu que Pelé et Maradona sont indiscutables, je mettrais Henry en troisième. Deuxième en 2003, troisième en 2006, mais aussi quatrième en 2001 et 2004, et même neuvième en 2002, sale année pour la France... c'est un des joueurs les plus réguliers de l'Histoire du trophée, si ce n'est le plus régulier. Difficile de dire quelle année il aurait pu l'emporter mais, comme Maldini, il a toujours été dans le coup pour le podium, sans jamais réussir à devenir incontournable pour l'avoir.

Voilà, n'hésitez pas à donner votre avis sur mon équipe ! Vous ne serez forcément pas d'accord avec, alors j'attends vos idées !

A plus tard.

dimanche 5 janvier 2014

Les buteurs en 2013

Salut à tous,

Souvenez vous, il y a un an je publiais un article à propos des meilleurs buteurs en 2012. Rééditons l'expérience pour 2013, en comparant avec l'année précédente et en détaillant par pays.

Ronaldo dépasse Messi

Voici le classement 2013 :



D'abord, notons le coup de force de Ronaldo, qui a su profiter de la saison "pourrie" de son grand rival Messi, plusieurs fois blessé, pour remporter la mise, puisque par rapport à l'an passé il n'a marqué "que" six buts de plus. Messi, lui, a deux fois moins marqué (47 contre 91), mais aussi moins joué (47 matches contre 69 en 2012). Mais sa moyenne a clairement baissé, même si elle reste exceptionnelle sur une année civile (1 par match contre 1,32 l'an passé). Ronaldo (68 buts en 59 matches) le dépasse à la moyenne en 2013 (1,15). Des temps de passage qu'on n'avait plus vu depuis les années 50 ou 60, avec Pelé, Puskas ou G.Müller.

Le scoop, c'est que non seulement Messi doit laisser sa première place à son ennemi juré, mais il doit aussi laisser la deuxième à Ibrahimovic, et que si Luis Suarez (Liverpool) avait joué la Coupe d'Europe cette saison, l'Argentin aurait même pu terminer quatrième ! Le Suédois du PSG qui confirme sa très grande forme, à 32 ans, après avoir marqué 50 fois l'an passé et terminé troisième avec ce total. Et il ne marque pas qu'en Ligue 1, puisqu'il est le deuxième buteur de C1 cette saison (8 buts), et qu'il marque beaucoup avec la Suède (9 buts en 2013). L'Uruguayen, lui, est récompensé de son exceptionnelle deuxième partie d'année, digne de Messi et Ronaldo (24 buts en 23 matches). Quant au cinquième, Cavani, il confirme surtout que le PSG est entré dans une autre ère, en plaçant deux de ses joueurs dans les cinq premiers, ce qui n'a pas du arriver souvent à la Ligue 1 depuis 20 ans !

Grâce à ce classement, on a aussi des nouvelles d'Asamoah Gyan, qu'on avait perdu de vue depuis son passage à Rennes (2008/10), et qui empile les buts depuis un an et demi pour Al Ain, aux Émirats Arabes Unis (68 buts en 52 matches), tout en continuant de briller avec le Ghana (11 buts en 2013). Pour le reste, que des têtes connues, hormis Soriano, qui évolue aux Red Bulls Salzburg. Quant à Saucedo, c'est une récidive puisque le buteur bolivien de San José Oruro (34 ans), qui s'est révélé très tard, figurait à la sixième place en 2012, avec 44 buts... Yilmaz Burak montre également une belle régularité, on attends de le voir enfin dans un grand championnat pour se faire une idée de ses qualités réelles.

D'ailleurs, on notera que six joueurs sont douze ont renouvelé leur abonnement dans ce classement. Et ceux qui en sont sortis sont parfois des cadors, à l'image de Falcao, van Persie et Huntelaar... mais ils n'étaient pas très loin d'y être cette année, ils reviendront sûrement. En tous cas, comme l'an passé, il n'y a ni Brésilien, ni Anglais, ni Allemand, ni Italien... pourtant des pays qui sont historiquement riches en grands buteurs. Pas de Français non plus, mais ça c'est plus logique, les grands buteurs prolifiques ce n'est pas forcément notre culture, à quelques exceptions près. En revanche, les Espagnols, absents l'an passé, effectuent un retour en force, avec trois représentants. Le Brésil aurait pu leur en chiper un, mais Diego Costa a fait son choix...

Thauvin, c'est l'avenir

Regardons les Français, à présent.



A noter que désormais, le site sur lequel je me base, l'excellent footballdatabase.eu, compte les statistiques en matches juniors, -20 ans et Espoirs, ce qui permet à Florian Thauvin, qui a marqué trois buts lors de la Coupe du Monde des -20 ans et six buts avec les Espoirs, de rafler la mise. Il est d'ors et déjà candidat à sa succession en 2014... Il devance un joueur qui, s'il n'était pas passé avec beaucoup de difficultés du National à la Ligue 2 avec le CA Bastia (seulement 3 buts cette saison), aurait pu figurer dans le classement mondial, Romain Pastorelli, 26 buts l'an passé à l'échelon 3. On notera la profusion de buteurs des divisions inférieures, en plus de Julien Jahier, qui plante au Luxembourg, et de Aidara (Estonie)... il y a quand même des têtes connues, comme Benzema, Ribéry, Giroud ou Griezmann, troisième buteur de Liga cette saison. 24 buts pour le Madrilène, c'est quand même très moyen, lui qui avait marqué 30 fois l'an passé. On le voit en tous cas, les buteurs français sont loin des meilleurs mondiaux, puisqu'il manquait 8 buts à Thauvin pour figurer dans le classement général ! Niveau renouvellement, Gomis, deuxième l'an passé (28) disparait du classement, comme Perbet ou Gouffran. Seulement quatre joueurs présents cette saison l'étaient déjà l'an passé, c'est dire si personne n'est vraiment régulier depuis plusieurs années...

Les Anglais et les Italiens en crise, l'Argentine jubile

Passons aux Allemands à présent.



Eux aussi traversent une mini crise au niveau des buteurs, eux qui sont un peu trop dépendants de Miroslav Klose, qui n'est pas là, et de Mario Gomez, d'abord remplaçant au Bayern puis blessé avec la Fiorentina... mais qui est quand même cinquième. L'excellent Thomas Müller doit donc faire le travail, devant celui dont le PSG devra se méfier dans deux mois, Stefan Kiessling. Il y a quand même du beau monde, avec des milieux offensifs de grande qualité comme Reus, Götze ou Schürrle. Notons le faible nombre de joueurs évoluant à l'étranger... un phénomène qui explique aussi la grande qualité de ce championnat.

Les Anglais, à présent.



Là aussi, la crise est sévère. Hormis le pauvre Wayne Rooney, qui ne peut pas tout faire, et Sturridge, seuls représentants de la Premier League, qui connait les autres noms présents dans cette liste ? Neuf joueurs qui évoluent en Conférence, sans parler de ceux qui jouent en Écosse ou aux Pays-Bas... résultat symptomatique, dans un championnat où les règles au niveau des étrangers sont pourtant plus sévères qu'ailleurs pour obtenir un permis de travail, mais où un quart seulement des joueurs sont Anglais, et pas dans les meilleurs clubs ni aux postes clés. La sélection anglaise reste compétitive, mais à certains postes, notamment celui de buteur, les meilleurs ne sont jamais titulaires dans les meilleurs clubs anglais. Ou est Danny Welbeck, titulaire en sélection ? Sur le banc à ManU. Où sont les Shearer, Andy Cole, Darren Bent ? Si les Anglais n'arrivent pas à rivaliser avec les tous meilleurs en sélection, c'est qu'il doit y avoir une raison... sans grand buteur, c'est compliqué. Ils pourraient aller jouer ailleurs, comme les Espagnols ou les Sud-Américains... mais ils préfèrent toucher de très gros salaires en restant sur le banc plutôt que de quitter leur île...

Passons à tout autre chose, l'Argentine.



C'est l'exact opposé de l'Angleterre. Pourquoi les Argentins ont de grands buteurs ? Parce c'est une tradition, mais aussi parce qu'ils partent en Europe marquer des buts et progresser. Messi, Agüero, Palacio ou Higuain offrent une palette aussi vaste que variée de buteurs aux sélectionneurs argentins, qui ne sait que choisir. Notons, pour être honnêtes, qu'une majorité des joueurs présents dans cette liste n'évoluent pas en Europe. Ils sont également dispatchés en Équateur, au Chili, en Chine, dans le Golfe... aucun d'entre eux n'évoluent ou ont évolué cette année en Argentine, dont le championnat est à la fois une rampe de lancement pour les jeunes locaux et une piste d'atterrissage pour les anciens.

Même phénomène pour les Brésiliens.


La différence avec les Argentins, hormis les deux locaux, dont un en Serie B brésilienne, c'est d'abord que les buteurs brésiliens marquent un peu moins, mais surtout qu'ils évoluent dans des championnats très quelconques ! Hormis Charles, qui est monté cette année en Liga avec le Celta Vigo, absolument aucun des meilleurs buteurs brésiliens n'évoluent dans un bon championnat européen ou même sud-américain, si ce n'est le dénommé Ederson, meilleur buteur du championnat brésilien ! L'Autriche, la Chine, les Émirats, le Portugal, le Japon... ça doit faire rêver le sélectionneur brésilien. Oui, y a bien Neymar, absent de ce classement parce qu'il ne marque pas encore assez avec le Barça... mais il n'est pas avant-centre. Le buteur du Brésil à la Coupe des Confédérations se nommait Fred, et il est blessé depuis cet automne. Qui sera le titulaire au Mondial ? Diego Costa aurait été parfait, mais il a étrangement choisi l'Espagne... la course est lancée. Mais c'est LE point faible du pays qui a quand même produit Romario et Ronaldo...

L'Espagne à présent.



Aussi bon soit-il, Diego Costa a peut-être fait une boulette en se mettant le Brésil à dos, parce que son pays d'adoption peut, lui, compter sur une palanquée de grands buteurs, ce qui n'a pas forcément été le cas dans le passé, même récent. La concurrence est sévère. L'Espagne ne pouvait compter que sur Torres et Villa il y a peu ? Elle a désormais à sa disposition Negredo, Soldado, Morata (dont les stats, comme Thauvin, sont gonflées par ses chiffres en -20 ans et en Espoirs, comme Jesé), sans parler donc de Costa, en plus de Pedro ou Fabregas. Notons que si la grande majorité joue en Espagne, trois des meilleurs buteurs espagnols évoluent en Angleterre, un phénomène dont pourraient s'inspirer les buteurs anglais, qui pourraient faire le chemin inverse pour se faire remarquer et briller au plus haut niveau...

Passons à l'Italie.


Là aussi, la crise est aussi étonnante que sévère. Où sont donc passés les grands buteurs italiens, les chasseurs de buts qui marquent 35 buts par saison, les Inzaghi, Vieri, etc ? Graziano Pellé brille aux Pays-Bas, la belle affaire. Balotelli est là, heureusement, mais ce n'est pas une pointe. Les autres évoluent en Série B ou ne marquent pas suffisamment... Ironie du sort, Marco Di Vaio, un des derniers représentants de cette caste de buteurs italiens, brille aux Etats-Unis, à 37 ans... là encore, il y a une place à prendre aux côtés de Balotelli. Même Di Natale commence enfin à faire son âge.

Voilà, sur ce je vous laisse, à plus tard !