Salut à tous,
Sur ce blog, depuis quelques mois, Dieu sait que j'essaie de garder un avis le plus objectif possible. Et c'est donc avec cet objectif difficilement réalisable mais indispensable que j'entame ce post.
Mauvais goût dans la bouche
Tous les amoureux du football doivent avoir un goût étrange dans la bouche. Même ceux, nombreux en France, qui espèrent toujours que David battent Goliath, ne peuvent que regretter que la meilleure équipe du monde ne soit pas en finale de la Ligue des Champions. On le sait, il n'y a jamais de doublé dans cette compétition tellement exigeante que même les gros clubs ne peuvent répéter deux fois le même exploit consécutivement, puisque ce n'est jamais arrivé depuis que la phase de poules est apparue, en 1991. Mais quand même, compte tenu de l'opposition faiblarde, on l'a encore vu ce soir, on espérait mieux. Tant pis, en finale il faudra se fader l'équipe la plus défensive de l'Histoire de la C1, peut-être depuis le Steaua Bucarest en 1986, qui sera en plus privée de trois titulaires majeurs, Terry, Ramires et Ivanovic. Tout ça pour ça... En même temps ça fait deux défenseurs en moins, ça fera pas de mal à cette équipe d'épiciers.
Alors certes, Barcelone tire la langue en ce moment, et notamment Messi, auteur, tout de même, d'une passe décisive encore ce soir. Rien de plus normal pour un joueur, et une équipe, qui jouent entre 60 et 70 matches par ans depuis plusieurs années, sans parler des matches internationaux. Mais quand on regardait les deux matches, il faudrait être d'une mauvaise foi maladive pour affirmer que Barcelone n'aurait pas mérité un petit peu mieux. Suffit de compter les tirs, les poteaux, la possession de balle... la définition même du hold-up. Et, jusqu'à preuve du contraire, les hold-up sont interdits, et donc répréhensibles. C'est du vol, quoi.
Ambition contre terreur
Barcelone méritait d'abord sur le plan des intentions. Une théorie circule comme quoi la seule manière de battre Barcelone, c'est de dresser les barbelés, serrer les dents et prier très fort. Ça a suffit pour la plus faible équipe de Chelsea depuis dix ans, qui fera pâle figure en finale. Soit. C'est surtout une preuve formidable que Barcelone n'a pas d'équivalent en Europe et dans le monde : même le Real Madrid ne fait pas naître une telle terreur chez ses adversaires, quels qu'ils soient, au point qu'ils se sentent obligé d'adopter les systèmes de jeu les plus primaires pour mettre en échec la plus belle équipe du monde. Quitte à faire fuir les amateurs de beau jeu, qui, je pense et je l'espère, sont encore nombreux dans notre pays.
Mais qu'on me dise que Chelsea était David face à Goliath, faites moi rire. Ou plutôt, ne me faites pas rire. Quand Quevilly affrontera Lyon, ce week-end en finale de la Coupe de France, on pardonnera sans sourciller que les semi-amateurs normands jouent derrière, en attendant des contres salvateurs. Même chose pour Nicosie contre Lyon, encore, ou le Real Madrid. C'est le jeu, c'est normal, qu'un club possédant un budget plus de 100 fois inférieur à son adversaire sacrifie à la règle du beau jeu pour atteindre un rêve inaccessible pour lui, gagner un trophée national. Si c'est le seul moyen... mais ça n'aurait pas du être celui d'un club comme Chelsea.
Que Chelsea, bien assis sur la pile de dollars douteux provenant de la fortune de Roman Abramovitch, ose utiliser les mêmes méthodes qu'un petit club amateur face à un gros club pro pour éliminer un autre club de la même sphère financière que lui, c'est très petit. C'est surtout un aveu de faiblesse terrible : oui, même avec, à vu de nez, plusieurs centaines de millions d'Euros de budget, on peut jouer comme des équipes qui n'auraient pas eu les moyens d'attirer des joueurs de ballons formidables comme Mata, Drogba, Ramires, Lampard, Kalou, Torres... et ne pas en avoir honte, en plus. Si c'était pour jouer avec 10 défenseurs, pourquoi mettre ces pianistes sur le terrain ? Vous me direz, ça a marché, même si utiliser Drogba en défenseur, ça a coûté un penalty (indiscutable) qui aurait du éliminer le club londonien, avec un peu moins de réussite.
Quand le PSG a arraché un succès difficile face à Marseille, les médias lui sont tombés dessus à bras raccourcis. M'est avis qu'ils auront beaucoup plus mansuétude pour Chelsea, demain, je ne sais pas pourquoi.
La solidarité par le béton
Chelsea a marqué sur ses trois tirs cadrés lors des deux matches, voilà la réalité. Côté Barcelone, ce serait difficile de compter les tirs, vu leur nombre. Je trouve que voir des demi-finales aussi déséquilibrées sur le terrain, entre deux équipes qui devraient pourtant être proches, puisque Chelsea investit de très grosses sommes sur le marché des transferts, tout comme son adversaire, c'est extrêmement triste. C'est aussi symptomatique d'un certain état d'esprit qu'on ne trouve finalement pas que dans les bureaux des entraîneurs de Ligue 1 : la fin justifie les moyens, quitte à bafouer le jeu de football en ne pensant qu'à défendre, détruire.
On parle d'exploit, de solidarité, de courage. Je rêve. Où est l'exploit ? Détruire est 10 fois plus aisé, en football comme en rugby, que construire, attaquer, élaborer une tactique, chercher des espaces dans des blocs regroupés. Solidarité ? Quand vous êtes tous derrière, les espaces sont minimes, la solidarité va donc de soit puisque chaque joueur n'est jamais éloigné des autres à plus de deux ou trois mètres... Courage, comme a osé affirmer le meilleur ami de Didier Drogba, Christian Jeanpierre ? Qu'est-ce qui est le plus courageux ? Aligner trois défenseurs et quatre attaquants, un cas unique à un tel niveau, ou jouer tous derrière comme un vulgaire promu sur le terrain du champion, en attendant un exploit individuel de l'unique attaquant de l'équipe ? Donner sa chance tous les ans à des jeunes talents, construire une identité de jeu qui inspire le monde du football comme rarement, privilégier le jeu, le collectif, la passe, l'offensive, à toute autre philosophie de jeu, et c'est des débutants à l'équipe pro, c'est autrement plus courageux et reluisant que le petit coup que vient de jouer Chelsea.
Et je n'ai pas parlé des autres moyens, moins légaux, employés par les Londoniens, à savoir la violence. Un rouge odieux, six jaunes, un attentat de Lampard... Une honte. je ne vois pas où je devrais me réjouir de la qualification des Blues, désolé.
L'exemple du Bayern
La semaine dernière, le Bayern Munich a battu le Real Madrid à la régulière (2-1). En jouant, en attaquant, en utilisant ses ailiers autrement que quand des seconds latéraux. Comme quoi, on peut gagner en ne crachant pas sur tous les fondamentaux du jeu, en ayant un plan de jeu équilibré, de l'ambition, de la déontologie, de la morale. Bref, tout ce qu'on est en droit d'attendre d'une demi-finale de Ligue des Champions entre deux clubs richissimes, sensés faire rêver des centaines de millions de téléspectateurs.
A demain, on devrait un peu plus se régaler. Munich est-il plus puissant, plus aisé que Chelsea ? Pas vraiment... Le Bayern se fera peut-être fesser par le Real, mais il pourra au moins regarder ses supporters, et eux-mêmes, les yeux dans les yeux. Le Bayern sait qu'il est inférieur au Real, comme Chelsea par rapport à Barcelone. Mais il respecte le jeu, la compétition, et décidera sans doute de jouer sa chance à la loyale. Un peu comme ça se faisait il y a 50-60 ans, quand les enjeux économiques n'influençaient pas encore les tableaux noirs.
A plus tard !
Sur ce blog, depuis quelques mois, Dieu sait que j'essaie de garder un avis le plus objectif possible. Et c'est donc avec cet objectif difficilement réalisable mais indispensable que j'entame ce post.
Mauvais goût dans la bouche
Tous les amoureux du football doivent avoir un goût étrange dans la bouche. Même ceux, nombreux en France, qui espèrent toujours que David battent Goliath, ne peuvent que regretter que la meilleure équipe du monde ne soit pas en finale de la Ligue des Champions. On le sait, il n'y a jamais de doublé dans cette compétition tellement exigeante que même les gros clubs ne peuvent répéter deux fois le même exploit consécutivement, puisque ce n'est jamais arrivé depuis que la phase de poules est apparue, en 1991. Mais quand même, compte tenu de l'opposition faiblarde, on l'a encore vu ce soir, on espérait mieux. Tant pis, en finale il faudra se fader l'équipe la plus défensive de l'Histoire de la C1, peut-être depuis le Steaua Bucarest en 1986, qui sera en plus privée de trois titulaires majeurs, Terry, Ramires et Ivanovic. Tout ça pour ça... En même temps ça fait deux défenseurs en moins, ça fera pas de mal à cette équipe d'épiciers.
Alors certes, Barcelone tire la langue en ce moment, et notamment Messi, auteur, tout de même, d'une passe décisive encore ce soir. Rien de plus normal pour un joueur, et une équipe, qui jouent entre 60 et 70 matches par ans depuis plusieurs années, sans parler des matches internationaux. Mais quand on regardait les deux matches, il faudrait être d'une mauvaise foi maladive pour affirmer que Barcelone n'aurait pas mérité un petit peu mieux. Suffit de compter les tirs, les poteaux, la possession de balle... la définition même du hold-up. Et, jusqu'à preuve du contraire, les hold-up sont interdits, et donc répréhensibles. C'est du vol, quoi.
Ambition contre terreur
Barcelone méritait d'abord sur le plan des intentions. Une théorie circule comme quoi la seule manière de battre Barcelone, c'est de dresser les barbelés, serrer les dents et prier très fort. Ça a suffit pour la plus faible équipe de Chelsea depuis dix ans, qui fera pâle figure en finale. Soit. C'est surtout une preuve formidable que Barcelone n'a pas d'équivalent en Europe et dans le monde : même le Real Madrid ne fait pas naître une telle terreur chez ses adversaires, quels qu'ils soient, au point qu'ils se sentent obligé d'adopter les systèmes de jeu les plus primaires pour mettre en échec la plus belle équipe du monde. Quitte à faire fuir les amateurs de beau jeu, qui, je pense et je l'espère, sont encore nombreux dans notre pays.
Mais qu'on me dise que Chelsea était David face à Goliath, faites moi rire. Ou plutôt, ne me faites pas rire. Quand Quevilly affrontera Lyon, ce week-end en finale de la Coupe de France, on pardonnera sans sourciller que les semi-amateurs normands jouent derrière, en attendant des contres salvateurs. Même chose pour Nicosie contre Lyon, encore, ou le Real Madrid. C'est le jeu, c'est normal, qu'un club possédant un budget plus de 100 fois inférieur à son adversaire sacrifie à la règle du beau jeu pour atteindre un rêve inaccessible pour lui, gagner un trophée national. Si c'est le seul moyen... mais ça n'aurait pas du être celui d'un club comme Chelsea.
Que Chelsea, bien assis sur la pile de dollars douteux provenant de la fortune de Roman Abramovitch, ose utiliser les mêmes méthodes qu'un petit club amateur face à un gros club pro pour éliminer un autre club de la même sphère financière que lui, c'est très petit. C'est surtout un aveu de faiblesse terrible : oui, même avec, à vu de nez, plusieurs centaines de millions d'Euros de budget, on peut jouer comme des équipes qui n'auraient pas eu les moyens d'attirer des joueurs de ballons formidables comme Mata, Drogba, Ramires, Lampard, Kalou, Torres... et ne pas en avoir honte, en plus. Si c'était pour jouer avec 10 défenseurs, pourquoi mettre ces pianistes sur le terrain ? Vous me direz, ça a marché, même si utiliser Drogba en défenseur, ça a coûté un penalty (indiscutable) qui aurait du éliminer le club londonien, avec un peu moins de réussite.
Quand le PSG a arraché un succès difficile face à Marseille, les médias lui sont tombés dessus à bras raccourcis. M'est avis qu'ils auront beaucoup plus mansuétude pour Chelsea, demain, je ne sais pas pourquoi.
La solidarité par le béton
Chelsea a marqué sur ses trois tirs cadrés lors des deux matches, voilà la réalité. Côté Barcelone, ce serait difficile de compter les tirs, vu leur nombre. Je trouve que voir des demi-finales aussi déséquilibrées sur le terrain, entre deux équipes qui devraient pourtant être proches, puisque Chelsea investit de très grosses sommes sur le marché des transferts, tout comme son adversaire, c'est extrêmement triste. C'est aussi symptomatique d'un certain état d'esprit qu'on ne trouve finalement pas que dans les bureaux des entraîneurs de Ligue 1 : la fin justifie les moyens, quitte à bafouer le jeu de football en ne pensant qu'à défendre, détruire.
On parle d'exploit, de solidarité, de courage. Je rêve. Où est l'exploit ? Détruire est 10 fois plus aisé, en football comme en rugby, que construire, attaquer, élaborer une tactique, chercher des espaces dans des blocs regroupés. Solidarité ? Quand vous êtes tous derrière, les espaces sont minimes, la solidarité va donc de soit puisque chaque joueur n'est jamais éloigné des autres à plus de deux ou trois mètres... Courage, comme a osé affirmer le meilleur ami de Didier Drogba, Christian Jeanpierre ? Qu'est-ce qui est le plus courageux ? Aligner trois défenseurs et quatre attaquants, un cas unique à un tel niveau, ou jouer tous derrière comme un vulgaire promu sur le terrain du champion, en attendant un exploit individuel de l'unique attaquant de l'équipe ? Donner sa chance tous les ans à des jeunes talents, construire une identité de jeu qui inspire le monde du football comme rarement, privilégier le jeu, le collectif, la passe, l'offensive, à toute autre philosophie de jeu, et c'est des débutants à l'équipe pro, c'est autrement plus courageux et reluisant que le petit coup que vient de jouer Chelsea.
Et je n'ai pas parlé des autres moyens, moins légaux, employés par les Londoniens, à savoir la violence. Un rouge odieux, six jaunes, un attentat de Lampard... Une honte. je ne vois pas où je devrais me réjouir de la qualification des Blues, désolé.
L'exemple du Bayern
La semaine dernière, le Bayern Munich a battu le Real Madrid à la régulière (2-1). En jouant, en attaquant, en utilisant ses ailiers autrement que quand des seconds latéraux. Comme quoi, on peut gagner en ne crachant pas sur tous les fondamentaux du jeu, en ayant un plan de jeu équilibré, de l'ambition, de la déontologie, de la morale. Bref, tout ce qu'on est en droit d'attendre d'une demi-finale de Ligue des Champions entre deux clubs richissimes, sensés faire rêver des centaines de millions de téléspectateurs.
A demain, on devrait un peu plus se régaler. Munich est-il plus puissant, plus aisé que Chelsea ? Pas vraiment... Le Bayern se fera peut-être fesser par le Real, mais il pourra au moins regarder ses supporters, et eux-mêmes, les yeux dans les yeux. Le Bayern sait qu'il est inférieur au Real, comme Chelsea par rapport à Barcelone. Mais il respecte le jeu, la compétition, et décidera sans doute de jouer sa chance à la loyale. Un peu comme ça se faisait il y a 50-60 ans, quand les enjeux économiques n'influençaient pas encore les tableaux noirs.
A plus tard !
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