mercredi 20 juin 2012

Bleus, Suède, dans les choux

Salut à tous,

Fin du premier tour, on a un jour de battement, de quoi parler de l’Équipe de France aujourd'hui, avant de faire un bilan de ce premier tour finalement assez contrasté, on le verra. On jettera aussi un coup d’œil sur les quarts de finale, qui réserve quelques affiches étonnantes, et d'autres plus classiques.

Sérieux coup d'arrêt

Les Bleus se sont vautrés hier, du moins sur le plan du score. L'objectif était d'assurer le nul, voire une défaite par un seul but d'écart, pour être sûr de se qualifier. Avec cette défaite 2-0, il aurait suffit que l'Ukraine inverse la tendance contre l'Angleterre pour éliminer les Bleus. Cette éventualité parait peu probable, mais les Ukrainiens ont également pas mal bousculé les Anglais, qui s'en sont bien tirés hier. En fait, ils ont juste été réalistes, contrairement aux Bleus.

Si on se fiait, hier, aux commentaires apocalyptiques du duo Balbir-Larqué, notamment de ce dernier, le premier se contentant de suivre comme il l'a toujours fait, la France a été baladée, dominée dans tous les domaines, et n'a jamais été dangereuse puisqu'elle n'a pas réussi la moindre passe. Ça, c'était la vision obligatoire de ce match, si on n'aime pas regarder les matches sans commentaires. Moi ça m'embête de me priver de l'ambiance... mais si j'avais pu (boulot oblige), j'aurais bien coupé quand même. Ces commentaires affligeants étaient tout simplement insupportables.

Oui la France a raté son match, le score est implacable. Elle n'y a pas mis l'engagement indispensable pour ce genre de rencontres, face à des Suédois qui avaient l'avantage - indéniable - de n'avoir plus rien à perdre, puisqu'ils étaient éliminés. En France, on comprends aisément qu'une équipe lâche un match quand elle est déjà éliminée, vu que c'est systématiquement le scenario qui est reconnu le plus plausible dans ces cas là. Perso, je n'y croyais pas une seconde. La mentalité Anglo Saxonne ou Scandinave est tout autre : la Suède devait sauver l'honneur, et elle a tout fait pour. Elle a réussi.

La Suède, pas qu'un pays de biscottes

Avant de détailler ce match, et mettre en pièce l'argumentaire catastrophiste qui va dominer les analyses de ce match et les prédictions à propos du prochain dans les médias durant les prochains jours, rappelons une chose : la Suède, ce n'est pas l'Estonie. Si on n'avait pas perdu contre elle depuis presque 43 ans, on ne les avait pas affronté non plus depuis 4 ans, et une victoire chez elle (2-3) sur des buts de Benzema et un doublé de Govou... Entre temps, les éliminatoires pour cet Euro étaient passés par là. Et tandis que la France remportait certes son groupe avec 6 succès, 3 nuls, 1 défaite et 15 petits buts marqués - seule la Grèce a fait pire offensivement (14) -, la Suède, elle, évita les barrages en temps que meilleure deuxième, après avoir terminé derrière les Pays-Bas, qu'elle avait d'ailleurs battu en octobre (3-2). Et avec quel bilan ? Huit succès, deux défaites - dont une aux Pays-Bas (4-1) - et... 31 buts inscrits, la troisième meilleure attaque des éliminatoires ! Bref ils ont un meilleur bilan que nous, notamment offensif, et dans une poule plus difficile (Pays-Bas, Hongrie, Finlande...). Du coup, les pronostics laudateurs à propos d'une victoire facile contre une équipe démobilisée montraient surtout une méconnaissance totale du football de la part de nos médias sportifs... mais ce n'est pas un scoop.

Ce qui est embêtant, c'est de terminer deuxième, devoir affronter l'Espagne, et surtout voire notre invincibilité s'arrêter aussi nette, aussi brutalement, en plein milieu d'un grand tournoi. On perd un jour de repos, mais on en gagne un en vue d'une éventuelle demi-finale... La confiance des Bleus, patiemment acquise durant presque deux ans, va-t-elle complètement disparaître ? Samedi, on saura.

Ce match, à présent. Oui on a été bougé dans les duels, mais les Suédois, conscients de leur infériorité technique - hormis Zlatan, S.Larsson et Kallström - nous ont laissé le ballon pour mieux nous contrer, et profiter des espaces fournis par notre défense, notamment Rami, décidément peu à l'aise dans cet Euro. Et nous nous sommes retrouvés dans la configuration que l'on déteste : devoir faire le jeu, trouver des espaces dans une défense regroupée. Chose qu'on a jamais réussi à faire depuis deux ans, malgré les efforts louables de Blanc pour y parvenir. On n'a pas les joueurs pour, c'est tout. Dans cette configuration, la vitesse de Ribéry, qui a quand même encore réussi de beaux mouvements hier, ne sert à rien, puisqu'il n'y a pas d'espaces. Celle de Benzema non plus, d'ailleurs, mais lui est hors sujet depuis deux semaines, j'y reviendrais. Les meilleurs résultats des Bleus depuis 2 ans - Angleterre, Allemagne, Brésil, Bosnie... - l'ont été quand l'adversaire avait le ballon, et nous l'opportunité de faire parler notre milieu et la vitesse de nos attaquants. Le symbole, c'est la Bosnie : on l'a battue chez elle (0-2) mais on a galéré à domicile, quand ce fut notre tour de faire le jeu (1-1).

La France a dominé

Restent les chiffres, encensés quand ça nous arrange, critiqués, relativisés quand ça nous arrange moins. Livrons les alors de façon brut de décoffrage : 57 % de domination pour la France - normal, puisque la Suède jouait en contre - 24 tirs à 12, 10 cadrés à 7. Pas mal pour une équipe qui, d'après ce qu'on entendait hier, était "baladée", "transparente", catastrophique quoi... du coup, quel exploit d'avoir réussi à tirer 24 fois, cadrer 10 fois et posséder le ballon durant 57 % du temps tout en ratant apparemment toutes nos passes... non, faut le faire, il faut le reconnaître.

Mais la Suède sans Ibrahimovic, ce n'est pas vraiment la même équipe. Hier, j'essayais de passer en revue les grands avant-centres du monde, en en cherchant un meilleur que lui, en vain. Quel dommage de le voir éliminé... Si on enlève Messi et Ronaldo, qui ne sont pas des pointes, je n'en trouvais pas, tout simplement. Il y a bien Falcao, mais on attends encore sa réussite dans un très grand club. Drogba ? 34 ans, 5 buts en Premier League cette saison... Huntelaar, Gomez ? De formidables buteurs, mais tellement moins complets que Zlatan... Benzema ? Ah, Benzema...

Benzema, échec en vue ?

Cette semaine, la France sera la seule équipe qualifiée pour les quarts avec la République Tchèque dont aucun attaquant de pointe n'aura marqué de buts. Cabaye, Ménez et Nasri sont pour l'instant nos buteurs. Mais la République Tchèque ne possède a priori pas dans ses rangs l'avant-centre titulaire du Real Madrid, plutôt celui de Galatasaray, Milan Baros (8 buts cette saison). Karim Benzema est évidemment notre meilleur attaquant, mais pour sa deuxième grande compétition après l'Euro 2008, et à 25 ans, il n'a toujours pas marqué dans un grand tournoi. En Bleu, ses statistiques (15 buts en 48 matches) sont comparables à celles de Rocheteau (1 match de plus), qui ne fut pas à proprement parler un des grands buteurs historiques des Bleus. A la moyenne, Revelli, Cantona, Trezeguet, Henry, Kopa, Djorkaeff ou Lacombe, entre autres, font mieux, voire nettement mieux, que le Madrilène. Derrière lui, Stopyra, Zidane, Wiltord, Loko, Marlet, Six, Cissé, Govou... Mais surtout, vous vous souvenez, vous, d'un but important de Benzema en Bleu ? Je veux dire, un but décisif pour une qualification, ou dans un match à enjeu ? Moi pas.

Contre l'Espagne, samedi, on ne s'en sortira pas sans un grand Benzema. Surtout, sans un Benzema qui joue en pointe, en attaque, là où on l'attends quand la France attaque, déborde, centre, cherche un appui devant. Je ne suis pas un pro Giroud, loin de là, mais j'en vient parfois à penser qu'il serait plus utile que l'attaquant du Real. Moins fort techniquement, moins expérimenté, il aurait l'avantage de rester en pointe, de nettement moins décrocher. Hier, dès son entrée en jeu, il s'est créé une occasion sur corner, qu'il a d'ailleurs raté... sa présence devant le but serait peut-être plus utile que les décrochages incessants de Benzema, qui a encore fait gonfler ses stats hier en frappant de loin. Il a signé à lui tout seul le tiers des tirs des Bleus (8), cadrant 4 fois, preuve qu'il peut être dangereux, on le sait déjà. Mais il le serait plus devant le but qu'à 30 mètres, surtout avec des passeurs de la qualité de Ribéry, Ménez ou Nasri, le grand ami de Larqué.

Le défi espagnol

Contre l'Espagne, j'ai bien peur que la seule chance des Bleus passe par une tactique à la Chelsea, qui aura réussi l'exploit en quelques matches de C1 d'adosser son nom à un style de jeu qu'elle n'a pourtant pas inventé, et qui date de 50 ans, à l'époque de l'invention du Catenaccio par Helenio Herrera, le cynique et mythique entraîneur de l'Inter. Il faudra bien défendre - sans Mexès, suspendu, avec Koscielny, on pourrait avoir peur mais certains diront que c'est un mal pour un bien, je n'en suis pas certain - notamment au milieu, où tout le jeu espagnol se fait. Il faudra contrer Xavi, Iniesta et les relances de Xabi Alonso. M'Vila a été insuffisant hier, pas assez fort à l'impact, pourquoi ne pas essayer Matuidi ? C'est un défensif pur, une teigne, qui ne lâche aucun ballon, et qui est frais, en plus. Convaincre Carlo Ancelotti de le garder titulaire à Paris n'était pas le plus mince des exploits... Avec Diarra et Cabaye, il pourrait former un duo plutôt complémentaire et efficace contre le jeu espagnol.

Et devant, il faudra être rapide, précis et efficace. Ménez fera, je l'espère, son retour, Ribéry est redevenu intouchable et Benzema a beaucoup plus un profil de contreur que Giroud. Mais s'il se plante encore, et que la France s'arrête là, son Euro aura été un échec total, et son statut de grande star internationale écornée. Si le Real recrute encore du beau monde en attaque, il pourra se faire du soucis.

A demain, pour le bilan du premier tour !

2 commentaires:

  1. J'espère que la France va bientôt se relever, elle a besoin de réaffirmer son status au niveau du foot, de dire non c'est moi la meilleur. Faut pas désespérer ça va revenir.

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