jeudi 21 juin 2012

Place aux quarts !

Bonjour,

Retour donc sur ce premier tour plein de suspense, et assez contrasté. Pour une fois, malgré les deux succès inauguraux de l'Allemagne, aucune équipe n'étaient qualifiée avant le troisième match, ce qui nous a réservé des dernières rencontres à suspense.

Les buts en berne

C'est peut-être pour ça que, l'enjeu grandissant et les tactiques soudainement se crispant, la moyenne de buts a pris un sacré coup dans la tronche : après les 26 buts des deuxièmes matches (3,25), on a eu droit à quatre 1-0 et deux 2-0, et au total 14 misérables buts, soit 1,75 par match ! Ah ça, quand les sélectionneurs débarquent à l'Euro, ils sont remplis de bons sentiments offensifs. Mais dès que la guillotine se rapproche de trop près... on ferme, terminé ! Du coup, en 8 matches, on a perdu l'avance que les 8 premiers jours de compétitions avaient permis d'accumuler, et après être passé de 2,5 à 2,88 lors des deuxièmes matches, nous voici de retour à 2,5. J'avais dit que pour avoir une différence de buts comparable à celles des deux derniers Euros (2,48 à chaque fois), il fallait que la moyenne n'excède plus les 2 par matches jusqu'au terme du tournoi. A ce rythme, on risque fort de faire moins bien, surtout avec le début des matches à élimination directe, en général plus avares en buts... Il nous faut 17 buts lors des 7 derniers matches (2,43) pour ne pas faire moins bien, ça parait compliqué au vu des derniers matches, mais qui sait...

Il n'empêche que pour l'instant, on évite les 0-0, mais en une session de matches, le 1-0, qui n'avait été signé que 2 fois jusque là, est passé à 6 unités et a donc pris la tête des scores, ce qui est assez symbolique, devant les 1-1 et les 2-1. Un peu comme en Ligue 1, en somme.

Si les matches sont devenus plus ennuyeux, les quelques buts qui ont échappé au béton sont toujours de bonne qualité : 61,67 % d'entre eux ont eu lieu sur passe décisive dans le jeu (51 % en Ligue 1). L’Allemagne (5/5), la République Tchèque (4/4), la France (3/3) et la Pologne (2/2) ont fait le plein dans ce domaine, juste devant le Portugal (5/4), et la Croatie et le Danemark (4/3). En revanche, l'Italie (4/1) et bien sûr la Grèce, qui semble ne savoir que marquer sur des ballons relâchés par des gardiens ou des défenseurs (3/0), parmi les équipes qualifiées, font moins dans le collectif, même si le but de Balotelli, sur corner, est magnifique.

Les gauchers sont contrariés

Chez les joueurs, on compte les mêmes meilleurs buteurs qu'avant les troisièmes matches (Gomez, Mandzukic, Dzagoev). On notera quand même les deuxièmes buts de l'étonnant Krohn-Dehli (29 ans, Brondby après un début de carrière raté à l'Ajax), Jiracek et bien sûr Ibrahimovic, qu'on regrettera dans cet Euro, et le doublé de Ronaldo, qui laisse son coéquipier Benzema dans le rôle du dernier attaquant star de cet Euro à ne pas avoir marqué. Il n'a fallu qu'un match à Rooney pour se mettre dans le bain dans ce domaine... et son but opportuniste montre à quel point un avant-centre bien placé dans la surface, qui sent bien les coups, peut être utile au haut niveau.

A noter que sur les 60 buts (moins 1 csc), moins de 10 ont été marqué du gauche (17 %) contre 17 de la tête (29 %), des chiffres qui, d'ordinaire, sont inversés. Les gauchers, si habiles d'habitudes, semblent éteints dans cet Euro. Deux seulement d'entre eux figurent dans les joueurs ayant marqué au moins deux buts, les Tchèques Pilar et Jiracek. Mais ils ont marqué chacun un but du droit sur leurs deux buts... Il faut dire que les "pattes inversées", cette mode qui consiste à mettre des ailiers gauchers à droite, et inversement, n'arrangent pas les tirs croisés, surtout qu'ils sont en général assez exclusivement gauchers, plus que les droitiers. Ils peuvent repiquer dans l'axe, certes mais ça nous offre un festival de frappes lointaines peu efficaces, comme celles de Ben Arfa contre la Suède...

Chez les clubs, l'étonnant Wolfsburg de Mandzukic et Jiracek reste en tête avec 5 buts, mais les gros sont en embuscade derrière : Manchester City (4), le Bayern, Milan et le Real (3), Arsenal, Barcelone, Dortmund, Chelsea ou Manchester United (2), n'attendent peut-être qu'une chose pour prendre le pouvoir, que le niveau s'élève. Mais il faudra marquer des buts pour ça, les gars... En attendant, la Premier League n'a pas attendu pour prendre le large dans ce domaine (18 buts), déjà loin devant la Bundesliga (12), et très loin devant la Liga (7) et la Serie A et le championnat russe (5). La France et le Portugal, eux, restent bloqués à un but, les Pays-Bas à zéro.

Chez les passeurs, ils sont déjà cinq à postuler pour le titre : Schweinsteiger, Gerrard, Silva, Benzema et Nani ont déjà offert deux buts à leurs coéquipiers. Quatre milieux et un attaquant, je vous laisse deviner celui qui s'est trompé de rôle... s'il avait marqué à côté, ce serait super, mais on attends toujours. A noter la passe décisive de Gomez pour son compère Podolski contre le Danemark, qui lui offre la première place des joueurs décisifs, avec ses 3 buts. Voilà un attaquant moderne, buteur et pivot, qui ne peut faire que du bien à une équipe...

Enfin, sur les quarts d'heure, avec la hausse des enjeux, le dernier d'entre eux a repris du poil de la bête : sur les 14 buts inscrits lors des 8 derniers matches, 4 d'entre eux l'ont été en fin de match, contre 6 lors des 16 précédents, sur 46 buts. Mais le champion des quarts d'heure reste le quatrième, celui après la mi-temps, avec 15 buts, dont encore deux sur les derniers matches, ceux de Rooney et Ibrahimovic. Des buts qui font assez mal, on l'a vu, puisqu'ils se sont avérés décisifs.

L’Allemagne invaincue contre la Grèce

Voici maintenant les quarts de finale qui se profilent, avec Portugal-République Tchèque dès ce soir. Un duel qui semble déséquilibré, mais les deux équipes ne se sont affrontées que deux fois dans leur histoire, à chaque fois durant un Euro, et les deux équipes l'ont emporté une fois chacune. En 2008 c'était le Portugal qui l'emportait lors du groupe A (3-1) avec notamment un but de Ronaldo à la clé, mais en 1996 c'étaient les Tchèques qui remportaient leur quart de finale, disputé à Birmingham (1-0), sur un exploit personnel de Poborsky. Attention donc au bloc tchèque, qui risque de plus donner mal au crâne aux Portugais que celui, plus poreux, des Pays-Bas... n'excluons surtout pas la victoire finale d'une équipe défensive et bien regroupée, ça semble être la mode cette année...

On aura droit aussi à un étonnant - et savoureux, sur le plan politique - Allemagne-Grèce. En 8 rencontres, jamais la Grèce n'a encore battue l'Allemagne, ce qui est rare à ce niveau de la compétition. Mais en 2004, la Grèce était également vierge de toute victoire contre la France, qu'elle avait pourtant "dominée" (1-0). Attention donc à la surprise désagréable... du moins pour les amoureux du football, dont je fais partie. Qui ne rêve pas d'une demi-finale Espagne-Allemagne, franchement ? Bon on aimerait bien la France, aussi...

Les deux autres quarts sont nettement plus classiques, avec un France-Espagne qui s'est déjà produit trois fois en grande compétition, avec 2 succès et un nul en faveur des Bleus ! Espérons que cette série ne s'arrêtera pas, comme celle que nous avions depuis 43 ans envers les Suédois... l'Espagne, qu'on retrouvera dans notre groupe qualificatif pour le Mondial brésilien, reste tout de même sur deux succès en amical contre la France. Enfin, Angleterre-Italie est un classique, mais les équipes ne se sont affrontées que deux fois lors d'un grand tournoi, lors du premier tour de l'Euro 1980 (1-0 pour l'Italie) et lors de la petite finale mondiale de 1990 (2-1 pour l'Italie, encore). Les Anglais vont-ils enfin prendre le dessus ? Malgré un premier tour contrasté, je les en crois capables.

Allez, à plus tard, et bons matches !

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