Salut !
Alors voyons, comment inaugurer ce nouveau blog tout neuf qu'il est beau de sa belle peinture fraîche... J'ai l'ambition pas si originale que ça, compte tenu de la profusion de blogs sur le sujet, d'apporter un regard incisif et anti langue de bois sur le foot, sport aussi médiatisé qu'il est dénigré. Le genre de spectacle qu'il est de bon ton de critiquer en société, et pas seulement depuis Knysna, mais qui n'a jamais autant fait parler et qui, malgré des audiences en baisse, continue de mobiliser des millions de gens à travers la planète. C'est dire s'il y a à en dire...
Déjà, première performance en soit, je ne vais pas parler du PSG. Du moins, pas d'entrée. D'abord parce que vu qu'il mobilise les trois quarts des pages foot avec son recrutement aussi clinquant sur le papier qu'inexistant, du moins cet hiver, dans la réalité, ensuite parce qu'il n'y a pas le feu... vous inquiétez pas, je cèderais à la tentation plus souvent qu'espéré, par vous comme par moi.
Non, parlons plutôt de ce Red Star-OM qui se profile aujourd'hui, au Stade de France, en 32es de finale de la Coupe de France. Non, je ne parlerais pas non plus du club phocéen, même si il y en aura beaucoup à dire en temps voulu, ne vous inquiétez pas. Non pas que je veuille faire de l'audience, même si cette dernière est souhaitée, forcément, mais ne pas parler de clubs qui mobilisent à eux deux une bonne moitié des supporters de l'hexagone, on frôlerait le délit de rétention d'information...
Parlons plutôt du Red Star, ce club résident à Saint-Ouen, portant un nom qui trahit l'influence qu'a eu le Parti Communiste dans ces banlieues du nord de la Région Parisienne, et évoluant dans une enceinte, le Stade Bauer, fleurant bon les années 50 et protégeant tant bien que mal de son toit en bois les deux ou trois centaines de supporters acharnés qui le suivent coûte que coûte, quel que soit le niveau dans lequel il évolue. Sur un côté de Bauer, un immeuble en forme de triangle achève la vision surréaliste du téméraire qui serait venu taquiner un samedi après-midi l'extrémité nord de la ligne 13 du métro.
En France, on a un système de grands clubs unique au monde : en général, leurs périodes de domination n'excèdent pas les 25-30 ans, quand le Real et Barcelone écrasent tout en Espagne depuis un siècle, et que le Bayern, Manchester ou la Juventus sont au top dans leurs pays respectifs depuis des décennies.
Ici, Reims, étincelante vitrine de la France renaissante dans les années 50, chutera durant la décennie suivante, après avoir commis deux finales de Coupe des Champions. Le Stade est le seul club à moins de 30 saisons à encore figurer dans le classement des meilleurs clubs tricolores de l'Histoire... Nantes et Saint-Étienne lui succédèrent, les deux "ennemis" écrasant la concurrence, au point qu'il est difficile de nommer un troisième club de cette époque, hormis le Marseille de Josip Skoblar, au début des années 70, jusqu'au milieu des années 80, les Verts s'écroulant complètement suite à l'affaire de la caisse noire, en 1982. Nantes continuera à engranger quelques titres, mais beaucoup plus irrégulièrement. Aujourd'hui, les Canaris ont bien du mal à s'extirper de la cage de la Ligue 2...
Les affaires, c'est d'ailleurs une des raisons principales d’effondrement des grands clubs français. Les belles années 80 de Bordeaux, ainsi que celle, prolongée au début des 90's, de Marseille, s'achevèrent à chaque fois par une rétrogradation administrative, soit pour problèmes financiers, soit pour achat de match prohibé. Les deux clubs mirent entre moins d'une décennie et une quinzaine d'années pour se remettre de ces coups d'arrêts, ce dont profita Lyon, qui ne laissa que des miettes à ses adversaires dans les années 2000, avant de baisser de pied à son tour, tout en restant tranquillement dans le peloton de tête. Il est encore un peu tôt pour annoncer le déclin lyonnais...
Si le Red Star n'est pas immédiatement cité lorsqu'on demande aux gens, même spécialistes de foot, de nommer des grands clubs français, c'est parce que sa grande période à lui se situa entre les deux guerres, notamment à l'époque où la seule compétition officielle pour les équipes françaises se nommait la Coupe de France, que le club audonien a remporté cinq fois entre 1921 et 1942. De nombreux internationaux, qui ne sont pourtant pas forcément restés dans la tête des supporters des Bleus en raison d'une trop grande ancienneté et aussi parce que bon, faut être réaliste, perdre 13-1 en Hongrie en 1927, ça ne fait pas rêver grand monde, ont parcouru la pelouse déjà ancienne du Stade Bauer, à l'image de l'immense gardien Pierre Chayriguès, de ses successeurs Alex Thépot ou Julien Darui, d'Aston, Maës, Langiller, Penverne, Nicolas, sans parler du futur très grand entraîneur Helenio Herrera ou de Guillermo Stabile, meilleur buteur de la première Coupe du Monde, en 1930 avec l'Argentine. Plus tard il y eu aussi Nestor Combin, Lucien Leduc, Fleury Di Nallo...
Lorsque j'ai commencé à m'intéresser au foot, il y a une vingtaine d'années, le Red Star était un perpétuel candidat à la montée en Division 1. Safet Susic y terminait sa carrière, tout comme Tony Cascarino ou Sylvain Kastendeuch un peu plus tard, quand Samuel Michel, remarquable buteur régulier de Ligue 2, ou Steve Marlet, quasiment 38 ans, qui y termine sa carrière et qui affrontera son ancien club marseillais aujourd'hui même, après un passage en CFA2 avec Aubervilliers, débutaient la leur. A Saint-Ouen, la formation tournait déjà très bien, et des joueurs comme Abou Diaby, Charles Itandje et Abdoulaye Meïté y ont porté leurs premiers crampons, avant de sillonner l'Europe de leur talent.
Cet été, à la faveur des habituelles rétrogradations administratives qui assaisonnent régulièrement le quotidien du foot amateur français, le Red Star est miraculeusement monté en National, le troisième échelon français, qu'il n'avait plus fréquenté depuis 2001. Il y survit tant bien que mal, après un recrutement forcément mal contrôlé, fleurtant un peu trop avec la ligne de flottaison de la relégation en CFA. Mais c'est bon, parfois, d'avoir des nouvelles de clubs qui ont servi la cause du football français, à leur manière, à l'image de Reims, actuellement en position de monter en Ligue 1 après des années d'échec, et de les voir tout doucement remonter la pente. Le Stade de France et ses 80 000 places vont donner l'occasion au public francilien de rendre hommage au vieux Red Star, club atypique, à l'image de St-Pauli en Allemagne ou de Millwall en Angleterre : des clubs populaires jusqu'à l'os, et qu'on n'aimerait pas voir changer, quitte à regretter, de temps en temps, de les voir descendre d'une ou deux divisions. Mais c'est la vie des grands clubs français, ballotés par l'Histoire et le temps.
A très vite !
Alors voyons, comment inaugurer ce nouveau blog tout neuf qu'il est beau de sa belle peinture fraîche... J'ai l'ambition pas si originale que ça, compte tenu de la profusion de blogs sur le sujet, d'apporter un regard incisif et anti langue de bois sur le foot, sport aussi médiatisé qu'il est dénigré. Le genre de spectacle qu'il est de bon ton de critiquer en société, et pas seulement depuis Knysna, mais qui n'a jamais autant fait parler et qui, malgré des audiences en baisse, continue de mobiliser des millions de gens à travers la planète. C'est dire s'il y a à en dire...
Déjà, première performance en soit, je ne vais pas parler du PSG. Du moins, pas d'entrée. D'abord parce que vu qu'il mobilise les trois quarts des pages foot avec son recrutement aussi clinquant sur le papier qu'inexistant, du moins cet hiver, dans la réalité, ensuite parce qu'il n'y a pas le feu... vous inquiétez pas, je cèderais à la tentation plus souvent qu'espéré, par vous comme par moi.
Non, parlons plutôt de ce Red Star-OM qui se profile aujourd'hui, au Stade de France, en 32es de finale de la Coupe de France. Non, je ne parlerais pas non plus du club phocéen, même si il y en aura beaucoup à dire en temps voulu, ne vous inquiétez pas. Non pas que je veuille faire de l'audience, même si cette dernière est souhaitée, forcément, mais ne pas parler de clubs qui mobilisent à eux deux une bonne moitié des supporters de l'hexagone, on frôlerait le délit de rétention d'information...
Parlons plutôt du Red Star, ce club résident à Saint-Ouen, portant un nom qui trahit l'influence qu'a eu le Parti Communiste dans ces banlieues du nord de la Région Parisienne, et évoluant dans une enceinte, le Stade Bauer, fleurant bon les années 50 et protégeant tant bien que mal de son toit en bois les deux ou trois centaines de supporters acharnés qui le suivent coûte que coûte, quel que soit le niveau dans lequel il évolue. Sur un côté de Bauer, un immeuble en forme de triangle achève la vision surréaliste du téméraire qui serait venu taquiner un samedi après-midi l'extrémité nord de la ligne 13 du métro.
En France, on a un système de grands clubs unique au monde : en général, leurs périodes de domination n'excèdent pas les 25-30 ans, quand le Real et Barcelone écrasent tout en Espagne depuis un siècle, et que le Bayern, Manchester ou la Juventus sont au top dans leurs pays respectifs depuis des décennies.
Ici, Reims, étincelante vitrine de la France renaissante dans les années 50, chutera durant la décennie suivante, après avoir commis deux finales de Coupe des Champions. Le Stade est le seul club à moins de 30 saisons à encore figurer dans le classement des meilleurs clubs tricolores de l'Histoire... Nantes et Saint-Étienne lui succédèrent, les deux "ennemis" écrasant la concurrence, au point qu'il est difficile de nommer un troisième club de cette époque, hormis le Marseille de Josip Skoblar, au début des années 70, jusqu'au milieu des années 80, les Verts s'écroulant complètement suite à l'affaire de la caisse noire, en 1982. Nantes continuera à engranger quelques titres, mais beaucoup plus irrégulièrement. Aujourd'hui, les Canaris ont bien du mal à s'extirper de la cage de la Ligue 2...
Les affaires, c'est d'ailleurs une des raisons principales d’effondrement des grands clubs français. Les belles années 80 de Bordeaux, ainsi que celle, prolongée au début des 90's, de Marseille, s'achevèrent à chaque fois par une rétrogradation administrative, soit pour problèmes financiers, soit pour achat de match prohibé. Les deux clubs mirent entre moins d'une décennie et une quinzaine d'années pour se remettre de ces coups d'arrêts, ce dont profita Lyon, qui ne laissa que des miettes à ses adversaires dans les années 2000, avant de baisser de pied à son tour, tout en restant tranquillement dans le peloton de tête. Il est encore un peu tôt pour annoncer le déclin lyonnais...
Si le Red Star n'est pas immédiatement cité lorsqu'on demande aux gens, même spécialistes de foot, de nommer des grands clubs français, c'est parce que sa grande période à lui se situa entre les deux guerres, notamment à l'époque où la seule compétition officielle pour les équipes françaises se nommait la Coupe de France, que le club audonien a remporté cinq fois entre 1921 et 1942. De nombreux internationaux, qui ne sont pourtant pas forcément restés dans la tête des supporters des Bleus en raison d'une trop grande ancienneté et aussi parce que bon, faut être réaliste, perdre 13-1 en Hongrie en 1927, ça ne fait pas rêver grand monde, ont parcouru la pelouse déjà ancienne du Stade Bauer, à l'image de l'immense gardien Pierre Chayriguès, de ses successeurs Alex Thépot ou Julien Darui, d'Aston, Maës, Langiller, Penverne, Nicolas, sans parler du futur très grand entraîneur Helenio Herrera ou de Guillermo Stabile, meilleur buteur de la première Coupe du Monde, en 1930 avec l'Argentine. Plus tard il y eu aussi Nestor Combin, Lucien Leduc, Fleury Di Nallo...
Lorsque j'ai commencé à m'intéresser au foot, il y a une vingtaine d'années, le Red Star était un perpétuel candidat à la montée en Division 1. Safet Susic y terminait sa carrière, tout comme Tony Cascarino ou Sylvain Kastendeuch un peu plus tard, quand Samuel Michel, remarquable buteur régulier de Ligue 2, ou Steve Marlet, quasiment 38 ans, qui y termine sa carrière et qui affrontera son ancien club marseillais aujourd'hui même, après un passage en CFA2 avec Aubervilliers, débutaient la leur. A Saint-Ouen, la formation tournait déjà très bien, et des joueurs comme Abou Diaby, Charles Itandje et Abdoulaye Meïté y ont porté leurs premiers crampons, avant de sillonner l'Europe de leur talent.
Cet été, à la faveur des habituelles rétrogradations administratives qui assaisonnent régulièrement le quotidien du foot amateur français, le Red Star est miraculeusement monté en National, le troisième échelon français, qu'il n'avait plus fréquenté depuis 2001. Il y survit tant bien que mal, après un recrutement forcément mal contrôlé, fleurtant un peu trop avec la ligne de flottaison de la relégation en CFA. Mais c'est bon, parfois, d'avoir des nouvelles de clubs qui ont servi la cause du football français, à leur manière, à l'image de Reims, actuellement en position de monter en Ligue 1 après des années d'échec, et de les voir tout doucement remonter la pente. Le Stade de France et ses 80 000 places vont donner l'occasion au public francilien de rendre hommage au vieux Red Star, club atypique, à l'image de St-Pauli en Allemagne ou de Millwall en Angleterre : des clubs populaires jusqu'à l'os, et qu'on n'aimerait pas voir changer, quitte à regretter, de temps en temps, de les voir descendre d'une ou deux divisions. Mais c'est la vie des grands clubs français, ballotés par l'Histoire et le temps.
A très vite !
Joli papier qui réhabilite intelligemment un club méconnu des admirateurs de la génération Knysna ... Petite précision qui ne s'impose d'ailleurs peut-être pas puisqu'elle n'infirme pas ce que tu as écrit: Tony Cascarino n'a pas joué longtemps pour le Red Star, entre son départ de Nancy mai 2000 après la rétrogradation (injuste :) ) en D2 de l'ASNL et sa fin de carrière officielle, en septembre ou octobre après quelques matches seulement au Red Star ... Et que vive le Red Star, même si sa dernière victoire en National a peut-être sonné le glas d'un autre ancien "grand" club français, ou en tout cas lorrain, cher à mes yeux :) Longue vie à ton blog en tout cas !
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! Et n'hésite pas à revenir !
SupprimerPour Cascarino, c'était intéressant de voir de nommer tous les joueurs connus qui y ont terminé ou commencé leurs carrières... mais c'est vrai qu'il y a joué deux matches :p
Le toit du Stade n'a jamais été en bois, du moins pas depuis les années 20. En outre le parti communiste n'a aucune influence sur le nom, la création ou l'écusson du club, le club étant créé en 1897. Son nom lui vient de Grande Bretagne.
RépondreSupprimerSteve Marlet et Samuel Michel ont débuté bien avant la pitoyable fin de Cascarino à Marville et en rouge en prime.
Quelle belle attaque au début des années 90 Steve Marlet, Samuel Michel, Guillermo Mauricio, Didier Thimothé, Samuel Boutal...
Si c'est pas du bois sur la photo du toit, que j'ai par ailleurs vu de mes yeux, alors c'est vachement bien imité :p Après, le nom du club vient peut-être de Grande-Bretagne, mais il colle quand même pas mal à l'histoire de cette banlieue, marquée au fer rouge par le PC.
RépondreSupprimerMerci de ces précisions en tous cas !