vendredi 27 janvier 2012

Recrutement par défaut ?

Salut à tous,

A y est, la machine à recruter est en marche au PSG. Au niveau financier il reste sage pour l'instant, mais on sent que ça le démange, parce que c'est surtout un concours de circonstance : même ces Qataris complètement hermétiques à la notion de valeur de l'argent ne semblent pas capables de ruiner l'économie de leur pays en dépensant plus de 5 millions d'euros pour des défenseurs certes brésiliens, certes talentueux, mais qui, ces derniers mois, ont surtout marqué de leur postérieur le banc de leurs anciennes équipes respectives. Du coup, à côté du mercato de Lille ou de... Dijon, celui du PSG semble presque humble, raisonnable. une anomalie, compte tenu des nouveaux barèmes en vogue du côté de la capitale cette saison.

Si on excepte Ronan le Crom, surtout venu là pour... on ne sait pas trop d'ailleurs, vu que le club parisien ne semblait pas vraiment démuni dans les buts, avec le combo classique, deux bons gardiens, Sirigu et Douchez, et un espoir local, le très jeune Alphonse Aréola (18 ans), ne sont pour l'instant arrivés "que" Maxwell, venu du Barça où il n'était jamais parvenu à déloger Abidal du poste de latéral gauche, et depuis aujourd'hui Alex, qui n'était plus titulaire depuis deux saisons et demie à Chelsea, pour qui il avait disputé 44 matches durant cette période, dont 9 cette saison, 3 en championnat. Du clinquant, de l'Auriverde, tout ce qu'on a toujours aimé du côté de la Porte d'Auteuil, malgré quelques inévitables couacs (Edmilson, Reinaldo...), mais le PSG semble encore loin, par exemple, de Manchester City, club au profil un peu similaire puisqu'il bénéficie, depuis un peu plus longtemps, de l'apport de l'argent du Golfe, mais qui, lui, débauche des internationaux actifs en sélection et titulaires dans leurs clubs, à l'image de David Silva, Yaya Touré, Samir Nasri, Sergio Agüero... une différence de taille tout de même. De son côté, le PSG, qui a également cherché ces dernières semaines à faire venir Pato ou Tévez, se contente de ramasser ce que les grands clubs européens stockent frénétiquement sur leurs luxueux bancs de remplaçants. Pourquoi ?

Il y a quand même eu un progrès, certes au prix d'une petite vilénie envers ce brave Antoine Kombouaré, depuis l'arrivée d'Ancelotti : aujourd'hui, les joueurs étrangers sont tentés de venir à Paris, même s'ils ne disent pas automatiquement oui. L'entraîneur italien, dont le palmarès long comme une matinée au Camps des Loges parle pour lui, donne envie à quasiment n'importe quel joueur d'être dirigé par lui. Problème, si Paris et le PSG sont loin de les rebuter d'entrée, il reste un problème de taille : la Ligue 1. Non pas que cela soit affreux de venir jouer à Paris, mais on comprends Tévez ou Pato : plutôt que d'affronter plusieurs fois par an le Milan AC, la Juventus ou la Roma dans des stades certes vieillots mais souvent très chauds, il s'agirait d'affronter Marseille, Lyon ou Lille, de bons clubs français mais qui ont du mal à émerger au niveau européen, et là je ne parle pas de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, performance à la portée de l'APOEL Nicosie ou du FC Bâle cette saison. Et il faudrait certes aller au Vélodrome, un des rares stades français, avec le Parc des Princes, Geoffroy-Guichard ou Bollaert, à allier taille appréciable et ferveur populaire, mais aussi s'ennuyer à Gerland ou se choper des engelures dans la frigo crépusculaire du Stadium Nord de Villeneuve-d'Ascq. Et là, je ne parle que des formations côtoyant régulièrement le haut du tableau...

Et puis il y a la médiatisation, et la peur de ne plus être visible aux yeux de leurs sélectionneurs respectifs. Demandez à Bastos, Nene ou Lisandro ce qu'ils en pensent... Bref, ça fait logiquement réfléchir, Paris ou pas, pont d'or ou pas.

Bref, la Ligue 1 n'attire logiquement pas autant que les quatre autres grands championnats, ce n'est pas un scoop. Mais ça reste un point d'achoppement au moment de faire venir à Paris des pointures de très grosses envergures. Certes, si QSI ne s'était pas pointé à Paris en juillet dernier, Pastore, Ménez, Maxwell ou Alex ne seraient jamais venu en France, ou pas avant longtemps. Mais le premier n'était qu'un espoir (très) prometteur, le second stagnait à Rome et j'ai déjà évoqué les deux derniers. Tâchons donc de relativiser ces apports sportifs : très intéressants pour la Ligue 1, mais un peu court pour viser les objectifs annoncés à moyen terme, à savoir la victoire en Ligue des Champions. Pour cela, ce n'est plus des remplaçants qu'il faut débaucher, mais des titulaires. Mais le PSG a encore le temps, et le prochain mercato estival s'annonce déjà... démesuré.

Penchons nous un peu sur le cas d'Alex, défenseur central très puissant mais manquant légèrement de vitesse - un classique - et habile pour marquer des buts, soit sur corner, soit sur coup-franc, une de ses spécialités. Rappelons nous de son but égalisateur contre Lyon, en quart de finale de la Ligue des Champions, en 2005, avec le PSV (1-1), avant une séance de tirs aux buts fatale aux Gones. Il en est d'ailleurs à 6 buts dans l'épreuve, en 59 matches, une moyenne de milieu de terrain, la même qu'il mène en carrière depuis son arrivée en Europe, en 2004 (30 buts en 293 matches).

Personnellement, son arrivée me rappelle celle de Geraldao. Pour les plus jeunes qui me lisent, il s'agissait d'un défenseur brésilien particulièrement lourd et pataud, arrivé à Paris en 1991 juste après que Canal ait acheté le club, en compagnie de Valdo et Ricardo, précédé d'une réputation très flatteuse de défenseur buteur, bâtie à Porto durant la saison précédente (13 buts, tout de même). Compte tenu du fait qu'aujourd'hui, pas grand monde ne se rappelle de lui, inutile de préciser qu'il ne connu pas au Parc la même réussite que ses compatriotes. D'une lenteur dramatique, il fut devancé au temps de jeu par Ricardo et... Antoine Kombouaré, ne marqua qu'un but en 29 matches et parti au bout d'un an finir sa carrière au Mexique, puis au Brésil.

Entendons nous bien : loin de moi l'idée de comparer Alex, qui a quand même réussi de belles choses dans sa carrière, à Geraldao, qui était un parfait inconnu à l'époque, même s'il était lui aussi international (17 sélections). Simplement, Diego Lugano aussi est arrivé avec une réputation et un parcours très solides, avec pour résultats de grandes difficultés dans le jeu, parfois compensées par sa combativité et son expérience. Et Alex me semble présenter un profil un peu similaire à l'Uruguayen : puissant, habile sur les corners, mais à la ramasse dès que le rythme s'accélère.

Et surtout, comment l'utiliser ? L'ancien londonien arrive dans un secteur pour le moins encombré à Paris, la défense centrale, puisque Sakho, Lugano, Bisevac, Camara, voire Armand, excellent durant toute la saison dernière dans l'axe, y font déjà la queue. A l'heure actuelle, les deux premiers nommés sont les préférés d'Ancelotti depuis son arrivée, sachant que Bisevac, lui, redécouvre le couloir droit. On peut dors et déjà se soucier pour le temps de jeu de Camara et Armand, mais lequel de Sakho ou Lugano va pâtir de l'arrivée du Brésilien ? Sakho semble indéboulonnable, notamment par son statut d'enfant du club mais surtout par ses qualités intrinsèques, supérieures à la moyenne, et Lugano, qui a le profil du pauvre gars relégué sur le banc après des débuts compliqués, a été relancé par Ancelotti à son arrivée, alors que Kombouaré lui préféraient Camara et Bisevac pour épauler Sakho, avec succès d'ailleurs. Du coup, à moins d'un turn-over effréné que la seule Coupe de France en plus de Ligue 1 ne saurait vraiment justifier, va y avoir de la casse dans l'axe. On voit mal le technicien italien laisser sur le banc une de ses recrues hivernales - qu'il a par ailleurs connu à Chelsea.

Pas sûr qu'Alex soit prêt physiquement pour aller à Brest ce week-end, mais on sera vite fixé sur le sujet quand même ! A plus tard !

2 commentaires:

  1. Geraldao... arrivé avec Valdo et Ricardo, on le disait super fort sur coup-franc, il envoyait tout sur le périph ! Je me souviens de son but, un but sur corner, de la tête contre Auxerre (2-2), Artur Jorge voulait le sortir depuis dix minutes mais l'arbitre ne l'avait pas vu... et but ! Guy Roux était fou ! Merci pour ce voyage dans le temps...

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  2. Je me rappelle aussi de son but ! Il y avait un brouillard énorme, et même les téléspectateurs de Téléfoot avaient eu du mal à voir son but... Pourtant il avait brillé à Porto avant ça.

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