mardi 16 octobre 2012

Mater le Matador

Salut à tous !

Le grand rendez-vous s'approche... ce soir, on saura si on a ne serait-ce qu'une petite chance d'accrocher la première place de cette poule, ou si on devra se contenter, comme c'est fort probable, d'une place en barrages, au mieux. Après tout, les barrages n'ont rien de honteux, surtout quand vous avez la meilleure équipe du monde dans votre poule, sachant qu'une équipe comme le Portugal, par exemple, s'est fait une spécialité de cet exercice (participation en 2009 et 2011) particulièrement stressant, mais qui ne fournit pas pour autant des "sous-qualifiés". On a juste été traumatisé de la seule expérience française dans ce domaine, en 2009 pour la Coupe du Monde, et par les conséquences de la main de Thierry Henry contre l'Irlande (0-1, 1-1 a.p.)...

Un choc pas décisif

Au fond, je crois que les Bleus devraient prendre ce match sous cet angle : pas de pression. Ce qu'il faudrait éviter, c'est une défaite trop importante, mais perdre en Espagne, face à une équipe qui gagne tous ses matches de qualification depuis quatre ans, n'a absolument rien d'infamant. Ce que l’Équipe de France doit surtout penser à assurer, c'est la deuxième place, sachant qu'il y a un autre moyen d'éviter les barrages, c'est d'être le meilleur deuxième, 
comme la Suède l'année dernière. Pour l'instant, elle est dans les temps, puisqu'elle a battu ses deux premiers adversaires (Finlande, Bélarus). Si elle gagne tous ses autres matches, même en perdant deux fois contre l'Espagne, elle aura de bonnes chances d'accrocher ce strapontin. Je ne dis pas qu'elle doit lâcher ses matches contre la Roja, autant essayer d'accrocher des points qui feraient office de bonus au décompte final, autant que ce soit possible. Simplement, il faudra se dire, en cas d'"échec", que tout cela n'est pas bien grave, puisque l'essentiel est ailleurs : faire le plein contre la Géorgie, la Finlande et le Bélarus. Du moment qu'on ne perd pas par plus de deux buts d'écart, ce qui déclencherait une énième tempête médiatique contre cette équipe que ses suiveurs persistent à étrangement juger par rapport à des standards qui ne sont plus les siens, à savoir ceux d'il y a dix ans. Quand la France était à la place de l'Espagne, en tête du classement FIFA.

Essayons à présent de trouver des points d'optimisme dans ce match qui paraît tellement injouable pour cette équipe qui, en plus de manquer cruellement d'expérience et de certitudes, doit en plus gérer plusieurs blessures qui seraient contraignantes même face à des équipes moins redoutables que l'Espagne (Mavuba, Diaby et Yanga-Mbiwa, suspendu). Le milieu de terrain, notamment, ressemble à un champs de ruines. Non pas que Matuidi, Capoue ou Gonalons manquent de qualité individuelle, mais ils sont en revanche, au moins pour les deux premiers, très en retard sur le plan de l'expérience internationale (14 sélections et 23 matches de Ligue des Champions à eux trois, dont 21 pour le Lyonnais et 0 pour le Toulousain). Du coup, Cabaye, qui devrait être présent, ferait presque figure de vieux briscard avec ses 18 sélections et ses 10 matches de C1... face au point fort de la meilleure équipe du monde, répétons le, tout cela est vraiment très inquiétant. Inutile de rappeler le pedigree et le palmarès du quatuor Busquets-Xabi Alonso-Xavi-Iniesta, sans parler de Fabregas...

La France, bête noire de l'Espagne

Des motifs d'espoir, donc. Autant vous dire tout de suite qu'ils sont peu nombreux. Jamais l'Espagne n'a perdu dans le second stade madrilène, Vicente Calderon, antre de l'Atletico. A domicile, la Roja n'a perdu que deux fois en 12 réceptions de la France, la dernière fois il y a 21 ans presque jour pour jour, lors des éliminatoires de l'Euro 1992, grâce notamment à un c
iseau de légende de Luis Fernandez (1-2). Depuis, la France a disputé deux matches amicaux en Espagne, avec deux défaites à la clé, même durant sa meilleure période, en mars 2001 (2-1), mais aussi en février 2008 (1-0). Au total, toutes compétitions et lieux confondus, la Roja mène légèrement (14 succès à 11, 6 nuls). Bon ok, ce ne sont toujours pas des motifs d'espoir...

Je viens de parler de matches amicaux. En revanche, en matches officiels, la balance est TRÈS nettement à l'avantage des Bleus, qui mènent 5 succès à... un. Oui oui, vous avez bien
lu, la défaite française en quart de finale du dernier Euro (2-0) était la première de l'Histoire de la France contre l'Espagne en match de compétition ! A nombre de match équivalent ou supérieur, elle fait moins bien contre nous que l’Écosse, la Bulgarie, le Danemark, l'Irlande, Israël, la Norvège ou même l'Autriche... En plus des deux seuls matches de qualification qui les ont opposés jusque là, et évoqué plus haut, il y a également eu 4 matches en Championnat d'Europe (deux succès, un nul et donc une défaite) et un lors du Mondial 2006 (1 victoire, 3-1). Ça n'assure rien aux Bleus, mais ça leur confère tout de même un statut de bête noire, même si la défaite en Ukraine ternit un peu le bilan...

J'ai d'ailleurs parlé d'un bilan global négatif des Bleus contre son voisin ibérique, mais il est en notre faveur depuis la guerre (10 succès, 6 nuls, 8 défaites). Et encore, on a perdu nos deux derniers duels contre l'Espagne...

L'Espagne peut perdre aussi

La Roja est invaincue depuis 15 matches, mais elle peut perdre des matches, y compris dans des matches pas forcément à enjeu, mais qu'il aurait quand même fallu gagner pour la Roja : en Angleterre, en amical en novembre dernier (1-0) ; en Italie, toujours en amical, en août 2011 (2-1) ; deux autres matches amicaux en 2010, et pas qu'un peu, au Portugal (4-0) et en Argentine (4-1) ou contre la Suisse, au premier tour du Mondial 2010 (0-1). En dehors de cette dernière rencontre, ce fut toujours contre des grandes nations de football, et en amical. Mais ça fait tout de même 5 défaites en deux ans et demi, soit une tous les six mois en moyenne. Et ça fait presque un an que l'Espagne n'a plus perdu... pourquoi pas maintenant ?

Enfin, hormis contre une Italie réduite trop vite à dix, en finale de l'Euro (4-0) ou contre des adversaires de seconde zone (Bélarus, 4-0, Arabie Saoudite, 5-0, Irlande, 4-0, Corée du Sud, 4-1, Venezuela, 5-0), l'Espagne gagne rarement par plus de deux buts d'écart, au moins en 2012. Elle a aussi souffert en Géorgie (0-1), à Porto Rico (1-2), contre l'Italie au premier tour de l'Euro (1-1), contre contre la Croatie (1-0) et le Portugal (0-0, 4-2 tab), la Serbie (2-0) et même la Chine (1-0). De quoi donner des idées, quand même.

Rappelons que la France a perdu bêtement à l'Euro contre l'Espagne, grâce aux bons offices de Laurent Blanc qui a fait n'importe quoi tactiquement, en isolant ses deux pépites offensives, Benzema et Ribéry, avec un Debuchy milieu droit, entre autres, et sur deux buts de Xabi Alonso, après un bon début de match de sa part. Autant dire qu'avec un peu plus d'intelligence tactique et de rigueur au marquage, il y avait la place au moins d'accrocher le nul. Avec un bloc bien regroupé, qui ne laisse pas d'espaces, et avec un peu d'habileté devant, même si c'est un de nos points faibles, on peut espérer les embêter. Je le répète, la France n'a rien à perdre dans ce match.

On en reparle plus tard, après ce match !

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