Bonjour à tous,
A y est, il est temps de tirer le bilan de cette 22e année de phase de poule de Ligue des Champions. Comme vous avez pu le constater, il y a quelques surprises. Revenons tout d'abord sur le bilan très médiocre des clubs français.
Des Français à la peine
Des Français à la peine
Si le PSG obtient le meilleur bilan des 32 équipes en course, j'y reviendrais, Lille (3 points) et Montpellier (2), qui ont accumulé à eux deux 9 défaites en 12 matches, terminent aux 29e et 30e rangs, juste devant les deux cancres de la classe, le Dinamo Zagreb et Nordsjaelland, un point chacun et 36 buts encaissés à eux deux. D'accord, ils n'avaient pas des groupes faciles - en tant que résident du chapeau 4, Montpellier aurait quand même pu tomber sur nettement pire -, mais nos deux représentants terminent derniers de leurs poules derrière des clubs comme le Bate Borisov et l'Olympiakos, qui ont gagné trois de leurs quatre matches contre les Français. C'est ça, qui est très inquiétant.
Du coup, la France termine avec un bilan négatif, une nouvelle fois, avec 6 succès, 2 nuls et 10 défaites. Dans le même temps et avec le même nombre de clubs, l'Allemagne a signé 11 succès, 6 nuls et une seule défaite, avec trois qualifiés sur trois, tous premiers de leur poule ! Le Portugal qui, comme la France, qualifie un seul club sur trois, fait également mieux, avec 7 succès, 3 nuls et 8 défaites. Ne pas qualifier ses trois clubs soit, mais perdre plus de la moitié de ses matches, c'est vraiment moche. Avant les huitièmes, la France a déjà concédé autant de défaites que sur toute la saison dernière. Il n'y a qu'en 2010-2011 (11), en 2003-2004 (11) et en 2000-2001 (13) qu'on a perdu plus de 10 matches en une saison de C1. Mais on avait joué respectivement 22, 29 et 30 matches ces saisons là, contre 18 cette année ! Il faudrait vraiment un superbe parcours du PSG pour rattraper ce bilan catastrophique, c'est dire si cette option reste hypothétique...
Un renouvellement européen ?
Un renouvellement européen ?
Notre unique club français qui devra donc affronter dans les tours finaux trois Allemands, on l'a vu, mais aussi quatre Espagnols (sur 4), deux Italiens (sur 2), deux Anglais (sur 4), et un Portugais (sur 2), un Ukrainien (sur 2), un Écossais et un Turc, qui étaient les seuls représentants de leurs pays. L'année dernière, il y avait deux Français en huitièmes (Lyon et Marseille), qui côtoyaient trois Italiens (Milan, Naples et l'Inter), deux Espagnols (Real et Barça), deux Allemands (Bayern et Leverkusen), deux Anglais (Chelsea et Arsenal), deux Russes (CSKA et Zenit), un Portugais (Benfica), un Suisse (Bâle) et un Chypriote (APOEL). Cinq clubs seulement ont renouvelé leur billet (Milan, Real, Barça, Bayern et Arsenal), soit un taux de 31,2 %, une très nette chute puisque l'an dernier, 9 clubs sur 16 avaient réalisé le doublé entre 2010-11 et 2011-12. Si un seul club est bizut à ce niveau (Malaga), le PSG n'avait plus passé le premier tour depuis 2001, le Celtic depuis 2008, Dortmund depuis 2003 et Galatasaray depuis 2002 ! Soit presque un tiers du plateau final absent à ce niveau depuis cinq ans, et un quart depuis dix ans... On peut appeler ça un renouvellement, oui.
En huitièmes, le club parisien aura le choix entre un club à éviter à tous prix (le Real Madrid), Milan, Arsenal, Valence, le Shakhtar Donetsk, le Celtic Glasgow ou Galatasaray. On voit d'un coup d’œil ce qui ressemble à un bon tirage d'un mauvais, et je mets les Ukrainiens, qui n'en ont que le nom car c'est une véritable équipe brésilienne, sur le plan offensif surtout, dans les mauvais. Disons allez, dans les moyens durs, avec Valence. Ça fait donc cinq tirages foireux sur sept, le PSG peut commencer à prier...
Le gros bilan du PSG
Pourtant, il pourrait s'appuyer sur sa campagne dans une poule certes à sa portée, mais où il fallait quand même aller s'imposer à Kiev, ce qui n'est pas donné à tout le monde, ou battre Porto, ce qui n'est également pas une sinécure. D'ailleurs, le manque de reconnaissance de ce joli parcours par les médias ne cesse de m'étonner. Manifestement, il leur paraît normal que le PSG ait signé le meilleur parcours du plateau, avec 15 points pris sur 18, la troisième attaque (14) et la meilleure défense (3), mais combien de clubs français ont pu se targuer d'un tel bilan, surtout en sortant du chapeau 3, je le rappelle ? Pas sûr qu'il aurait pu réussir un tel parcours s'il était tombé dans le groupe du Real Madrid, comme ça a failli être le cas, mais quand même ! L'année dernière, le meilleur total d'un club français était de 10 points, pour Marseille, qui s'était qualifié aux dépends de l'Olympiakos et Dortmund. Bordeaux en avait glané 16 en 2009-2010, et terminé premier de sa poule devant le Bayern et la Juventus, remarquable performance. Lyon en avait signé autant en 2005-2006 et terminé devant le Real, comme l'année suivante, mais avec 14 points. Voilà, c'est tout ce que j'ai trouvé comme précédent français depuis l'instauration du premier tour à 8 poules, en 1999.
Au classement, le PSG devance deux clubs allemands, Dortmund (14 points) et le Bayern (13), qui lui devance Valence, Barcelone et Porto à la différence de buts. Suivent la Juve, Malaga, Schalke et Manchester United (12), et le Real (11). Les plus "mauvais qualifiés" sont Donetsk, Arsenal, le Celtic et Galatasaray (10) et surtout le Milan AC, qui passe avec 8 points, et qui se classe seulement 19e sur 32. Il y a donc trois clubs qui font mieux que les Lombards mais qui sont éliminés, Chelsea (10), un tenant du titre qui confirme à quel point son succès au printemps dernier était miraculeux, et même un peu scandaleux au niveau du jeu, Cluj (10) et l'Olympiakos (9).
Les Anglais confirment leur baisse
On l'a vu, les clubs anglais n'ont pas brillé, avec deux éliminés, et pas des moindres (Chelsea et City). Le second nommé a certes particulièrement raté sa campagne, avec 3 petits points, mais a pour circonstance légèrement atténuante le fait qu'à chaque fois, il tombe dans le groupe de la mort. Mais si l'année dernière, il avait eu le malheur d'être éliminé avec 10 points, soit le maximum qu'on puisse avoir pour être éliminé, cette année il a foiré sur toute la ligne, puisque des clubs à sa portée comme Dortmund et l'Ajax font mieux que lui...
Par pays, c'est l'Espagne qui a pris le plus de points (49 en 24 matches) devant l'Allemagne (39 en 18) et l'Angleterre (35 en 24). Cette dernière n'a gagné que 10 matches et en a perdu 9, une très mauvaise performance selon ses canons habituels. Elle a marqué 42 buts mais en a encaissé 35, dont 11 pour City et 10 pour Chelsea, là encore un chiffre inquiétant. La saison dernière, avec un club en moins, elle en avait encaissé 36 mais en 33 matches, et n'avait perdu que 7 matches sur toute la saison. A noter également la mauvaise saison des deux clubs russes, tous deux éliminés avec 10 points, 3 succès pour 8 défaites, et qui font moins bien que leurs voisins et rivaux ukrainiens (1 qualifié sur 2, 15 points, 4 succès, 5 défaites).
Indice majeur de la baisse de niveau des clubs anglais, le fait que depuis deux saisons, elle est dominée par l'Espagne, alors qu'Albion a dominé tous les classements par points cumulés depuis 2006, date à laquelle elle avait succédé à... l'Espagne, qui elle-même avait pris la place de l'Angleterre, et ainsi de suite. La dernière fois qu'un autre pays que ces deux là avait dominé ce classement, c'était en 1999, et il s'agissait de l'Allemagne. Cette année, les trois clubs portugais, malgré deux éliminés, se classent quatrièmes (24 points), devant les deux clubs italiens, qui sont passés tous les deux mais avec les pires difficultés du monde (20 points en 12 matches). La France est donc 6e avec ses 20 points également, mais avec trois clubs et une différence de buts négative (-4). Sa place habituelle est plutôt la cinquième, ce qui fut le cas lors des deux saisons précédentes, elle qui fut quatrième en 2009-2010. Il s'agit donc de son plus mauvais classement depuis 2009 (6e). Elle est donc à la lutte avec le Portugal (1 club) et l'Italie (2) pour les 4e et 5e place pour cette saison, qui est loin d'être terminée...
La surprise Burak Yilmaz
Passons aux buteurs à présent. Si la présence en tête de Ronaldo n'est pas une surprise, celle à ses côtés avec 6 buts du Turc de Galatasaray Burak Yilmaz, 27 ans, l'est un peu plus. Surtout que le champion de Turquie n'a inscrit que 7 buts dans sa poule ! Pourtant, si on regarde un peu le pedigree du garçon, on constate que s'il n'avait encore jamais brillé au niveau européen (aucun but en trois matches avec Trabzonspor l'année dernière dans la poule de Lille), il est extrêmement efficace en championnat depuis trois saisons (62 buts en 76 matches !), et qu'il en est à 36 buts sur l'année civile, soit autant que Huntelaar ou Van Persie par exemple.
Les deux hommes en devance trois autres à 5 buts, Messi, tenant des quatre derniers titres en la matière (!), Alan (Braga) et Oscar (Chelsea). Huntelaar (Schalke), Jonas et Soldado (Valence), Lewandowski (Dortmund) et Willian (Donetsk) en sont à 4. On constate donc la présence de 4 Brésiliens dans les 10 premiers ! Le premier Français, sans surprise, se nomme Benzema (3), devant Ménez (2) et Charbonnier, Giroud, Hoarau, Matuidi, Mexès, Ribéry et Sidibé, le jeune latéral lillois, unique buteur français de son équipe. Ce qui fait 13 buts, le pire chiffre depuis 1999 (6). La saison n'est certes pas finie, mais le score de l'année dernière était de 24 et celui de l'année d'avant, de 37, par exemple...
Enfin, notons la très grosse différence de buts qui a marqué ce premier tour (2,96), une moyenne inconnue dans les cinq grands championnats. Depuis 1991 et l'instauration de poules en C1, la moyenne générale est de 2,65, et les scores des années précédentes étaient de 2,76 l'année dernière, 2,84 en 2011, 2,56 en 2010 ou 2,64 en 2009 et 2008. Il s'agit tout simplement d'un record, même si l'arrivée des matches couperets pourraient bien faire baisser ce chiffre, comme souvent. On a ainsi marqué quasiment autant de buts uniquement durant ce premier tour (284) que durant toute la saison 2005-2006 (285, soit 2,28 par matches) !
Voilà, sur ce je vous laisse, à plus tard !
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