mercredi 4 juillet 2012

Les tableaux de l'Euro

Salut à tous,

Petit retour sur cet Euro qui vient de se terminer. Je vais pour cela m'appuyer sur ma marotte habituelle, les stats, pour illustrer ce que fut ce tournoi qui pour moi a marqué un tournant sur le plan tactique : plus besoin d'attaquant pour gagner. Même plus besoin de la possession. L'Espagne a possédé le ballon mais moins qu'à l'accoutumée (59 %, et 46 en demi-finales contre le Portugal) et a joué la majeure partie du temps sans pointe. Ça n'engendre pas forcément moins de buts, mais ça n'en apporte pas plus - surtout, ça joue sur la qualité du spectacle. Hormis la finale, face à une Italie joueuse, les matches de l'Espagne ont un peu trop souvent ressemblé à du Handball, mais sans l'obligation de tenter une frappe au bout de 30 secondes. Une longue possession stérile, qui empêche l'adversaire d'être dangereux et le spectateur de rester éveillé.

Les numéros restent traditionnels

Au niveau des buts, on a raté à une unité près les scores des deux précédents Euros : 76 buts, contre 77 les deux fois auparavant. Soit 2,45, contre 2,48, une régularité qui fait presque peur, surtout que la moyenne des Euros depuis 1960 se situe à... 2,46. Mais il y a eu deux périodes bien distinctes dans ce tournoi : les deux premiers matches de chaque groupes, soit 16 rencontres, qui tournaient à 2,88 ; puis les troisièmes matches et les matches éliminatoires, soit 15 rencontres, où là on a tourné à pile 2 buts par match. Comme prévu, l'enjeu a tué le jeu lorsqu'il s'est élevé. Lorsque toutes les chances sont égales, on aime tenter sa chance, jouer, attaquer ; mais quand il s'agit d'assurer un point ou son but, les portes se ferment. Un grand classique. On a d'ailleurs marqué 9 de ces 30 buts lors du dernier quart d'heure, contre 7 sur les 46 buts précédents.

Un premier petit tableau, ensuite. Il s'agit du nombre de matches, de buts et de passes décisives dans le jeu par numéros. Oui oui, c'est intéressant !




On constate de suite que la tradition du numéro 9, malgré la disparition quasi annoncée des attaquants de pointe, a la vie dure : ils ont marqué 11 buts, devant les numéros 7, 11 et 14 (8 buts). Bon score également des 17 (7), qui ne signifie pas grand chose, à part que Mandzukic et Dzagoev, deux des meilleurs buteurs de l'Euro, ont le même numéro. Par match, le 10, apparu 49 fois, a longtemps mené au score mais c'est finalement le 7 qui l'a emporté sur le fil (51), devant le 10 et le 11 (49), puis le 6 (48) et enfin le 1, le 8 et le 9 (47). Bref, des numéros extrêmement traditionnels. En revanche, le 12 (13 fois) est désormais plus souvent porté par les deuxièmes gardiens que le 16 (39). Chez les passeurs, la victoire du 10 (6) devant le 7 et le 11 (5) ressemble quasiment à un poncif tellement elle est symbolique.

La Premier League plane

Autre tableau, celui des buts par clubs...



Évidemment, la toute puissante Premier League s'illustre. Et ce sans l'aide de ses internationaux anglais, qui n'ont marqué que 5 buts. Si la sélection italienne a brillé, ce n'est pas grâce à ses ressortissants : son buteur, Balotelli, évolue en... Angleterre. Même chose pour les 3 buts français, dont 2 viennent d'outre-Manche (Cabaye et Nasri), ou... l'Espagne, puisque Torres (3 buts), Silva (2) et Mata (1) jouent également en Angleterre. Heureusement que Fabregas est revenu en Espagne il y a un an... On notera également le bon score de la Bundesliga, qui a plus marqué que la Liga. Le Real l'emporte, mais d'une courte tête, grâce à Ronaldo (3) et Özil (1) mais aussi Xabi Alonso (2), Khedira et Pepe, des joueurs moins attendus... au contraire de Benzema (0). Si le Barça a été quelconque, confirmant que sans Messi, il est moins représentant offensivement, City, lui, a confirmé que son titre de champion d'Angleterre n'était pas usurpé. Mais sur les 7 buts de City, un seul vient d'un Anglais, Lescott. Enfin, la Ligue 1, comme il y a 4 ans, a été plus que quelconque : absente, ou presque.

Les passeurs à présent !



Une affaire de spécialistes, on dirait. Il ne manque personne, que des stars de la passe décisive, que des milieux offensifs aussi, hormis Benzema... quoique. Certains buts sont regardés en boucle sur internet, mais je pense que certaines passes décisives pourraient l'être aussi, notamment celle de Plasil contre la Russie (1-2) ou celles de Schweinsteiger contre les Pays-Bas (2-1), sans parler de celles de Xavi en finale. En fait si, il en manque un, des meilleurs passeurs d'Europe : Ronaldo...

Passons maintenant aux statistiques sur les tirs qui sont très parlantes je trouve.



Vous ne rêvez pas : la France est particulièrement bien classée, hormis sur l'efficacité, ce qui est problématique. Mais contrairement à ce que tous les commentaires catastrophés des commentateurs et des médias pourraient nous faire croire, les Bleus ont eu le ballon, puisque seules l'Allemagne et l'Espagne les devancent dans ce domaine, excusez du peu, et ils en ont profité pour beaucoup frapper, beaucoup cadrer, et même s'ils ont peut-être abusé de frappes lointaines, au vu de ces chiffres ont peut leur reprocher une chose : de n'avoir pas réussi à convertir toutes ces frappes. Parce que lorsqu'il leur fallait 63 tirs dont 37 cadrés pour marquer 3 petits buts, il en a fallu 28 et 14 à la Grèce pour en inscrire 5 ! Des chiffres sidérants. Le Danemark s'est également signalé par la précision mais aussi l'efficacité de ses tirs, dommage qu'il n'ait pas frappé plus ! L'Italie, elle, comme je l'avais dit, a beaucoup frappé, pour un résultat finalement très moyen (5,56 % de réussite contre 9,25 au total). Elle l'a payé en finale, avant que les circonstances de jeu ne fausse la fin du match. Mais jusqu'à l'heure de jeu, elle rivalisait avec l'Espagne au nombre de tirs et sur la possession. Mais pas au score...

Dominer n'est pas gagner... sauf pour l'Espagne

Enfin, derniers tableaux, qui confirment ce que je viens de dire...



Évidemment, l'Espagne a survolé les débats au nombre de passes, réussies surtout. Tenter beaucoup de passes, c'est bien, mais en réussir 4 sur 5, c'est gigantesque. Il faut dire qu'elle ne tente que des passes ayant beaucoup de chance de passer, et pas des centres, par exemple, puisqu'elle est dernière aux nombres de centres. Pourquoi aurait-elle centré d'ailleurs, puisqu'elle n'avait pas d'avant-centre ? L'Allemagne, en revanche, savait qu'elle en avait un, et a beaucoup tenté de le trouver dans les airs, avec un certain succès d'ailleurs. La France, elle, confirme qu'elle ne ratait pas toutes ses passes, contrairement à ce que les hurlements de Larqué contre la Suède laissaient supposer : devancer dans ce domaine presque tout le monde, et notamment les Pays-Bas, l'Allemagne, la Russie ou l'Italie, sans parler du score étonnamment mauvais du Portugal, c'est la meilleure des réponses. On dira que c'étaient beaucoup de passes latérales, certes... un peu comme l'Espagne, quoi.

A noter que les hors-jeu montrent que l'Espagne, qui en a signé le plus, a beaucoup plus joué en contre que d'habitude. Elle se situe devant - ou derrière - des équipes qui ont souvent subi, comme l'Irlande, la Grèce ou le Danemark. A noter que 5 des 6 équipes les plus sanctionnées en hors-jeu n'ont pas franchi le premier tour, et le premier demi-finaliste, le Portugal, est 8e. Il ne valait vraiment pas trop dominer dans cet Euro, décidément. Mieux vaut laisser venir...

Voilà sur ce je vous laisse, à plus tard !

2 commentaires:

  1. Bien ton article, un chouette détail sur le jeux des différentes, pour moi qui n'est pas un grand connaisseur du foot cela ma été utile ^^
    Bonne continuation.

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