Bonjour à tous,
Jusque là je me retenais, de peur que sa malchance légendaire frappe une nouvelle fois le club parisien et que son transfert majeur de cet été décide finalement de ne pas signer mais non, il semblerait bien que Zlatan Ibrahimovic soit sur le point de signer un contrat de trois ans avec le PSG. Et donc avec la Ligue 1, d'une certaine manière. Un mariage aussi improbable qu'inédit, ou presque.
Une star en Ligue 1, enfin !
C'est un coup exceptionnel que le club de la capitale réalise aujourd'hui. Pour se souvenir de l'arrivée d'une telle star internationale, confirmée, ultra médiatisée et talentueuse, dans le championnat français, il faut peut-être remonter aux recrutements de Rudi Völler, par Marseille, et Jurgen Klinsmann, par Monaco, il y a presque 20 ans. La Ligue 1 a compté des stars dans ses rangs, mais elles ont soit été formées (Drogba, Papin, Benzema...) ou révélées en France (Ronaldinho, Weah, Pauleta...). Le dernier club à attirer des internationaux confirmés et reconnus à l'étranger, c'est Lyon (Wiltord, Baros...). Mais aucun d'entre eux ne possédaient le statut ou l'aura d'Ibrahimovic.
Beaucoup se plaignent déjà de ses émoluments, astronomiques et démesurés, voire honteux en temps de crise. Mais ce sont les mêmes qui, depuis des lustres, se moquent de la Ligue 1, de son faible niveau technique, de ses résultats européens de plus en plus quelconques, et de son incapacité à conserver ses stars. Mais c'est le prix à payer pour que la Ligue 1 rivalise enfin avec ses voisins. Qui osera dire qu'il n'a pas hâte de voir Ibrahimovic évoluer avec le PSG ? C'est comme si les Beatles effectuaint un concert hebdomadaire dans toutes les villes de France...
Le meilleur avant-centre du monde ?
Depuis cet été, je me pose sérieusement la question de savoir si Ibrahimovic n'est pas la meilleure pointe offensive d'Europe, voire du Monde. Drogba choisit ses matches, Falcao est encore loin de posséder le même génie malgré un sens du but ahurissant, Gomez ou Huntelaar sont des buteurs remarquables mais assez primaires, Balotelli est encore inconstant, Benzema n'a encore rien montré au niveau international, et Messi et Ronaldo ne sont pas des pointes pures. Si l'on constituait un onze mondial, qui évoluerait en pointe, aux côtés des deux Ballons d'Or en puissance ? Qui, à part Zlatan, qui a réussi son Euro au milieu d'une équipe limitée, et auteur du plus beau but de la compétition contre la France (2-0) ? Rooney, van Persie, voire Eto'o... du très gros morceau, à peu près du même niveau. Ça se joue à pas grand chose.
Ibrahimovic vient de signer sa première saison depuis dix ans sans titre de champion, mais au terme de 11 mois exceptionnels, peut-être les meilleurs de sa vie : 40 buts, 28 en 32 matches de championnat, 5 en 8 matches de C1, 2 en 4 matches de Coupe, et 5 en 11 matches avec la Suède, pour qui il en est désormais à 33 buts en 80 sélections. Il a également adressé 14 passes décisives, dont 7 en Serie A et 4 en C1... par ailleurs, ses 6 transferts, de Malmö au PSG, en passant par l'Ajax, la Juve, l'Inter, le Barça et le Milan AC, ont généré la bagatelle de plus de 145 millions d'Euros, hors primes, et les cinq derniers varient entre 20 (pour le dernier) et 45 (pour son passage en Catalogne). Preuve que malgré toutes les polémiques crées par son caractère volcanique et son égo surdimensionné, les décideurs du foot - ceux qui en ont les moyens, notamment - n'hésitent jamais pour miser sur cet attaquant puissant, complet, génial techniquement et élégant balle au pied.
Et ils ont raison. Depuis 2001 et sa dernière demi-saison à Malmö, son club formateur, il en est à 254 buts, soit plus de 22 par saison en moyenne. La dernière fois qu'il n'a pas dépassé les 20 buts sur toute une saison, c'était lors de sa première saison intériste, en 2006/2007 (15, tous en championnat). Ce n'est pas une machine à buts façon Gomez, ce n'est pas une flèche offensive comme Messi ou Ronaldo, c'est un mix des deux, hormis sur la vitesse. Mais de toutes façons, les attaquants rapides servent surtout aux équipes qui jouent en contre. Ibrahimovic est fait pour les équipes qui font le jeu, dominent, et cherchent des espaces dans les défenses regroupées. C'est d'ailleurs le cas de quasiment tous les clubs dans lesquels il a évolué. Sa taille, sa puissance, son jeu de corps et sa technique individuelle au-dessus de la moyenne en font un pivot increvable, redoutable et cauchemardesque pour n'importe quel défenseur. Ibrahimovic, c'est Hoarau ou Giroud, mais en technique, tellement plus technique.
Têtes, pied gauche, pied droit, frappes lointaines, volées et même coup-francs, il sait tout faire. Sa taille et son élégance font parfois douter de sa motivation. Et c'est vrai qu'à l'Euro, il courrait nettement moins que ses coéquipiers, ce qui ne devrait pas plaire en Ligue 1, où les marathoniens du pressing sont plus prisés que les artistes. Mais il court à bon escient, et fait rarement les mauvais choix. Quand il faut y aller, il y va. Mais quand vous faites 94 kilos, si vous courrez sans vous arrêter pendant une heure, vous ne tenez pas le choc.
Le PSG intouchable ?
Avec cette arrivée, mais aussi celles de Pastore, Lavezzi, Alex, Maxwell ou Thiago Silva, le PSG, en un an, a sauté plusieurs classes. Il est passé de candidat poussif à la quatrième place à champion obligatoire, d'ex bon club européen à favori pour les quarts de finale de la C1, minimum, et de refuge pour les bons joueurs de clubs de Ligue 1 à destination possible pour les meilleurs joueurs de la planète. Sa puissance financière sans limite parvient même à faire oublier à ces derniers qu'ils évolueront en Ligue 1, dans des stades souvent petits et parfois même insalubres, et que leurs performances sportives seront sans doute moins médiatisées que lorsqu'ils les effectuaient en Italie, en Angleterre ou en Espagne. A moins que leurs arrivées ne parviennent enfin à intéresser les médias étrangers sur la Ligue 1... En fait, signer au PSG actuellement, c'est comme signer en Chine ou dans le Golfe, mais en sauvant en partie la face sportivement, puisqu'il s'agit d'évoluer dans un des 5 ou 6 meilleurs championnats européens, et de continuer à disputer la Ligue des Champions, ce qui n'est pas le cas en Asie ou au Moyen-Orient.
Alors certes, Ibrahimovic va avoir 31 ans dans 3 mois, et on peut se demander s'il sera le même dans un ou deux ans. Ce n'est pas un Drogba, qui finit tard mais qui a commencé tard : à 19 ans il était titulaire à Malmö et international, et en est à 527 matches professionnels depuis son arrivée aux Pays-Bas, en 2001, pour près de 8 millions d'Euros. Soit près de 48 matches par saison depuis onze ans. Espérons pour le PSG que son joyau tienne le coup physiquement, mais aussi que son mental ne fluctue pas. Disputer la C1, c'est sans doute ce qui le motivera probablement le plus. Mais jouer à Ajaccio, Reims ou Lorient, ce sera une autre affaire. Alors certes, l'année dernière il a marqué contre Sienne, Bologne, Lecce ou Novara. Mais ça restait la Serie A, championnat diffusé dans la plupart des pays européens. Au moins les buts. Son arrivée est surtout là pour donner plus de puissance au club parisien en attaque, sur cette saison au moins, mais surtout pour prouver aux autres grands joueurs du monde qu'ils peuvent venir à Paris, que ce n'est pas honteux.
Il faudra par ailleurs qu'Ancelotti dégage une équipe type, dont le Suédois devrait rarement sortir, tout en ménageant les égos en faisant participer tout le monde, dans une saison qui sera encore plus chargée que la précédente. Qui évoluera en attaque avec lui ? Lavezzi, qui peut jouer partout comme un Lisandro, vient d'arriver et risque fort de posséder une longueur d'avance sur Nene ou Ménez. Pastore reculant d'un cran pour apporter son sens de la passe, ces deux là risquent fort de se disputer la troisième place de titulaire, à gauche et/ou à droite. Un départ de Nene, une rumeur persistante, pourrait régler la question, mais aussi limiter, du coup, les solutions offensives du club parisiens aux seuls Luyindula, Bahebeck ou Kebano, et bien sûr Hoarau et Gameiro pour jouer en pointe. Du bon, du talentueux, mais pas la même pointure que les titulaires.
Le PSG n'est pas devenu le meilleur club du monde en faisant venir Thiago Silva, Lavezzi et Ibrahimovic, c'est sur. Il lui manque une pointure au poste de latéral droit, notamment, même si Jallet et Bisevac n'ont pas démérité. Mais il peut s'attendre à une saison compliquée : le moindre match nul, la moindre défaite, seront considérés par les médias comme des catastrophes inacceptables. Et on sait à quel point le PSG a du mal, parfois, à soutenir la pression. Il serait bon, pour une fois, qu'il l'emporte sur Lorient lors de la première journée. Du moins pour ses supporters, qui sont des monstres de patience depuis 15 ans. Enfin, pas tous...
A plus tard !
Jusque là je me retenais, de peur que sa malchance légendaire frappe une nouvelle fois le club parisien et que son transfert majeur de cet été décide finalement de ne pas signer mais non, il semblerait bien que Zlatan Ibrahimovic soit sur le point de signer un contrat de trois ans avec le PSG. Et donc avec la Ligue 1, d'une certaine manière. Un mariage aussi improbable qu'inédit, ou presque.
Une star en Ligue 1, enfin !
C'est un coup exceptionnel que le club de la capitale réalise aujourd'hui. Pour se souvenir de l'arrivée d'une telle star internationale, confirmée, ultra médiatisée et talentueuse, dans le championnat français, il faut peut-être remonter aux recrutements de Rudi Völler, par Marseille, et Jurgen Klinsmann, par Monaco, il y a presque 20 ans. La Ligue 1 a compté des stars dans ses rangs, mais elles ont soit été formées (Drogba, Papin, Benzema...) ou révélées en France (Ronaldinho, Weah, Pauleta...). Le dernier club à attirer des internationaux confirmés et reconnus à l'étranger, c'est Lyon (Wiltord, Baros...). Mais aucun d'entre eux ne possédaient le statut ou l'aura d'Ibrahimovic.
Beaucoup se plaignent déjà de ses émoluments, astronomiques et démesurés, voire honteux en temps de crise. Mais ce sont les mêmes qui, depuis des lustres, se moquent de la Ligue 1, de son faible niveau technique, de ses résultats européens de plus en plus quelconques, et de son incapacité à conserver ses stars. Mais c'est le prix à payer pour que la Ligue 1 rivalise enfin avec ses voisins. Qui osera dire qu'il n'a pas hâte de voir Ibrahimovic évoluer avec le PSG ? C'est comme si les Beatles effectuaint un concert hebdomadaire dans toutes les villes de France...
Le meilleur avant-centre du monde ?
Depuis cet été, je me pose sérieusement la question de savoir si Ibrahimovic n'est pas la meilleure pointe offensive d'Europe, voire du Monde. Drogba choisit ses matches, Falcao est encore loin de posséder le même génie malgré un sens du but ahurissant, Gomez ou Huntelaar sont des buteurs remarquables mais assez primaires, Balotelli est encore inconstant, Benzema n'a encore rien montré au niveau international, et Messi et Ronaldo ne sont pas des pointes pures. Si l'on constituait un onze mondial, qui évoluerait en pointe, aux côtés des deux Ballons d'Or en puissance ? Qui, à part Zlatan, qui a réussi son Euro au milieu d'une équipe limitée, et auteur du plus beau but de la compétition contre la France (2-0) ? Rooney, van Persie, voire Eto'o... du très gros morceau, à peu près du même niveau. Ça se joue à pas grand chose.
Ibrahimovic vient de signer sa première saison depuis dix ans sans titre de champion, mais au terme de 11 mois exceptionnels, peut-être les meilleurs de sa vie : 40 buts, 28 en 32 matches de championnat, 5 en 8 matches de C1, 2 en 4 matches de Coupe, et 5 en 11 matches avec la Suède, pour qui il en est désormais à 33 buts en 80 sélections. Il a également adressé 14 passes décisives, dont 7 en Serie A et 4 en C1... par ailleurs, ses 6 transferts, de Malmö au PSG, en passant par l'Ajax, la Juve, l'Inter, le Barça et le Milan AC, ont généré la bagatelle de plus de 145 millions d'Euros, hors primes, et les cinq derniers varient entre 20 (pour le dernier) et 45 (pour son passage en Catalogne). Preuve que malgré toutes les polémiques crées par son caractère volcanique et son égo surdimensionné, les décideurs du foot - ceux qui en ont les moyens, notamment - n'hésitent jamais pour miser sur cet attaquant puissant, complet, génial techniquement et élégant balle au pied.
Et ils ont raison. Depuis 2001 et sa dernière demi-saison à Malmö, son club formateur, il en est à 254 buts, soit plus de 22 par saison en moyenne. La dernière fois qu'il n'a pas dépassé les 20 buts sur toute une saison, c'était lors de sa première saison intériste, en 2006/2007 (15, tous en championnat). Ce n'est pas une machine à buts façon Gomez, ce n'est pas une flèche offensive comme Messi ou Ronaldo, c'est un mix des deux, hormis sur la vitesse. Mais de toutes façons, les attaquants rapides servent surtout aux équipes qui jouent en contre. Ibrahimovic est fait pour les équipes qui font le jeu, dominent, et cherchent des espaces dans les défenses regroupées. C'est d'ailleurs le cas de quasiment tous les clubs dans lesquels il a évolué. Sa taille, sa puissance, son jeu de corps et sa technique individuelle au-dessus de la moyenne en font un pivot increvable, redoutable et cauchemardesque pour n'importe quel défenseur. Ibrahimovic, c'est Hoarau ou Giroud, mais en technique, tellement plus technique.
Têtes, pied gauche, pied droit, frappes lointaines, volées et même coup-francs, il sait tout faire. Sa taille et son élégance font parfois douter de sa motivation. Et c'est vrai qu'à l'Euro, il courrait nettement moins que ses coéquipiers, ce qui ne devrait pas plaire en Ligue 1, où les marathoniens du pressing sont plus prisés que les artistes. Mais il court à bon escient, et fait rarement les mauvais choix. Quand il faut y aller, il y va. Mais quand vous faites 94 kilos, si vous courrez sans vous arrêter pendant une heure, vous ne tenez pas le choc.
Le PSG intouchable ?
Avec cette arrivée, mais aussi celles de Pastore, Lavezzi, Alex, Maxwell ou Thiago Silva, le PSG, en un an, a sauté plusieurs classes. Il est passé de candidat poussif à la quatrième place à champion obligatoire, d'ex bon club européen à favori pour les quarts de finale de la C1, minimum, et de refuge pour les bons joueurs de clubs de Ligue 1 à destination possible pour les meilleurs joueurs de la planète. Sa puissance financière sans limite parvient même à faire oublier à ces derniers qu'ils évolueront en Ligue 1, dans des stades souvent petits et parfois même insalubres, et que leurs performances sportives seront sans doute moins médiatisées que lorsqu'ils les effectuaient en Italie, en Angleterre ou en Espagne. A moins que leurs arrivées ne parviennent enfin à intéresser les médias étrangers sur la Ligue 1... En fait, signer au PSG actuellement, c'est comme signer en Chine ou dans le Golfe, mais en sauvant en partie la face sportivement, puisqu'il s'agit d'évoluer dans un des 5 ou 6 meilleurs championnats européens, et de continuer à disputer la Ligue des Champions, ce qui n'est pas le cas en Asie ou au Moyen-Orient.
Alors certes, Ibrahimovic va avoir 31 ans dans 3 mois, et on peut se demander s'il sera le même dans un ou deux ans. Ce n'est pas un Drogba, qui finit tard mais qui a commencé tard : à 19 ans il était titulaire à Malmö et international, et en est à 527 matches professionnels depuis son arrivée aux Pays-Bas, en 2001, pour près de 8 millions d'Euros. Soit près de 48 matches par saison depuis onze ans. Espérons pour le PSG que son joyau tienne le coup physiquement, mais aussi que son mental ne fluctue pas. Disputer la C1, c'est sans doute ce qui le motivera probablement le plus. Mais jouer à Ajaccio, Reims ou Lorient, ce sera une autre affaire. Alors certes, l'année dernière il a marqué contre Sienne, Bologne, Lecce ou Novara. Mais ça restait la Serie A, championnat diffusé dans la plupart des pays européens. Au moins les buts. Son arrivée est surtout là pour donner plus de puissance au club parisien en attaque, sur cette saison au moins, mais surtout pour prouver aux autres grands joueurs du monde qu'ils peuvent venir à Paris, que ce n'est pas honteux.
Il faudra par ailleurs qu'Ancelotti dégage une équipe type, dont le Suédois devrait rarement sortir, tout en ménageant les égos en faisant participer tout le monde, dans une saison qui sera encore plus chargée que la précédente. Qui évoluera en attaque avec lui ? Lavezzi, qui peut jouer partout comme un Lisandro, vient d'arriver et risque fort de posséder une longueur d'avance sur Nene ou Ménez. Pastore reculant d'un cran pour apporter son sens de la passe, ces deux là risquent fort de se disputer la troisième place de titulaire, à gauche et/ou à droite. Un départ de Nene, une rumeur persistante, pourrait régler la question, mais aussi limiter, du coup, les solutions offensives du club parisiens aux seuls Luyindula, Bahebeck ou Kebano, et bien sûr Hoarau et Gameiro pour jouer en pointe. Du bon, du talentueux, mais pas la même pointure que les titulaires.
Le PSG n'est pas devenu le meilleur club du monde en faisant venir Thiago Silva, Lavezzi et Ibrahimovic, c'est sur. Il lui manque une pointure au poste de latéral droit, notamment, même si Jallet et Bisevac n'ont pas démérité. Mais il peut s'attendre à une saison compliquée : le moindre match nul, la moindre défaite, seront considérés par les médias comme des catastrophes inacceptables. Et on sait à quel point le PSG a du mal, parfois, à soutenir la pression. Il serait bon, pour une fois, qu'il l'emporte sur Lorient lors de la première journée. Du moins pour ses supporters, qui sont des monstres de patience depuis 15 ans. Enfin, pas tous...
A plus tard !
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