Salut à tous,
Avant la fin de ce championnat si palpitant, notamment en tête, revenons un peu sur cet Euro qui se rapproche sérieusement. Mine de rien, le match d'ouverture, Pologne-Grèce, aura lieu dans pile cinq semaines maintenant, le 8 juin prochain.
L'Euro ne passionne pas
L'Euro ne passionne pas
A l'image de son affiche inaugurale, la compétition organisée conjointement par la Pologne et l'Ukraine est loin de déchaîner les passions. En temps normal, six mois avant on est abreuvé de publicités pour inciter les européens de venir supporter leurs équipes favorites, et accessoirement de visiter les deux pays, si possible. Je ne veux pas manquer de respect à ces deux nations, mais l'idée de passer une partie du mois de juin là-bas ne doit pas faire rêver grand monde. Et pourtant, elles ont une histoire, une culture, sans doutes des traditions qui devraient attirer du monde. Mais rappelons que l'on parle de supporters de foot, là, pas d'habitants de Saint-Germain-des-Prés. Et puis, la comparaison avec les JOs de Londres et la prochaine Coupe du Monde au Brésil, en 2014 est pour le moins difficile. De toutes façons, ces nations n'ont même pas essayé d'attirer les gens, malgré quelques affiches récentes en faveur de la Pologne. Pour l'Ukraine, en revanche, nada. Difficile dans ces conditions d'imaginer un délire populaire durant ces trois semaines de compétition. Les stades seront-ils pleins ? Le contraire serait triste mais au fond, peu importe : ce qui compte, c'est la compétition. Et celle-ci est plus ouverte que prévu.
L'Espagne a gagné les deux dernières compétitions, ce n'est un secret pour personne. Ce n'est que la troisième fois dans l'histoire, après la France en 98 et 2000, et la RFA, en 1972 et 1974, qu'une nation gagne l'Euro et la Coupe du Monde à la suite, quel que soit l'ordre, depuis 52 ans que le championnat d'Europe existe. En revanche, trois fois, ce n'est jamais arrivé, et je n'imagine pas que ça arrive. Pas uniquement parce que l'histoire se répète souvent, mais simplement le fait que malgré le statut de favori que ces deux résultats lui confèrent, mais aussi parce que je pense qu'elle pourrait bien tomber sur un os cette année. Sans doute pas au premier tour, même si son groupe (Italie, Irlande, Croatie) sera sans doute plus ardu que prévu, mais probablement vers les demi-finales, même si son quart de finale, contre la France, l'Angleterre, l'Ukraine ou la sous-estimée Suède, ne sera pas gagné d'avance. Au niveau du dernier carré, soit la Pologne, soit l'Allemagne, le Portugal ou les Pays-Bas, suivant le classement du groupe "de la mort", le B, pourraient bien faire trébucher le tenant du titre. D'ailleurs, c'est sans doute parmi ces trois dernières équipes que je désignerais volontiers mon favori.
Aura-t-on droit à une surprise ?
On peut toujours avoir droit à une surprise. Le Danemark en 1992, la Grèce en 2004, ont été plus qu'inattendus, ils ont interloqué. Surtout que, comme souvent lorsque des surprises surviennent, quelle que soit la compétition, les résultats n'ont pas suivi ensuite. Les Danois ne se qualifièrent pas pour la Coupe du Monde 1994, avant un huitième de finale contre le Brésil, en 1998 (3-2), et un quart de finale à l'Euro 2004 contre les Tchèques (3-0). De leur côté, depuis leur exploit portugais, marqué par un jeu défensif à la limite de la caricature et d'une réussite hallucinante sur coups de pied arrêtés, les Grecs ont disputé deux grandes compétitions. Bilan : 1 succès, 5 défaites, et donc aucune sortie de poule victorieuse.
Les surprises restent donc possible, et par définition elles sont difficilement prévisibles. Je nommerais malgré tout la Pologne, qui évoluera à domicile, dans une poule pas insurmontable (Russie, République Tchèque et... Grèce), et qui pourra compter, pour une fois, sur des attaquants de grande qualité, notamment Blaszczykowski et Lewandowski (Dortmund). Je citerais aussi la Suède d'Ibrahimovic, ce qui ne serait pas une bonne nouvelle pour nous puisqu'elle évoluera dans notre groupe, sauf si c'est l'Angleterre qui saute, bien sûr... Troisième attaque des éliminatoires avec 31 buts, après les Pays-Bas (37) et l'Allemagne (34), la Suède a finit deuxième de son groupe en gagnant tous ses matches... sauf ceux contre les Néerlandais (2 défaites) ! Alors certes, la Hongrie, la Finlande, la Moldavie et saint-Marin n'était pas les meilleurs opposants qui soient, mais étaient-ils tellement moins forts que la Bosnie, la Roumanie, la Biélorussie, l'Albanie et le Luxembourg, nos adversaires, contre qui on a marqué 15 fois en 10 matches ? Reste que si Ibrahimovic est un génie du football, il semble un petit peu seul quand même, du moins médiatiquement.
Les Pays-Bas et l'Allemagne favoris
Pour moi, si on évite les surprises, les favoris de l'Euro sont les Pays-Bas et l'Allemagne. Ces deux pays progressent très régulièrement depuis plusieurs années, se reposent sur des jeunes de plus en plus expérimentés, notamment en Ligue des Champions, et sont passé tout près du bol de sangria lors des dernières compétitions : finale mondiale en 2010, trois demi-finales et deux quarts de finale lors des cinq derniers Euros pour les Oranges, trois demi-finales et une finale lors des trois derniers Mondiaux, et une finale européenne en 2008 pour les Allemands. En gros, en dehors du quart de finale des Néerlandais en 2008, les deux équipes n'ont plus quitté le dernier carré depuis 2006. Ça va forcément payer, à un moment ou à un autre, ou alors l'injustice serait sévère.
Ajoutons-y le Portugal de Cristiano Ronaldo. Ce dernier, comme Messi, est condamné à gagner au moins une grande compétition internationale dans sa carrière, voire deux ou trois, pour définitivement asseoir son statut de légende du football. Hormis Platini, qui n'a finalement gagné que l'Euro 84 avec la France, Cruyff (deux finales) ou le Hongrois Puskas, toutes les autres grandes légendes ont en gagné deux ou plus, que ce soit Maradona, Pelé ou Beckenbauer. C'était tout près en 2004, lorsque Ronaldo, 19 ans, n'avait pas réussi à offrir à son pays, qui évoluait à domicile et contre la Grèce, qui n'avait encore jamais gagné le moindre match dans un tournoi, le premier trophée de sa carrière, malgré ses deux buts, dont un en demi-finale contre les Pays-Bas (2-1). Deux ans plus tard, lors du Mondial allemand, l'aventure se terminait en demi-finales contre la France (1-0). D'une manière générale, l'attaquant du Real Madrid brille peu lors des grands tournois (19 matches, 5 buts), un peu comme son ennemi barcelonais. A 27 ans, il serait temps de mettre les choses au clair dans ce domaine. Mais au terme d'une saison une nouvelle fois harassante (60 matches, 64 buts), celui qui devrait normalement être la grande attraction du tournoi pourrait bien une nouvelle fois décevoir, et le Portugal avec. S'il se met enfin au niveau, en revanche, cela pourrait marcher pour les Lusitaniens.
Et l'Espagne ? Elle s'est qualifié aisément, mais semble moins forte que prévu. par exemple, ce sera son troisième choix, Llorente, qui évoluera au poste d'avant-centre, au lieu de Villa, blessé, et Torres, qui revient bien mais peut-être un peu tard. Iniesta et Xavi seront toujours là, mais ils risquent d'être éreintés, notamment le second, 32 ans, qui tire la langue, même s'il n'avait jamais autant marqué dans sa carrière (14 buts). Silva sera là également, mais il manque toujours un milieu droit à cette équipe, ce qui ne l'a pas empêchée de gagner les deux derniers tournois. La défense semble être encore plus le point faible de cette équipe qu'avant. Puyol semble un peu cramé, les latéraux sont quelconques et seul Casillas reste au top. Bref, l'Espagne est toujours un favori, mais un troisième succès de sa part serait, selon moi, une surprise.
Les Bleus sans pression
Et la France ? Soyons réaliste, malgré son bon résultat en Allemagne (1-2), elle reste, au mieux, un outsider, donc une surprise possible. Qui sait ? Si Benzema, comme Ronaldo, devient enfin aussi efficace en Bleu (un but toutes les quatre heures en 2011 !) qu'avec le Real, tout comme Ribéry (Bayern), si la charnière Rami-Mexès, qui n'a pas encore eu l'occasion d'être mise à l'épreuve du très haut niveau international, tient le choc, si un patron (Cabaye ?) se révèle au milieu et que Lloris tient la baraque, on pourrait bien renouer avec un quart de finale, contre l'Espagne ou l'Italie, voire une demi-finale, après deux échecs successifs au premier tour. Pour tout vous dire, cette équipe me fait un peu penser à celle qui avait atteint les demi-finales en 1996, une équipe en reconstruction après le traumatisme de France-Bulgarie 1993. Les résultats nous en diront plus.
Voilà, et si je tentais un premier pronostic sur les quatre groupes ? Groupe A : Russie, Pologne ; Groupe B : Pays-Bas, Allemagne (élimination portugaise...) ; Groupe C : Espagne et Irlande (l'Italie saute) ; Groupe D : Suède, France (Angleterre out). Ce qui nous donnerait des quarts de finale Russie-Allemagne, Espagne-Suède, Pays-Bas-Pologne et Irlande-France, ce qui serait cocasse ; après, pour les demi-finales, ça devient compliqué à prévoir. Mais vous l'avez vu, les pronostics sont assez casse-gueule, surtout quand c'est moi qui les fait !
Allez, à plus tard !
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