lundi 6 octobre 2014

Le PSG hors-sujet

Salut à tous,

Ça ne vous a pas échappé, si vous lisez ce post c'est que le foot vous intéresse, la Ligue 1 en particulier, donc vous avez remarqué qu'après neuf journées, soit quasiment un quart du championnat, le PSG n'est non seulement pas leader du championnat, comme prévu - mais il ne l'était pas non plus à la 18e journée de la saison 2012-13, qu'il allait pourtant remporter - mais il en est même très loin : sept points de retard, c'est un véritable gouffre, accentué artificiellement certes par la victoire à trois points - sans ce bonus idiot, l'écart serait de trois points - mais bien réel. En fait, le club parisien, pourtant troisième et invaincu, a autant de points de retard sur Marseille que d'avance sur les deux promus, Caen et Lens, 17e et 18e du championnat. Ca vous donne une idée du retard à rattraper... il va lui falloir récupérer un point à Marseille tous les quatre matches à peu près. Pas simple, vis à vis d'Olympiens qui jouent excellemment bien, qui ont de la réussite, à l'image de leur succès in extremis obtenu à Caen ce week-end (1-2), et qui, surtout, ne jouent pas de Coupe d'Europe.

Alors, qu'est-ce qui cloche chez le joujou de QSI ? Le retour tardif des Mondialistes est une excuse qui se tient, quand on sait combien les années qui suivent un grand tournoi sont compliquées à gérer pour les gros clubs en général. Thiago Silva et Lavezzi, qui étaient au Brésil, sont blessés, tandis queCabaye et Matuidi sont manifestement sur les rotules, malgré le match héroïque de ce dernier face au Barça. Les blessés : ça c'est une excuse, puisqu'elle concerne également Ibrahimovic et désormais Marquinhos, peut-être le meilleur Parisien depuis le début de la semaine. On a vu contre Monaco que Camara pouvait être une bonne roue de secours occasionnelle, mais pas pour faire de la route, et surtout pas quand le niveau de cette dernière devient difficile. Faire sans Thiago Silva et Ibrahimovic, c'est comme si tu privais le Real de Ramos et Ronaldo, ou le Barça de Mascherano et Messi. Sans les patrons défensifs et offensifs, sans des meneurs d'homme de cette trempe, ton équipe en prend forcément un coup, c'est évident.

Bien sûr, en Ligue 1 ça ne devrait pas se voir. Essayons de voir par les chiffres ce qui cloche cette saison au PSG.

Extinction des feux à l'heure de jeu

D'abord, un comble, une aberration : le PSG est la seule équipe de Ligue 1 avec Lille et Bastia à ne pas avoir marqué de but dans le dernier quart d'heure ! Rennes, Caen et Evian en ont déjà marqué 5, mais le PSG, aucun. Un quart d'heure où le PSG a déjà perdu quatre points, personne n'a fait pire, seul Montpellier faisant autant. Logique, d'ailleurs, puisque le club parisien n'a encore vu aucun de ses remplaçants marquer cette saison ! Seuls les Verts sont dans le même cas... quand on voit les joueurs présents régulièrement sur le banc, ça pose question. Le PSG, qui a autant ouvert le score que Marseille cette saison - sept fois, meilleur total de Ligue 1 - et qui n'a concédé le premier but qu'une seule fois, à Toulouse (1-1), ne l'a pourtant remporté que trois fois, soit 42,8 % du total. Dans ce domaine, là encore, seul Bastia fait pire (33,3 %).

L'an passé, les remplaçants du PSG avaient marqué 7 buts en sortant du banc, deuxième total de Ligue 1 derrière... l'ASSE (8). Paris avait récupéré 6 points dans le dernier quart d'heure, seul Monaco (10) avait fait mieux. Mais personne n'avait marqué autant que lui (21) ni si peu encaissé de buts (3, déjà 2 cette saison !). D'ailleurs, deux des trois meilleurs buteurs de Ligue 1 durant les 15 derniers minutes étaient Cavani et Ibrahimovic (6)... Le PSG avait ouvert le score 30 fois (sur 38), l'emportant 25 fois, soit 83,3 % des cas, cinquième chiffre de Ligue 1. Bref, on voit où se situe le problème : une attaque qui ne sait plus enfoncer le clou en fin de match, comme elle savait le faire depuis deux ans, et une défense qui est certes la troisième de Ligue 1 (6 buts) mais qui ne parvient pas à demeurer hermétique pour compenser les manques de l'attaque.

Le problème Cavani

Cette dernière pose vraiment question. Ibrahimovic a été phénoménal quand il a été là, sauf contre Lyon. Lucas a déjà ouvert trois fois le score - pour deux succès - et confirme ses progrès. Cavani aussi a marqué trois fois, mais pour lui c'est faible, surtout qu'il a quand même beaucoup joué là où il pense, ainsi que les médias, être le meilleur. L'Uruguayen, qui a tout de même marqué 29 fois depuis son arrivée, dont 25 l'an passé, est exaspérant de nullité dès qu'il rejoint l'axe. Il est à l'évidence tout sauf une pointe, il n'arrive pas à se démarquer, est mal placé sur les centres... alors que dès qu'il joue en faux ailier avec le grand suédois, il est tout de suite plus efficace, à défaut d'être consistant dans le jeu. Je me demande encore comment les médias peuvent sérieusement affirmer qu'il joue ailier dans cette équipe. Il joue autant ailier que Neymar à Barcelone, qui lui marque but sur but. Quand Ibrahimovic est sur le terrain, il ne cesse de dézonner et de revenir en retrait, exactement comme Messi à Barcelone, ce qui permet aux "ailiers" - en fait, deux buteurs - de venir plonger dans la surface pour profiter des espaces créés par l'absence de la star dans la surface. Vous trouvez que Cavani joue souvent ailier vous ? Regardez ses matches, et vous verrez. De toutes façons, les ailiers n'existent plus depuis belle lurette et la retraite de Pascal Vahirua...

Obnubilés par la C1

Le match exceptionnel sorti contre Barcelone pose donc la question : est-ce que le PSG n'est-il définitivement pas lancé dans un seul objectif, pourtant tellement aléatoire, la Ligue des Champions ? En recrutant moult joueurs qui, en temps ordinaire, n'auraient jamais imaginer un jour aller jouer à Guingamp ou Evian, pour qui la Ligue 1 n'aurait normalement jamais du être une option de carrière, le PSG ne s'est-il pas, à force de dominer le championnat et d'échouer à une cheveu deux fois aux portes du dernier carré de C1, coupé de sa base, en quelques sortes, de la Ligue 1 en d'autre termes ? Ce phénomène qui frappe d'ordinaire les clubs de Ligue 1 vise à vis des coupes nationales, frapperait-il un PSG dont les principaux joueurs ne rêvent que d'une chose depuis qu'ils se sont imposés dans d'immenses clubs étrangers, avant de rejoindre les bords de Seine, à savoir soulever la Coupe aux grandes oreilles ? Est-ce qu'il n'est pas impossible désormais pour eux de s'investir autant pour un match à Evian ou Rennes que pour affronter Barcelone ?

Vous me direz qu'ils n'avaient pas été fabuleux à Amsterdam, où le scenario avait été le même qu'en Ligue 1, à savoir une ouverture du score parisienne suivie d'une deuxième mi-temps difficile physiquement et une égalisation. C'est le danger qui va guetter le PSG lors de ses deux matches contre Nicosie, qui ont tout de matches terriblement piégeux : sous-estimer l'adversaire, comme il le fait en Ligue 1. Les deux éliminations au nombre de buts marqués à l'extérieur, contre Barcelone en 2013 puis Chelsea l'an dernier, ont été vécu, à juste titre, de façon tellement cruelle par ce groupe qu'il ne pense qu'a une chose : retourner en quarts et effacer ces échecs. Au risque d'oublier que pour parvenir à ce stade, il faut déjà se qualifier, et si possible en terminant premier de sa poule. Et aussi d'oublier qu'il faut déjà se qualifier pour la C1, en ne négligeant pas le championnat...

Je vous laisse, et n'hésitez pas à commenter !


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