mardi 14 janvier 2014

Salut les frustrés

Salut à tous,

Je ne vais pas redire ce que j'ai déjà dit il y a un an à la même époque, ici, mais une nouvelle fois le vote du Ballon d'Or a débouché sur un véritable scandale. Ribéry aurait du avoir le Ballon d'Or les mains dans les poches, limite en s'arrêtant de jouer en juin dernier : son palmarès - et celui de ses coéquipiers - aurait du lui suffire. Avant la récupération du trophée par la FIFA, maison des combines à gogo depuis des décennies, avant le recul du critère de la performance collective au profit de celui de la performance individuelle, avant l'ajout du vote des joueurs et des sélectionneurs, tout le monde avait sa chance. Il ne s'agissait pas d'élire le meilleur joueur du monde - même si ça tombait souvent sur lui, logiquement - mais le meilleur joueur sur l'année civile, celui qui avait à la fois le plus gagné de trophées avec ses équipes et le plus brillé individuellement. Un combo parfait qui symbolise ce qu'est et doit être le foot, peut-être plus que les autres sports co, où le collectif est encore plus important : un amalgame de talents individuels.

Ballon d'Or virtuel

A une époque, on est même allé un peu à l'excès dans ce domaine, en élisant forcément le meilleur joueur du vainqueur de la Coupe du Monde ou de l'Euro disputé dans l'année. Cannavaro, par exemple. Mais en même temps, ça signifiait pouvoir récompenser des défenseurs et un gardien, Yachine, ce qui est arrivé très rarement. Maintenant c'est fini, ça n'arrivera plus, c'est une certitude. La Ballon d'Or est devenu un succédané du défunt Soulier d'Or, un concours de buts, une sorte de cirque où celui qui réussira le meilleur numéro emportera la mise. J'ajoute la dimension 2.0 du phénomène : hier, certains experts évoquaient le nombre d'amis sur Facebook des trois candidats pour expliquer pourquoi Ribéry a fini troisième. Aujourd'hui c'est plus un concours de popularité, une élection Tweeter, qu'un véritable scrutin technique. A ce jeu là, Ribéry, moins glamour que Ronaldo en slip, moins médiatisé en tant que joueur d'un championnat moins suivi - à tort - que la Liga, ne pouvait pas gagner. Et ça va durer encore quelques années, le temps que Ronaldo passe les trente ans - l'an prochain - et que Messi confirme que son éclosion très précoce et les traitements qu'il a subit pour sortir du nanisme lors de son adolescence lui coûtera prématurément sa santé. Mais Ribéry a déjà 30 ans, lui. Et ceux qui affirment qu'il n'a qu'à gagner la Coupe du Monde pour les devancer en 2014 se trompent : on a la preuve désormais que gagner tous les trophées ne garantie rien. Et demandez aux Espagnols, jamais récompensés ces dernières années, si gagner des Mondiaux ou des Euros apportent automatiquement le Ballon d'Or...

L’Équipe type des déçus

Bref, Ribéry rejoint la grande famille des frustrés du Ballon d'Or, qui sont forcément nombreux. Des joueurs comme Henry, Beckham ou Raul, voire Maldini, des joueurs immenses, sans parler de ceux dont la non appartenance à l'Europe a privé d'élection, comme Maradona et Pelé, n'ont jamais pu inscrire leurs noms à un palmarès qui n'aurait pas dépareillé pour autant, vu le relatif anonymat de certains vainqueurs (Sivori, Belanov, Simonsen...). J'ai voulu donc constituer une équipe de ceux qui n'ont jamais eu le Ballon d'Or. Autant vous dire qu'au niveau gardiens et défenseurs, il y aura le choix. Pour les attaquants, en revanche... mais il y en a, on l'a vu.

Au poste de gardien, qui derrière le seul lauréat, Lev Yachine, unanimement reconnu comme le meilleur gardien de tous les temps même si personne, aujourd'hui, l'a vraiment vu jouer ? Pas évident, tellement il est difficile de juger les gardiens, et tant le niveau semble homogène. je veux dire, on peut compter les buts, les passes décisives, mais les arrêts, contrairement au hand, on ne les compte pas. Et pour cause, autant au hand les arrêts sont toujours difficiles et décisifs, autant c'est moins le cas au foot, ou tu peux aller du tir écrasé au duel en un-contre-un. On peut citer Buffon, pour son palmarès et sa durée, Dino Zoff aussi. Je dirais Buffon, quand même. Les défenseurs à présent.

Au poste de latéral droit, personne n'a jamais été sacré, ni à gauche d'ailleurs, seul cas de l'histoire, avec les milieux défensifs (si on excepte les Allemands Matthaus ou Sammer, qui jouaient plus haut ou plus bas à ce moment là). Latéral, c'est le poste que aucun jeune joueur ne veut occuper, jusqu'à ce qu'un entraîneur décide de les y placer parce qu'il en faut bien un. C'est toujours soit des défenseurs centraux déplacés (Thuram, Stam...) ou des ailiers reculés (Lizarazu). Du coup, les candidats sont rares. A droite, je vais voter Cafu, l'immense latéral droit brésilien qui a quand même disputé trois finales mondiales consécutives (94,
98, 2002) et remporté deux fois la Coupe du Monde, et joué jusqu'à 38 ans. A gauche, qui d'autre que Roberto Carlos ? Encore un Brésilien vous me direz. Oui, et ce n'est pas fini. Je vous rappelle que depuis l'internationalisation du Ballon d'Or, en 95, et avant l'OPA du duo Messi-Ronaldo qui commence à gonfler tout le monde, en 2008, les Brésiliens avaient remporté 5 trophées sur 13, performance que seul les Allemands des années 70 ont égalé (5 Ballons d'or entre 1970 et 1981). Ce n'est pas moi qui ait inventé le fait que le Brésil est le plus grand fournisseur en grands joueurs de l'Histoire du foot. Et puis Roberto Carlos a été dauphin de son compatriote Ronaldo en 2002.

Dans l'axe, je mettrais évidemment Maldini, puisque je l'ai pas mis à gauche, que sa présence dans cette équipe était obligatoire, et qu'il fut un immense central aussi. Qui avec lui ? Thuram ? Oui j'y ai pensé, mais il a vraiment brillé au niveau international au poste de latéral droit. Après, les meilleurs ont été sacrés, notamment Beckenbauer, l'inventeur du défenseur moderne. Qui alors ? Allez, je vais dire un autre Italien, Franco Baresi, presqu'oublié aujourd'hui mais qui fut dauphin de son compère Van Basten en 1989, et dont le palmarès avec Milan dépasse l'entendement.

Les milieux à présent. Je vais faire un 4-3-3, comme ça y en aura pour tout le monde, des défensifs, des offensifs... Tâche très très difficile. Aussi incroyable que ça puisse paraître, Deschamps n'a jamais été sur un podium. Pourtant, quel palmarès... allez, je le mets en 6. Ensuite, je dirais Xavi, qui aurait du avoir au moins le Ballon d'Or l'an passé pour son Euro parfait. Impossible de ne pas le mettre. Enfin, pour le troisième... allez, je vais tenter Beckham. Il est décrié pour son image publique qui a troublé son image sportive, mais il a été un joueur immense. Et les milieux offensifs jamais titrés ne sont pas nombreux. Schuster, Lampard ? Soyons sérieux. J'ai pensé à Giresse mais le fait qu'il n'ait jamais quitté la France me pose un problème. Allons-y pour Beckham. Pas mal comme milieu quand même non ?

En attaque, ça va être rapide. Étant entendu que Pelé et Maradona sont indiscutables, je mettrais Henry en troisième. Deuxième en 2003, troisième en 2006, mais aussi quatrième en 2001 et 2004, et même neuvième en 2002, sale année pour la France... c'est un des joueurs les plus réguliers de l'Histoire du trophée, si ce n'est le plus régulier. Difficile de dire quelle année il aurait pu l'emporter mais, comme Maldini, il a toujours été dans le coup pour le podium, sans jamais réussir à devenir incontournable pour l'avoir.

Voilà, n'hésitez pas à donner votre avis sur mon équipe ! Vous ne serez forcément pas d'accord avec, alors j'attends vos idées !

A plus tard.

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