Salut à tous,
Allez, alors que la saison vient de se terminer avant un interminable tunnel de deux mois, avant de remettre tous les compteurs à zéro, il est temps d'effectuer un bilan détaillé et chiffré de la Ligue 1 2014-15.
Paris en approche au palmarès
Le PSG remporte donc son cinquième titre de champion de France, son troisième d'affilée. Le club parisien est certes encore en retard sur les meilleurs - Saint-Étienne, 10 titres, Marseille, 9, Nantes, 8... - mais son histoire est évidemment beaucoup plus récentes que celle de ses glorieux prédécesseurs. Depuis 1974, date de sa montée au sein de l'élite - qu'il n'a plus quitté depuis, personne n'est plus ancien en Ligue 1 - le Paris-SG n'est pourtant devancé, en terme de titres de champion, que par Lyon et son septennat victorieux, lors de la dernière décennie. Dans le même temps, Nantes, Monaco, Bordeaux et Marseille font aussi
Allez, alors que la saison vient de se terminer avant un interminable tunnel de deux mois, avant de remettre tous les compteurs à zéro, il est temps d'effectuer un bilan détaillé et chiffré de la Ligue 1 2014-15.
Paris en approche au palmarès
Le PSG remporte donc son cinquième titre de champion de France, son troisième d'affilée. Le club parisien est certes encore en retard sur les meilleurs - Saint-Étienne, 10 titres, Marseille, 9, Nantes, 8... - mais son histoire est évidemment beaucoup plus récentes que celle de ses glorieux prédécesseurs. Depuis 1974, date de sa montée au sein de l'élite - qu'il n'a plus quitté depuis, personne n'est plus ancien en Ligue 1 - le Paris-SG n'est pourtant devancé, en terme de titres de champion, que par Lyon et son septennat victorieux, lors de la dernière décennie. Dans le même temps, Nantes, Monaco, Bordeaux et Marseille font aussi
bien que les Parisiens, qui n'ont donc pas à rougir de leur jeune mais déjà très fourni palmarès, par ailleurs riche de 9 Coupes de France - le recordman marseillais en est à 10 - et 5 Coupes de la Ligue, record de la compétition... personne ne fait aussi bien depuis 41 ans.
Avec 83 points et autant de buts inscrits, le PSG fait un peu moins bien que l'an passé, lors duquel il avait battu le record de points pris, que ce soit à 3 points ou rapporté à deux, sachant que seuls les Verts de 1970, qui évoluaient dans un championnat à 18 clubs, les devançaient à la moyenne de points (1,65 points contre 1,63). Il avait également battu le record du nombre de victoires (27, 24 cette saison), même s'il avait été battu par trois équipes au pourcentage de succès (71 %). Enfin, les 84 buts inscrits étaient le meilleur chiffre depuis Marseille, en 1971 (94), et personne n'avait signé une meilleure différence de buts (+ 61) depuis Reims 1960 (+ 63). Bref, des chiffres assez difficiles à battre, même si 89 points est un score régulièrement dépassé en Liga, par exemple, ou cette saison le Barça (94) et le Real (92) font mieux... Mais le PSG, avec ses 83 points, comme lors de son premier titre de la décennie, reste au-dessus de la moyenne des dix derniers champions de Ligue 1 (81,1).
Son titre, le PSG l'a construit en 2015, où il a pris 45 points, soit six de mieux que Monaco (8 buts encaissés seulement en 2015), 9 de plus que Lyon et 17 de plus que Marseille, qui était pourtant champion d'automne (41) avec 2 points d'avance sur Lyon et 3 sur Paris. Le PSG a notamment beaucoup plus marqué après la trêve (51) qu'avant (32 !), gagné plus de matches (14 contre 10) mais aussi encaissé plus de buts (23 contre 13)... à son rythme des matches retours sur toute la saison (2,37 contre 2 lors des matches allers), le club entraîné par Laurent Blanc aurait été le premier à atteindre les 90 points en Ligue 1.
Une défense gruyère
Le PSG qui a pourtant perdu autant de matches que la saison dernière (3), il faut donc chercher vers les matches nuls pour expliquer le nombre de points en baisse. Trois matches nuls en plus, six points en moins, ça colle. Mais pourquoi plus de nuls, sachant que le PSG en a réalisé plus (11) que la moyenne générale, qui est d'ailleurs exceptionnellement basse cette saison (8,8, 10,8 l'an passé) ? Le chiffre qui fait tâche pour le champion c'est cette défense (36 buts encaissé, quatrième bilan, à 10 unités de Monaco) qui lui a couté, notamment en première partie de saison, de perdre de nombreux points après avoir ouvert le score (73 % de succès, 83,3 l'an passé, Marseille est à 86,3 et la moyenne générale à 72,5). Paris est, avec Monaco, l'équipe qui a le plus ouvert le score (26) mais pas celle qui l'a le plus emporté dans ce cas (Monaco, 20, contre 19 pour Paris). Le PSG, qui a encaissé 13 buts de
plus que l'an passé, a réalisé 13 "clean sheet" cette saison, contre 19 l'an passé ! C'est pourtant dans ce secteur que le club parisien avait le plus recruté l'été dernier, et pas pour des clopinettes...
Dans les attaques, Marseille suit le PSG à 7 unités (76), devant Lyon (72) et les surprenants Caennais (54), qui devancent Monaco et les Verts (51). Nantes, plus mauvaise attaque du championnat, égale le pire score de son histoire (29) qui datait de 2006/07, date de sa première descente en Ligue 2... les deux promus relégués, Lens et Metz, font mieux que les Canaris (32 et 31). Niveau défenses, Saint-Étienne suit Monaco à 4 longueurs (30), devant son voisin Lyonnais (33), le PSG (36) et Montpellier (39), Marseille et ses 42 buts, comme Rennes, et Lille, pointant à la 7e place. En revanche, la pire défense, Reims (66), ne descend pas, ce qui est très rare, pas plus que la 19e, Toulouse (64). Les trois de devant, en revanche, Metz et Lens (61) et l'ETG (62), eux, n'y coupent pas.
Malgré tout, le PSG est demeuré la seule équipe invaincue à domicile, une première depuis Bordeaux en 2008/09, et avec 49 points sur ses terres, réalise le meilleur bilan d'une équipe chez elle depuis Montpellier en 2011/12 (50). Il devance Lyon (45) et le trio ASSE, Marseille et Bordeaux (41). C'est Lens et ses 19 points qui ferment la marche à "domicile", puisqu'ils ont l'excuse d'avoir évolué toute la saison à Amiens. Les Parisiens sont cependant battus à l'extérieur par Monaco (38 pts contre 34), l'ASM ayant pris plus de points en déplacement qu'en recevant (33), seule équipe dans ce cas. Lyon est troisième (30), devant Marseille et les Verts (28). A l'extérieur, le bonnet d'âne est pour Metz (8 points, seulement 5 buts marqués).
Deuxième du championnat, Lyon peut mesurer son exceptionnelle performance par un chiffre : 31. C'est le nombre de buts marqués par ses joueurs de moins de 21 ans cette saison (Fekir, Njie, Tolisso...). Seul Monaco (Martial, Silva, Carrasco...) a suivit la cadence (27), Lille suivant loin derrière (18) devant Marseille (14). Le PSG, meilleur club des plus de 31 ans (23), n'en est qu'à 6 chez les jeunes, dont 4 pour Rabiot et 2 pour Marquinhos.
L'avènement de Lacazette
Chez les buteurs justement, on a assisté à un putch d'Alexandre Lacazette, qui glane là son premier titre avec ses 27 buts, dont 24 du droit. A 24 ans - il les a fêté après la clôture du championnat, le 28 mai -, le premier Lyonnais à être sacré meilleur buteur depuis Karim Benzema en 2008 est aussi le plus jeune depuis André-Pierre Gignac, sacré à 23 ans avec Toulouse en 2009. Après les deux saisons de domination d'Ibrahimovic, il s'agit du premier français à l'emporter depuis Olivier Giroud, co meilleur buteur avec Montpellier en 2012 avec le Parisien Nenê (21 buts). Meilleur buteur à l'extérieur (13), Lacazette, qui bat le record d'un attaquant lyonnais, établit en 1969 par André Guy (25), est enfin le premier buteur "formé au club" depuis Benzema, toujours en 2008, preuve de l'immense qualité de la
formation lyonnaise depuis un moment.
Le buteur rhodanien, qui a évidemment établit son record personnel après ses 15 buts de l'an passé, devance le Marseillais Gignac (21) qui, en neuf saisons au sein de l'élite, ne parvient à atteindre la vingtaine que pour la deuxième fois, après son titre toulousain de 2009, mais qui dépasse la douzaine pour la troisième fois d'affilée avec son club de cœur. Il faut noter que si on retirait les penalties du total des joueurs - il en a mis deux, contre 8 pour Lacazette et Ibrahimovic - il serait à égalité avec le Lyonnais. Le Suédois du PSG qui doit donc céder son double titre, avant tout en raison de ses absences, pour blessure ou autre : il compte 9 matches et 937 minutes de jeu de moins que son jeune adversaire, avec qui il partage d'ailleurs la même moyenne de buts par minutes (un but toutes les 105 minutes). Chez les buteurs à au moins 1000 minutes jouées, personne ne fait mieux, le Stéphanois Gradel (129) devançant ensuite Diabaté (Bordeaux, 134,4), Cavani (146,1) et Gignac (147).
Les révélations Gradel, Beauvue et Batshuayi
A noter la belle perf des surprenants Gradel, meilleur buteur en 2015 (13), et Beauvue (Guingamp), 17 buts chacun, ainsi que Rolan (Bordeaux, 15). Duhamel, qui a d'abord joué pour Caen (6 buts) puis Evian (4) s'est donc montré plus efficace face au but que pour son choix de carrière, ce qui est pas mal pour une première saison dans l'élite, à 30 ans. Il faut également saluer le fameux quintuplé du Niçois Carlos Eduardo sur la pelouse de Guingamp, fin octobre (2-7). Ce jour là, le joueur prêté par Porto a inscrit la moitié de son total final...
Gignac et Gradel qui remportent le titre de meilleurs "ouvreurs de score", avec 9 unités chacun, devant Lacazette (8) et Beauvue (7). Lucas est le premier Parisien (6), devant Cavani et Ibra (5). A noter que Lens et Metz ont ouvert 6 fois le score chacun... de son côté, Jordan Ayew est le meilleur "revanchard" de la saison, avec ses 3 buts marqués contre son ancien club, Marseille. Suivant Mandanne, Gignac, Bodmer et Rabiot, pour son doublé contre Toulouse, à qui il avait été prêté il y a deux ans... le TFC qui a concentré le plus de buts d'anciens joueurs (5), devant Marseille et Rennes (3). Lyon et le PSG sont à 1, ainsi que Monaco ou l'ASSE.
Le Marseillais Batshuayi, lui, est le meilleur remplaçant de la saison (6 buts sur 9 sorti du banc) devant Moukandjo (Reims, 4). Ces deux clubs remportent logiquement la mise (14 et 12) devant Caen et Monaco (9). Le PSG n'a eut que 5 buts venus du banc, et Lyon, 4. Mauvaise note à Guingamp (1)... le meilleur gaucher est Fekir (10), devant Silva (Monaco) et Mounier (Montpellier, 8), et le meilleur buteur de la tête est Gignac (7), qui devance le
spécialiste Beauvue (6) et le meilleur défenseur buteur de Ligue 1 (6 buts), le Rémois Mandi (5). Enfin, en 2015, Gradel, auteur de 13 de ses 17 buts après les fêtes, et une CAN dont il fut vainqueur avec la Côte D'Ivoire (!), devance le trio Beauvue, Cavani et Ibrahimovic, 11 buts chacun. Suivent Rolan et Lacazette (10), qui a donc faiblit après la trêve.
Les Argentins en tête
Déjà vainqueur en 2013 après plus d'une décennie de domination brésilienne, l'Argentine, grâce à une grosse dernière journée (4 buts), s'adjuge un nouveau titre de pays le plus représenté au classement des buteurs de Ligue 1, elle qui est déjà le pays le plus prolifique dans l'histoire du championnat de France (2331 buts), devant le Brésil, 1506). Ce dernier est également le deuxième cette saison, à une petite unité des Gauchos (39 contre 38). Le troisième est l'Uruguay (33), mais pourtant l'Amérique du Sud n'est, comme l'an passé, que troisième avec 130 buts, derrière l'implacable Afrique (209) et l'Europe, qui confirme son renouveau (138). Les étrangers qui ont un peu moins marqué cette saison (53,8 contre 55,5 en 2013-14). A noter cette année les premiers but en Ligue 1 du Mozambique (Mexer, 4), ainsi que du Bélarus (Krivets) et Madagascar (Nomenjanahary, 1).
Avec ses 5 passes décisives dans le jeu, Lacazette est le joueur le plus décisif cette saison (27+5) devant Ibrahimovic (19+6) et Gignac (21+2). Les meilleurs passeurs qui succèdent à Zlatan (14 l'an passé) sont son coéquipier Pastore et le Marseillais Payet (11 chacun). Ils devancent Hamouma (ASSE, 8) et Njie (Lyon) et Pléa (Nice, 7). Étrangement, c'est Toulouse qui signe le meilleur pourcentage de buts marqués sur une passe décisive dans le jeu (69 %) devant Lyon (68,1) et Bordeaux (67,4). Paris est à 61,2 et Marseille 18e, à 50,7, sachant que Nantes, bon dernier, est à 38,5 et que la moyenne générale est de 58,2. Nantes n'a signé que 10 passes décisives, dont 2 pour Gakpé et Bammou...
En bref
Pour finir, on l'a déjà évoqué tout à l'heure, en Ligue 1 quand vous ouvrez le score, vous avez 72,5 % de chances de l'emporter, et 81,15 % de chances de ne pas perdre, puisque seulement 11,85 % des équipes ayant concédé l'ouverture du score ont réussi à l'emporter. Dans ce domaine, le champion l'a fait 5 fois (sur 9), Lyon 3 fois sur 11 et Bordeaux 4 fois sur 16. Huit équipes ne l'ont fait qu'une seule fois, dont Evian (22 buts encaissés d'entrée), Toulouse (23) et Lens (24), tandis que Monaco est la seule équipe à n'avoir jamais gagné dans ces conditions (8) ! Les Verts et Metz, eux, n'ont jamais perdu après avoir ouvert le score, mais les premiers nommés, qui l'ont fait 23 fois, ont plus de mérites que les Lorrains (6)... le PSG s'est fait surprendre une fois, à Bastia (4-2), en 26 ouvertures de score. A noter que Nice a perdu 5 fois (sur 14) dans ces conditions, record de la saison.
Par ailleurs, Reims est élue meilleure équipe dans le dernier quart d'heure, avec 10 points de récupérés, devant Lyon (9) et Caen (7). Marseille et Monaco en ont glané 2, et le PSG perdu 2, sachant que la palme revient à Montpellier et Lorient (-6). Au nombre de buts, c'est Lyon (22) qui l'emporte, devant Caen et Marseille (17), sachant que Nantes et Lille n'en ont mis que 5, tandis que ces mêmes Nantais et Saint-Étienne n'en ont encaissé que 5, contre 17 pour Metz. C'est également Lacazette le meilleur dans le dernier quart d'heure (10) devant Beauvue (7).
Le PSG qui, grâce à une fin de saison où il a souvent ouvert le score rapidement tout en le conservant, est l'équipe qui a le plus longtemps mené au score, avec près de 43 minutes par matches, devant Marseille (32,3) et Monaco (31,08). Les Parisiens qui n'ont été mené que durant 9 minutes par matches, contre 10,9 pour Monaco encore, et 13,2 pour l'ASSE.
Allez, derniers chiffres : comme d'habitude, les 1-0 ont été le score le plus fréquent (21,3 %), en nette augmentation (18,1 l'an passé). Ils devancent les 2-1 (15,5) et les 2-0 (13,7). L'an passé, ces deux derniers scores avaient été à égalité (15,5), juste derrière les 1-0. Le 0-0, lui, a légèrement progressé (8,9 contre 8,2). Mais les scores à 5 buts ou plus (12,9) ont largement augmenté (8,9 l'an passé). Ce qui explique d'ailleurs la légère hausse du nombre de buts (2,49 contre 2,45), sachant que cette saison on a atteint ou dépassé 7 fois les 30 buts - dont six fois en 2015 - contre 3 en 2013-14. Mais on reste éternellement à la traîne de la Premier League (2,57), de la Liga (2,66), de la Serie A (2,69) et bien sûr de la Bundesliga, pourtant en nette régression (2,75). Il y a des traditions auxquelles on ne touche pas.
Je vous laisse, à plus tard !