Salut à tous,
Maintenant que la Coupe du Monde est loin derrière nous, et que la nouvelle saison est entamée, j'aimerais vous donner mon point de vue sur le football français actuel.
Je trouve que concrètement, le bon parcours des Bleus au Brésil cache particulièrement bien une forêt qu'on aura vu plus luxuriante. Je reviendrais plus tard sur l'équipe nationale, qui ne m'a pas encore prouvé qu'elle avait réellement réintégré le gotha des meilleures nations européennes. A ce titre, le nouveau France-Espagne qui se profile - le quatrième en 27 mois, quel est l'intérêt ? - nous donnera de bonnes clés pour mesurer réellement son niveau actuel. Mais pour le reste, c'est extrêmement inquiétant.
Des Danois pour remplacer les stars
Étrangement, ce que je vais vous dire devrait nous inciter à l'optimisme, puisque depuis l'arrêt Bosman, les Bleus ont toujours eu leurs meilleurs résultats quand la représentation de la Ligue 1 dans ses rangs était faible. Mais aujourd'hui, c'est carrément le désert. Hormis les deux Parisiens Cabaye et Matuidi, et à un degré moindre le Lyonnais Lacazette, tous les autres évoluent à l'étranger. Pourquoi ? Parce qu'ils sont tous partis. Cette saison, en quatre journées, seulement trois internationaux français ont marqué : Gignac et Payet (Marseille) et Lacazette. Ces trois là ont marqué 8,4 % du total des buts en Ligue 1, contre 10,4 l'an passé, 10,3 l'année d'avant, 13,4 en 2011-12 et 14,5 en 2010-11. Vous me direz, c'est aussi parce que les internationaux du PSG n'ont pas encore vraiment repris après le Mondial, soit. Mais Benzema a déjà marqué avec le Real, tout comme Giroud à Arsenal. La réalité, c'est que des internationaux français en Ligue 1, il y en a quasiment plus, ou alors des anciens.
Un autre phénomène peut inquiéter, c'est la qualité des joueurs étrangers qui arrivent en Ligue 1. A une époque, le Brésil remportait presque sans forcer le classement des buteurs par pays, et avec une grosse marge. Ça n'a déjà pas été le cas l'an dernier, avec la victoire des Ivoiriens. Et cette année, combien de buts brésiliens en Ligue 1, sur un total de 98 ? Un seul, signé du Parisien Lucas. Est-ce que la Ligue 1 n'a plus les moyens de recruter des Brésiliens, qui d'ordinaire apportent toujours quelque chose ? Ou est-ce le signe de la baisse général du niveau du football brésilien, constaté avec fracas cet été au Mondial ? Je pencherais plutôt
Maintenant que la Coupe du Monde est loin derrière nous, et que la nouvelle saison est entamée, j'aimerais vous donner mon point de vue sur le football français actuel.
Je trouve que concrètement, le bon parcours des Bleus au Brésil cache particulièrement bien une forêt qu'on aura vu plus luxuriante. Je reviendrais plus tard sur l'équipe nationale, qui ne m'a pas encore prouvé qu'elle avait réellement réintégré le gotha des meilleures nations européennes. A ce titre, le nouveau France-Espagne qui se profile - le quatrième en 27 mois, quel est l'intérêt ? - nous donnera de bonnes clés pour mesurer réellement son niveau actuel. Mais pour le reste, c'est extrêmement inquiétant.
Des Danois pour remplacer les stars
Étrangement, ce que je vais vous dire devrait nous inciter à l'optimisme, puisque depuis l'arrêt Bosman, les Bleus ont toujours eu leurs meilleurs résultats quand la représentation de la Ligue 1 dans ses rangs était faible. Mais aujourd'hui, c'est carrément le désert. Hormis les deux Parisiens Cabaye et Matuidi, et à un degré moindre le Lyonnais Lacazette, tous les autres évoluent à l'étranger. Pourquoi ? Parce qu'ils sont tous partis. Cette saison, en quatre journées, seulement trois internationaux français ont marqué : Gignac et Payet (Marseille) et Lacazette. Ces trois là ont marqué 8,4 % du total des buts en Ligue 1, contre 10,4 l'an passé, 10,3 l'année d'avant, 13,4 en 2011-12 et 14,5 en 2010-11. Vous me direz, c'est aussi parce que les internationaux du PSG n'ont pas encore vraiment repris après le Mondial, soit. Mais Benzema a déjà marqué avec le Real, tout comme Giroud à Arsenal. La réalité, c'est que des internationaux français en Ligue 1, il y en a quasiment plus, ou alors des anciens.
Un autre phénomène peut inquiéter, c'est la qualité des joueurs étrangers qui arrivent en Ligue 1. A une époque, le Brésil remportait presque sans forcer le classement des buteurs par pays, et avec une grosse marge. Ça n'a déjà pas été le cas l'an dernier, avec la victoire des Ivoiriens. Et cette année, combien de buts brésiliens en Ligue 1, sur un total de 98 ? Un seul, signé du Parisien Lucas. Est-ce que la Ligue 1 n'a plus les moyens de recruter des Brésiliens, qui d'ordinaire apportent toujours quelque chose ? Ou est-ce le signe de la baisse général du niveau du football brésilien, constaté avec fracas cet été au Mondial ? Je pencherais plutôt
pour la première solution. Certes, ils ont été remplacés par des Uruguayens, en plus des Argentins qui ont toujours été là. Mais la Ligue 1, sans le sou et sans solution pour compenser les sempiternels départs, s'est tournée vers des ligues assez peu affriolantes.
Premier pays au classement actuel, sans surprise, la Suède de Ibrahimovic, mais aussi de Toivonen. Deuxième pays européen, derrière les voisins du Rio de la Plata ? Le Danemark de Wass, Braithwaite et Kjaer. Aujourd'hui, la Ligue 1 recrute un peu plus européen, ce qui n'est pas plus mal, parce que là encore le football français de clubs a connu ses meilleurs résultats dans les années 90 alors que les buteurs européens étaient majoritaires. Mais il s'agissait d'Italiens (Simone, ravanelli...) ou d'Allemands (Klinsmann, Völler...). Viser les championnats scandinaves, c'est un aveu de faiblesse terrible, avec tout le respect que je dois à mes ancêtres vikings. Quels sont les autres pays européens représentés au classement des buteurs ? Turquie (Erding), Bulgarie (Berbatov)... Il y a bien des Italiens à Paris et Monaco, mais ils ne sont pas vraiment dédiés au marquage de buts. Pas d'Espagnols, pas d'Allemands (pourquoi Paris n'a pas mis les 50 millions de David Luiz sur un phénomène tel que Marco Reus ou Tony Kroos ?), pas d'Anglais, peu de Portugais...
Un niveau élevé d'amateurisme
Et que dire de la Ligue de Football ? Comment peut-elle accepter qu'un club gangréné par les dettes tel que le RC Lens intègre la Ligue 1, sur la seule promesse qu'elle va peut-être recevoir les 4 millions d'euros que son propriétaire azéri, ce qui n'a évidemment pas été le cas, alors qu'elle refuse l'accès à la Ligue 2 à Luzenac, qui a trouvé un stade aux normes, ou sur le point de l'être - ça reste l'enceinte du meilleur club de rugby français de l'histoire, habitué aux visites fortement alcoolisées de supporters britanniques toute l'année... -, et alors que l'AC Ajaccio, il y a une petite dizaine d'années, avait intégré la Ligue 1 avec un stade pas aux normes du tout, ce qui lui coûtait 25 % de son budget en amendes ? Qu'est-ce qui a changé ? Il faut avoir la carte pour rentrer ? Les bonnes chaussures ? La Ligue se couvre de ridicule et de honte avec cette affaire, passe pour un médiocre club de riches exclusifs. Pourquoi n'avoir pas laissé sa chance à Luzenac, et repêché Châteauroux avant même d'avoir les conclusions du CNOSF ? Sur ce coup, je me demande qui est le plus amateur des deux...
Et que dire du cas de Lens, encore, et de Caen, qui n'évoluent pas dans leur stade ? Dans quel pays cela arrive-t-il ? Pourquoi le Racing doit-il jouer son maintien cette saison dans un stade deux fois plus petit et situé à 70 kilomètres (122 par la route) pour cause de travaux à Bollaert, alors que Saint-Étienne, Marseille ou Toulouse, eux, n'ont eu aucun problème pour évoluer dans leurs propres enceintes durant les travaux de leurs stades ? Les grues ne sont pas munies de roues à Lens ? Les gravats sont stockés sur la pelouse ? Et Caen, qui doit évoluer en ce début de saison au Mans, située à 137 kilomètres (!) de Michel d'Ornano, pour cause de... Mondial équestre organisé dans la cité normande ? Non mais où a-t-on déjà vu ça ? Il n'y avait aucun autre endroit pour organiser cet évènement ? Je ne sais pas moi, un hippodrome par exemple ? N'importe quoi, sauf le seul stade professionnel manifestement disponible pour permettre à un des autres clubs promus de pouvoir jouer son maintien dans de bonnes conditions ! Et si un jour la Mairie de Marseille veut organiser le Mondial de pétanque au Vélodrome, ça se passe comment ? Sérieusement, comment peut-on tolérer un tel niveau d'amateurisme dans un des soit-disant cinq grands championnats d'Europe ?
Dans le top sept
Justement, parlons-en. Tout cela explique sans problème la sévère chute que notre football de club subit actuellement sur le plan européen. Il va être vite temps d'arrêter de compter la Ligue 1 dans la liste des "cinq grands championnats". Le cinquième grand championnat, c'est l'Italie, et le quatrième, c'est le Portugal. Et nous, on est sixième ? Ah non, la Russie vient de nous passer devant. Si on n'effectue pas une meilleure saison que les Russes, on perdra notre troisième place en C1, et un seul de nos représentants sera directement qualifié pour les phases de poule. Et vous savez quoi ? C'est complètement mérité. Si le classement FIFA est une escroquerie, le coefficient UEFA, lui, est clair et objectif : le nombre de points pris par un pays divisé par le nombre de clubs alignés. Limpide, et implacable.
Hormis le PSG, qui évolue sur une autre planète, aucun club français ne s'est qualifié pour les huitièmes de finale de la C1 depuis 2012, où Marseille et Lyon avaient quitté la compétition à ce niveau précisément, éliminés par l'Inter et... l'APOEL Nicosie, prochain adversaire du PSG en poules cette année. Depuis, combien de points ont pris Montpellier et Lille, l'année suivante, et Marseille, l'an passé ? Deux, trois et zéro, et une victoire acquise en 18 matches. Et après, on voudrait encore avoir trois représentants en C1 ? Mais sur quel argument sportif objectif ? On n'a clairement plus les moyens d'avoir un troisième club, qui de toutes façons, depuis deux saisons, ne passe plus les barrages, un autre signe que la marche est devenue clairement trop élevée pour les clubs français. Mais même le deuxième strapontin est franchement sujet à caution. Certes, Marseille avait eu un groupe ardu, mais quand même, zéro point ? Sérieusement ? Arsenal, Naples, Dortmund, c'est difficile, mais ce n'était pas non plus le Real, la Juve et le Bayern ! Il y avait de quoi prendre une poignée de points quand même, pour un des meilleurs clubs français, non ? C'était Marseille là, pas Valenciennes !
Les terreurs roumaines ou danoises
Le problème c'est qu'aujourd'hui, on l'a vu ces deux dernières années en Ligue Europa, on peut trembler contre la moitié des pays du continent. Les Verts affrontent l'an passé en barrages Esbjerg, qui venait de vendre son meilleur buteur Braithwaite au TFC ? Éliminé. Dans le même temps, Nice affronte l'Apollon Limassol, autre terreur du championnat chypriote ? Éliminé aussi. Bordeaux se retrouve dans sa poule avec le Maccabi Tel Aviv et l'Apoel Nicosie, encore eux. Bilan contre ces deux équipes, en plus des deux défaites contre Francfort, futur 13e de Bundesliga ? Un succès, trois défaites. Cette année, retour des Verts en barrages de la C3, on leur propose le bizut et repêché Karabukspor, septième du dernier championnat turc. Bilan ? Une qualification arrachée aux forceps, aux tirs aux buts après une défaite à l'aller (1-0), et des démonstrations de joie quelque peu... indécentes,
compte-tenu de la performance très relative des hommes de Galtier face à un adversaire de cinquième zone. Et ce n'était qu'une qualif pour les poules ! Quant à l'élimination de Lyon, face aux terribles roumains d'Astra Giurgiu... comment dire... sans commentaires.
Voilà où en est le football de clubs en France, à trembler face aux Roumains, aux Danois, aux Chypriotes... et si le PSG se plantait cette année, et ne se qualifiait pas ? Ça peut arriver à tout le monde, c'est bien le cas de City depuis des années... qui va prendre la relève ? Si encore ces "accidents" restaient des accidents, c'est-à-dire rares, isolés... mais c'est devenu la règle depuis deux ans. La saison passée, les clubs français ont cumulé 14 succès européens, contre... 21 défaites. Avec 0,8 points par matches (à la victoire à deux points), c'est le pire bilan de la Ligue 1 depuis 1988-89. Dans les années 2010, on tournait à 0,97 points par matches, contre 1,13 dans les années 2000, pourtant pas vraiment un bon cru, et 1,24 dans les années 90, la meilleure décennie pour les Français, juste derrière les années 50, où il n'y avait que la C1 (1,25). Cette année, alors qu'on n'a disputé que des matches de barrage, on en est déjà à deux succès pour quatre défaites, et on s'apprête à envoyer Guingamp affronter la Fiorentina, Minsk et Salonique. Vous la sentez la catastrophe arriver ou pas ?
La Ligue 1 en Ligue 2
Dans ces conditions de décrépitude extrême, où des clubs comme Lyon sont contraints de faire jouer des joueurs qui ont à peine le niveau présumé de la Ligue 1 (Tolisso, Koné, Ghezzal...), où seul Marseille semble ne pas s'être vraiment affaibli malgré la perte d'un international en titre, Valbuena, comment s'étonner de notre chute sur le plan européen ? Valbuena, tient, comme ceux qui partent au Portugal (Aboubakar), par exemple... des destinations qui n'en étaient pas auparavant. Mais ces championnats sont devant nous à présent, et il va être temps d'arrêter de se pincer le nez quand il s'agit de parler de championnats performants sur le plan européen. Regardez l'effectif du Dinamo Moscou, et vous rigolerez moins. Que des internationaux russes (Zhirkov, Denisov, Kokorin, buteur au Mondial...), Kevin Kuranyi, un Brésilien, un international équatorien (Noboa) et maintenant un Français, sans parler de l'excellent ailier hongrois Dzsudzsak. Je peux vous dire que si ça ne fait pas autant rêver qu'un bon club espagnol ou Anglais, ça reste mieux que Marseille, aujourd'hui, désolé. C'est plus riche ? Mais Marseille et Rennes n'ont pas des milliardaires à leurs têtes depuis dix ans ?
Tout cela expliquant aisément le faible nombre de joueurs de Ligue 1 évoluant en Bleu aujourd'hui, et je dirais heureusement pour les Bleus. Mais là encore, l'honnête parcours de notre équipe au Brésil ne nous garantit pas pour autant un avenir proche radieux. D'abord, il va falloir se priver des rares joueurs de haut niveau qui ont pris leur retraite cet été. Si Nasri n'a, il est vrai, jamais vraiment pesé en Bleu, ce n'est pas le cas de Franck Ribéry, homme de base de la qualification pour ce Mondial, meilleur buteur ET passeur des Bleus en 2012 et 2013, et qui, je trouve, a manqué aux Bleus au Brésil. Il faut vraiment être de mauvaise foi pour considérer que Griezmann (0 but, 0 passe) a remplacé efficacement le Bavarois à ce poste de milieu gauche, quand ce n'était pas Benzema qui l'occupait. Le nouveau joueur de l'Atletico représente un des plus sérieux joueur d'avenir, mais en dehors de buts contre la Jamaïque et le Paraguay en amical, il n'a pas encore fait assez pour être considéré comme indispensable... enfin selon moi. Si en défense on a ce qu'il faut pour voir venir, je trouve qu'offensivement, malgré la démonstration contre la Suisse, on est un peu juste, notamment au niveau du nombre. Nos solutions de rechanges à Valbuena et Griezmann ? Lacazette, Rémy, Payet... pas vraiment des pointures mondiales à leur poste. Du moins, pas encore, pour le premier, qui sait. Ce que je veux dire, c'est qu'on est encore loin des tous meilleurs, je trouve. On en est pas loin, mais pas encore. Reste que c'est la seule satisfaction française actuelle, donc...
Reste à espérer de bons résultats en C1 de Paris et d'un Monaco qui n'a plus rien à voir avec la machine de l'an passé après les départs de Rodriguez et Falcao, et de Lille, Sainté et Guingamp en C3. On croise les doigts... et on en reparle en fin de saison. Ou nettement avant...
A plus tard !