lundi 11 février 2013

L'importance du premier but


Salut à tous,

Nouveau focus sur la Ligue 1 aujourd'hui, à travers une stat intéressante, je trouve : l'incidence de l'ouverture du score sur le résultat dans notre championnat si serré, même si ça commence à se décanter en tête du classement. Mais l'adage qui dit que tout le monde peut battre tout le monde en Ligue 1 est plus que jamais d'actualité.

93 % de chances de ne pas perdre

Il y a eu 223 ouvertures du score cette saison (240 matches moins 17 0-0, faites le calcul). C'est Marseille qui a le plus souvent ouvert le score (17, soit près de 71 % du temps) devant le PSG (16), Lyon et Saint-Étienne (14). Tout en bas, Bastia n'a ouvert le score que 5 fois, mais réussit l'exploit d'avoir gagné à chaque fois, un 100 % de réussite que personne n'égale en Ligue 1. Mais j'y reviendrais. Les Corses sont devancés par Brest (7). Sur ces 223 premiers buts (36 % du total), l'équipe qui a mené à gagné 154 fois, soit 69 % de réussite. Elle n'a donc pas gagné à 69 reprises (31 %) et se sont même inclinées 16 fois (7,2 %). Un score finalement très faible, puisque ça donne une moyenne de moins d'une fois par journée de championnat. Ce week-end a donc été "prolifique", puisqu'on a eu droit à un retournement de situation, celui de Reims à Nancy (1-2). Six des neuf équipes qui ont ouvert le score l'ont
emporté. Ouvrir le score donne donc plus de deux chances sur trois de s'imposer, et plus de neuf chances sur dix de ne pas perdre : c'est dire l'importance essentielle du premier but en Ligue 1.

Détaillons à présent ces chiffres par équipe. J'ai donc dis que Bastia n'avait marqué le premier but que cinq fois, pire total de Ligue 1, mais avait gagné à chaque fois. Un cas unique, puisqu'au pourcentage les Corses devancent le PSG (93,7 %, 15 sur 16), Rennes (83,3 %, 10 sur 12), et Toulouse (80 %, 8 sur 10). Suivent Lyon et Sainté, qui comptent les mêmes chiffres (78,6 %, 11 sur 14) et Marseille (76,5 %, 13 sur 17), dont le chiffre a baissé ce week-end après avoir été rejoins au score à Evian (1-1). Tout en bas, on retrouve les quatre mêmes clubs de l'est qui trustent les quatre dernières places du classement général, avec des chiffres inquiétants : Evian, qui côtoie Ajaccio (55,6 %), mais surtout Reims (40 %), Troyes (33,3 %) et Nancy (30%, 3 sur 10) ne devraient peut-être pas chercher plus loin la raison de leurs problèmes. D'ailleurs, hormis l'exception corse, la ressemblance entre ce classement et celui de la Ligue 1 est troublante, puisque tous les leaders sont en haut, et les clubs en difficulté, en bas.

Marseille sans réaction

Quand les clubs sont menés, le classement diffère un peu, et même beaucoup pour certain. Nice est l'équipe qui perd le moins après avoir concédé l'ouverture du score, à l'image de son égalisation contre Lorient ce week-end (58,3 %, 7 sur 12). Suivent Lorient et Lyon (50 %), puis Bordeaux (42,8 %) et Ajaccio (41,6 %). Arrive seulement Paris, à égalité avec Lille (40 %), le leader du championnat n'ayant pu éviter la défaite que deux fois lors des cinq matches où il a concédé l'ouverture du score. Mais il y a pire que ces chiffres : les deux derniers au pourcentage se nomment Saint-Étienne (14,3 %, 1 sur 7) et surtout Marseille (0 %) qui a toujours perdu les 7 fois où il a concédé l'ouverture du score ! Chiffre étonnant, pour un classement qui prouve surtout que l'important est d'ouvrir le score, pas forcément de le concéder, puisque ça n'a pas d'incidence réelle sur le classement général... ainsi, Reims et Nancy possèdent des chiffres moyens dans ce domaine (30,8 et 26,6 %).

Mais le classement ayant le moins d'incidence, compte-tenu de la faiblesse de ses chiffres, est bien sûr celui des clubs l'ayant emporté après avoir concédé l'ouverture du score. C'est Lyon qui mène dans ce domaine, avec 22,2 % de réussite, devant Ajaccio (18,2 %) et le duo Montpellier-Rennes (16,6 %). Seulement 10 équipe ont réussi cet "exploit" cette saison, soit l'exacte moitié, avec des clients dans l'autre moitié, celle de ceux qui n'ont jamais retourné un score, à savoir Lille, Marseille, le PSG, Saint-Étienne, Toulouse... A noter que sur les 10 qui y sont parvenues, six l'ont fait deux fois (Lyon, Ajaccio, Montpellier, Rennes, Bastia et Nice). C'est Brest qui a été mené le plus souvent (16 sur 24, soit les deux tiers du temps) devant Bastia (15), Nancy et Sochaux (14) et le trio Evian, Toulouse et Troyes (13). A l'inverse, le PSG est pour l'instant l'équipe qui est le moins souvent menée d'entrée (5, soit 20,8 %), devant Bordeaux, Marseille et Saint-Étienne (7), puis Lyon (9) et Lille (10).

Ibra n'aime pas ouvrir

Par joueurs, à présent. A noter que dans 10 cas, l'ouverture du score a eu lieu par l'entremise d'un csc, soit 4,5 %, un chiffre un peu plus élevé que la moyenne générale (3,5 % de csc). Comme dans d'autres classements  (général, à l'extérieur, sur coup de pied arrêtés, dans le dernier quart d'heure...), c'est Zlatan Ibrahimovic qui mène la barque, mais à égalité avec Nolan Roux, et avec un score finalement assez faible (6, soit 28,6 %), alors que pour son concurrent lillois, c'est presque une spécialité (6 sur 7, 85,7 % !). Ces deux joueurs devancent Ben Basat, Gignac, A.Ayew et Cvitanich (5), puis Gomis, Alessandrini, Brandao, Aubameyang et Kadir (4). Parmi les autres "gros" buteurs cette saison, Erding ne l'a fait que 3 fois sur 9, tout comme Ben Yedder, Lisandro 1 sur 7, Cabella et Pitroipa, 1 sur 6.

Voilà, j'espère vous avoir éclairé ! A plus tard !

vendredi 1 février 2013

Le mercato change tout

Salut à tous,

Nous sommes le 1er février, il est donc temps de faire un bilan de ce mercato d'hiver qui, pour ma part, me semble de plus en plus discutable de par sa faculté à bouleverser des effectifs en pleine saison. Au départ, ce n'était qu'un moyen pour les clubs de faire quelques ajustements, prendre un ou deux joueurs pour faire face à un déséquilibre quelconque, et non pas pour s'acheter un nouvel effectif. Le problème, c'est que les mêmes médias qui critiquent ce mercato d'hiver pour ces bonnes raisons, sont en général les mêmes qui, tous les hivers, se plaignent parce que le mercato est mort et qu'il ne s'y passe rien... faut bien parler de quelque chose n'est-ce pas, quitte à se contredire. En tous cas cette année, difficile de dire la même chose.

La Ligue 1 a changé de visage

La France a vécu une nouvelle vague de départs, principalement vers l'Angleterre mais aussi, et c'est nouveau, vers la Russie, avec M'Vila. la Ligue 1, qui donnait la moitié de ses joueurs en Équipe de France depuis plusieurs années, va de nouveau se retrouver isolée, et déplumée. Nous pouvons décemment craindre le pire pour les prochaines saisons européennes, même si ses résultats n'étaient déjà pas extraordinaires.

A moins de faire comme dans les pays sud-américains ou latino-américains, à savoir compter deux champions par an, celui des matches allers et celui des matches retours, conférant ainsi aux demi-saisons de véritables statuts autonomes et justifiant des mouvements de joueurs importants puisque n'influant en rien sur la compétition en elle-même, il paraît aujourd'hui très regrettable de constater que certaines équipes n'auront tout simplement plus la même tête que lors des matches allers. Malgré le cirque engendré par l'arrivée de David Beckham à Paris hier - j'y reviendrais - , le club parisien a été un des plus sages, même s'il a beaucoup dégraissé : l'Anglais et Lucas ont rejoint la capitale, que pas moins de sept joueurs (!) ont quitté dans le même temps (Rabiot, Bodmer, Nenê, Luyindula, Sissoko, Lugano, Hoarau). Malgré la consistance de son effectif, on peut s'étonner de cette vague de départs qui pourrait l'handicaper au moment d'aborder les trois compétitions dans lesquelles le PSG est toujours engagé.

Paradoxalement, il faut aller ailleurs pour constater les changements les plus importants. Quasiment comparée au Barça, figurant parmi les candidats à l'Europe grâce à la qualité de son jeu et de ses attaquants, Valenciennes, sur le papier mais aussi, déjà, sur le terrain à la vue de ses derniers résultats - une victoire, trois nuls, dont une élimination en Coupe de France à Istres (3-3, 3-4 tab), et quatre défaites - n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était il y a quelques semaines, infligeant notamment notamment une déculottée à Marseille (4-1). En plus de la blessure longue durée de son meilleur passeur, Gael Danic, cet hiver a vu quitter le Hainaut un défenseur majeur, Carlos Gil (Corinthians), et son meneur de jeu et buteur, Foued Kadir (Marseille). Les arrivées de Rose (Laval), Melikson (Wisla Cracovie) et Sankharé (Dijon) n'ont pour l'instant pas compensé ces départs essentiels. L'équipe humiliée récemment à Nice (5-0) et battue de façon heureuse par un Lyon très nettement supérieur (0-2) peut inquiéter, elle qui ne compte "que" dix points d'avance sur la zone de relégation. A ce rythme, on en reparle dans deux ou trois mois. En tous cas, on peut déjà dire que le mercato d'hiver a nettement influé sur les performances de cette équipe.

D'autres équipes ont beaucoup perdu cet hiver. Si Ajaccio, qui n'a perdu que Medjani (Monaco) tout en récupérant Zubar (Wolverhampton), Chalmé (Bordeaux) et Oliech (Auxerre), semble encore une fois avoir réussi son mercato, tout comme son voisin bastiais (Marque et Moizini, partis libres, contre Landreau, Faty et Beauvue), Bordeaux a vu partir Gouffran et Jussiê, deux de ses meilleurs éléments offensifs, contre l'arrivée du jeune uruguayen Rolan (19 ans) et le retour de Faubert... Diabaté, à son retour de la CAN, et Saivet vont se sentir un peu seuls en attaque du côté des Girondins.

Et que dire du mercato brestois ? Bien partie pour obtenir son maintien jusque là, l'équipe bretonne s'est vue délestée d'éléments essentiels comme Lorenzi (Mons) et surtout son buteur Ben Basat (9 buts) à Toulouse ! Et qui pour le remplacer ? Deux défenseurs, Kurzawa (Monaco, p.) et Lejeune (Villarreal, p.) et un milieu offensif prêté par Everton, Magaye Gueye. Pas de quoi être rassuré. Evian, lui, a encore recruté du clinquant avec deux joueurs provenant du Dynamo Kiev, Betao et Ninkovic. Si ces deux là évoluent à leurs niveaux présumés, c'est tout bon pour les Savoyards, mais ça ne semble pas encore en prendre le chemin. Pour Lille en revanche, ça sent le dégraissage avant inventaire, le club se situant déjà loin des places européennes, en plus d'être en vente : les départs de Landreau et Debuchy n'ont pas été compensé. Même chose pour Lyon, qui lui a résisté à la tentation de vendre ses meilleurs buteurs, Gomis et Lisandro, mais qui a quand même perdu Monzon et surtout Bastos, deux départs là encore non compensés. Les jeunes c'est bien, encore faut-il qu'ils aient le niveau, surtout quand vous êtes encore en course en Ligue Europa !

Montpellier, lui, n'a perdu qu'un joueur, mais non des moindres (Yanga Mbiwa). Nancy, lui, n'avait plus rien à perdre, et a déjà quasiment réglé son mercato... d'été prochain, en se "débarrassant" de six joueurs (Zenke, Haidara, Helder, Andre Luiz, Mollo et l'aller retour de Ouaddou), ramassant quelques millions par ci par là, contre la seule arrivée de Jebbour, prêté par Rennes. Paradoxalement, cette saignée semble avoir libéré cette équipe, qui ne perd plus et est revenue dans la course au maintien...

L'ogre de cet hiver a finalement été marseillais, comme aux plus belles heures du club olympien, même si le recrutement phocéen semble plus quantitatif que qualitatif, au vu du pedigree des joueurs recrutés (Samba, Sougou, Romao, Kadir). De bons joueurs, pas encore de grands joueurs. Mais l'effectif marseillais avait besoin d'être complété, et il peut désormais aborder sereinement les deux compétitions qu'il lui reste (Championnat et Coupe de France). D'autres clubs semblent s'être renforcés, comme Rennes, qui a certes perdu gros avec M'Vila, mais qui a nettement compensé au milieu avec les arrivées de l'inconnu Konradsen mais surtout d'Alou Diarra (West Ham), en plus d'Ilunga. Des joueurs expérimentés, qui manquaient un peu à l'effectif breton. Reims, lui, a investi dans l'avenir, avec Placide (Le Havre) et De Préville (Istres), ce dernier arrivant pour enfin faire marquer des buts à cette équipe. Pas simple ! Saint-Etienne a également réussi son mercato, avec les arrivées en prêts de Mollo et Bodmer, en plus du... fils de Michael Laudrup, Andreas (Nordsjaelland), tout comme Toulouse, renforcé par les arrivées de Ben Basat, Rabiot et Hermach, contre les départs de Sissoko et Rivière.

On le voit, qu'elles étaient modifiées en bien ou en mal, une grande majorité de ces équipes ont complètement changé de visage. En plus de Valenciennes, on peut imaginer que Toulouse ou Saint-Étienne grimpent au classement, au détriment de Montpellier par exemple. Il est encore trop tôt pour définitivement juger le mercato de chacun, mais une chose est sure : il jouera un rôle, indéniablement.

Beckham, produit d'appel

Beckham, à présent. J'ai beaucoup suivi les chaînes infos et sportive hier, tandis que l'arrivée du "Spice Boy" à Paris se profilait de plus en plus nettement. Il a beaucoup été dit de choses, plus ou moins vraies. Pascal Praud, entre autres, a insisté sur le fait que Beckham ne faisait pas partie des tous meilleurs joueurs de tous les temps, n'ayant pas gagné de Coupe du Monde ou de Ballon d'Or, et n'atteignant pas le niveau de joueurs comme Zidane ou Ronaldo, ses anciens coéquipiers au Real qui n'ont pourtant pas eu à se plaindre de son travail derrière eux en Espagne. Je ne me rappelle pas qu'il ait dit la même chose lorsque Ibrahimovic est arrivé, alors que le Suédois n'a pas non plus gagné de Mondial ou de Ballon d'Or, pas plus que de Ligue des Champions d'ailleurs... Le problème n'est pas la valeur intrinsèque d'un joueur qui restera quand même dans l'Histoire, et pas seulement pour le phénomène de mode qu'il a engendré, mais aussi par sa qualité de passe, sa vision de jeu, son professionnalisme aussi. Ainsi que son palmarès, n'en déplaise à Praud.

Le fait qu'il ne touche pas de salaire au PSG, un cas unique au monde, surtout dans un club qui vise autre chose que le maintien, comme l'Atalanta qui avait fait signer Christian Vieri pour 1000 euros, plus des primes, est compensé par le fait que de toutes façons, Beckham ne sera jamais dans le besoin, grâce à des contrats publicitaires colossaux. Le geste est noble, mais sa portée est relative, à part bien sûr pour les enfants qui bénéficieront de sa générosité. Ça prouve surtout qu'il n'est sans doute pas là pour révolutionner le jeu parisien, s'imposer comme le patron de son milieu de terrain, et d'aligner les buts ou les passes décisives. A bientôt 38 ans, après cinq années passées en MLS, un championnat du niveau de la deuxième division française, à quelques exceptions près, et deux mois sans jouer, Beckham ne nous fera pas croire qu'il possède encore la forme qui lui permettait de compenser une vitesse moyenne par une combativité et une activité à toutes épreuves, à Manchester comme à Madrid.

Il s'agit bien sûr d'un coup marketing, un investissement à court terme pour récupérer un maximum de cash en vente de maillots pour un club parisien qui cherche à se mettre en adéquation avec le fair-play financier exigé par Michel Platini. Les Qataris ont également là trouvé un moyen idéal de se refaire une image après le scandale révélé cette semaine par France Football à propos de l'achat présumé du Mondial 2022, scandale dans lequel le nom du président de l'UEFA a d'ailleurs été prononcé. Amélioration d'image, mais aussi diversion médiatique...

Le problème, c'est que ça se voit beaucoup. Jusque là, le PSG avait recruté certes du clinquant, mais aussi du sportif, solide et efficace. Si les recrutements de Lugano et Sissoko n'ont pas porté leurs fruits, on ne pouvait décemment pas les considérer comme étant uniquement des têtes de gondole. Ils n'étaient pas assez connus pour cela, et possédaient encore un crédit sportif important, notamment l'Uruguayen, capitaine de la sélection uruguayenne et leader de vestiaire hors-norme. Pour Maxwell et Ibrahimovic, tout justes trentenaires, il s'agissait également de joueurs majeurs, en pleine force de l'âge et provenant de clubs prestigieux. Quant à Van der Wiel, Sirigu, Lavezzi ou Verratti, il s'agissait là de véritables investissement sur la durée, susceptibles de rapporter de l'argent en cas de revente. Non, j'ai beau chercher, c'est bien la première fois que les nouveaux propriétaires parisiens se font prendre la main dans le sac du clinquant dénué de logique sportive. La vérité c'est que sur le terrain, même s'il ne possédait pas de tireur de coup-francs de cette qualité, le PSG n'avait pas besoin de Beckham. Pas à cet âge - le plus élevé de Ligue 1 - en tous cas.

Voilà, je vous laisse, à plus tard !